allumeur, euse [ alymɶr, øz ] n.
• 1374; de allumer
1 ♦ Anciennt Personne chargée d'allumer et d'éteindre les appareils d'éclairage public. L'allumeur de réverbères. « à quoi pouvaient servir [...] sur une planète sans maison [...] un réverbère et un allumeur de réverbère » (Saint-Exupéry).
2 ♦ N. f. Fig. (Fam.) Femme aguichante, qui cherche à susciter le désir masculin (cf. Coquette).
3 ♦ N. m. (1894) Partie de l'allumage, rassemblant dans un boîtier les dispositifs d'avance à l'allumage, de rupture et de distribution du courant aux bougies. ⇒ delco. — Nom de divers dispositifs automatiques d'inflammation ou de mise à feu.
● allumeur nom masculin Dispositif mécanique tournant entraîné par le moteur thermique d'un véhicule à allumage commandé et alimentant les bougies selon l'ordre d'allumage. Dispositif servant à enflammer le combustible gazeux dans un brûleur. Artifice destiné à produire une flamme pour faire détoner les explosifs, semblable à une allumette géante. ● allumeur (expressions) nom masculin Allumeur de réverbères, personne qui était préposée à l'éclairage public. Allumeur électrique, synonyme de inflammateur électrique. ● allumeur (synonymes) nom masculin Allumeur électrique
Synonymes :
- inflammateur électrique
allumeur
n. m.
d1./d Dispositif destiné à mettre le feu à une charge explosive.
d2./d Système d'allumage d'un moteur à explosion, qui comprend la bobine, le distributeur, le rupteur, les bougies et les câbles de liaison.
I.
⇒ALLUMEUR1, EUSE, subst.
Celui, celle qui allume.
A.— [Par réf. à la lumière; cf. allumer I A 2 et II A 2]
1. Subst. masc. ou fém. Personne chargée d'allumer les appareils d'éclairage, spécialement dans les lieux publics. Allumeur, allumeuse de becs de gaz, de lanternes, de réverbère(s), de théâtre :
• 1. ... nous étions salariés par le Gouvernement pour inspecter les routes et surveiller les allumeurs des phares...
G. FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, Touraine et Bretagne, 1848, p. 311.
• 2. Mais comme la rue était à peu près déserte l'allumeuse de réverbère avait entendu notre contestation, et, se tournant vers moi, elle me dit d'une voix cassée : « Prenez garde à moi, c'est moi qui ramasse les méchantes petites filles, et je les enferme dans mon réverbère toute la nuit. »
G. SAND, Histoire de ma vie, t. 2, 1855, p. 164.
• 3. Mais oui, nous arrivons devant que les chandelles...
LE MARQUIS
Ah! ne m'en parlez pas! Je suis dans une humeur...
UN AUTRE
Console-toi, marquis, car voici l'allumeur!
LA SALLE, saluant l'entrée de l'allumeur.
Ah! ...
(On se groupe autour des lustres qu'il allume. Quelques personnes ont pris place aux galeries...)
E. ROSTAND, Cyrano de Bergerac, 1898, I, 1, p. 18.
Rem. S'emploie except. comme adj. :
• 4. De la voûte jusqu'au bas de l'autel, une cascade ardente ruisselait sur les marches d'un escalier de cierges, derrière lesquels passaient et repassaient les soutanes rouges des sacristains allumeurs.
E. et J. DE GONCOURT, Madame Gervaisais, 1869, p. 89.
2. Au fig., arg. Juge d'instruction (parce qu'il porte la lumière sur l'affaire).
Rem. Attesté ds L. RIGAUD, Dict. de l'argot moderne, 1881, p. 8 et ds LA RUE 1954.
B.— Au fig. [Par réf. à la chaleur qui réchauffe et attire]
1. Subst. (gén.) masc.
a) Arg., fam., pop.
♦ Compère chargé d'attirer le client. Allumeur de chalands.
Rem. Attesté ds BOUCHER 1835, GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., LA RUE 1954.
♦ Compère chargé de faire monter les prix dans une vente aux enchères.
Rem. Attesté ds LARCH. 1880, ESN. 1966.
♦ Faux complice indicateur d'un coup à faire, agent provocateur.
Rem. Attesté ds Lar. encyclop., ESN. 1966.
b) Littér. Individu qui exalte l'enthousiasme du public :
• 5. Il ajoute qu'il est menteur, menteur, menteur..., qu'il a une très moyenne intelligence, mais une volonté enragée, avec le talent — un talent tout particulier — de parler à la corde sensible des gens auxquels il s'adresse et qu'il a très souvent la bonne fortune de mots qui enlèvent, qu'il est enfin un allumeur des foules.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, juill. 1889, p. 1016.
2. Subst. fém., arg., pop.
♦ Prostituée ou femme chargée d'attirer des clients dans les maisons de prostitution.
Rem. Attesté ds LARCH. 1880, Nouv. Lar. ill., FRANCE 1907, LA RUE 1954.
♦ Femme chargée de mettre de l'entrain dans les bals publics.
Rem. Attesté ds GUÉRIN 1892, Nouv. Lar. ill., LA RUE 1954.
— Fam. Femme qui excite le désir, se plaît à aguicher :
• 6. La femme est faite pour être arrivée, et rivée; l'homme est fait pour entreprendre, et se détacher : elle commence à aimer, quand, lui, il a fini; on parle d'allumeuses, que ne parle-t-on plus souvent d'allumeurs! L'homme prend et rejette; la femme se donne, et on ne reprend pas, ou on reprend mal, ce qu'on a une fois donné.
H. DE MONTHERLANT, Les Jeunes filles, 1936, p. 1010.
II.
⇒ALLUMEUR2, subst. masc.
TECHNOL. (automob., industr. du gaz, pyrotechnique, etc.). Dispositif servant à déclencher ou faciliter l'allumage :
• À la base de (...) [la] chambre [de l'étuve à gaz] sont disposées une prise d'air et plusieurs rampes à gaz munies chacune d'un petit jet d'allumage appelé allumeur.
L. SER, Traité de physique industrielle, t. 2, 1890, p. 453.
Rem. Attesté ds Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr., QUILLET 1965, DUB., ROB. Suppl. 1970.
Prononc. :[], fém. [-ø:z]. Enq. :/alymø2; -ø2z D/.
Étymol. ET HIST. — 1. 1374 subst. « celui qui allume » (GOULAIN, Ration., B.N., 437, f° 66b ds GDF. Compl. : Alumeurs de cierges); 2. 1540 adj. au fig. « qui provoque » (G. MICHEL, Georgiques, 39 v° ds QUEM. t. 1 1959 : L'aer mobil et souvent allumeur D'impressions).
Dér de allumer étymol. 1 fig.; suff. -eur2.
STAT. — Fréq. abs. litt. :59.
BBG. — BARB.-CAD. 1963. — BÉL. 1957. — BOUCHER 1835. — BRUANT 1901. — ESN. 1966. — FRANCE 1907. — FROMH.-KING 1968. — GUERBER 1967. — Lar. comm. 1930. — LARCH. 1880. — LA RUE 1954. — SOÉ-DUP. 1906 (s.v. allumage).
allumeur, euse [alymœʀ, øz] n.
ÉTYM. 1374; de allumer.
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I (Personnes).
1 Anciennt. Personne chargée de l'allumage et de l'extinction des appareils d'éclairage public. — ☑ Loc. L'allumeur de réverbères. || Allumeuse de réverbères.
1 L'allumeur de réverbères est un être à part (…) presque toujours imprégné d'huile de la tête aux pieds.
(…) l'allumeur de réverbères fait sa besogne fort tranquillement et sans jamais s'occuper de ce qui se passe autour de lui.
(…) Pauvre homme ! que deviendra-t-il quand le gaz aura tué tous les réverbères ?
Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, t. I, p. 46 (1842).
2 À cette époque il n'y avait point de becs de gaz dans les rues de Paris. À la nuit tombante on y allumait des réverbères placés de distance en distance, lesquels montaient et descendaient au moyen d'une corde qui traversait la rue de part en part et qui s'ajustait dans la rainure d'une potence. Le tourniquet où se dévidait cette corde était scellé au-dessous de la lanterne dans une petite armoire de fer dont l'allumeur avait la clef, et la corde elle-même était protégée jusqu'à une certaine hauteur par un étui de métal.
Hugo, les Misérables, II, V, V.
3 La cinquième planète était très curieuse. C'était la plus petite de toutes. Il y avait là juste assez de place pour loger un réverbère et un allumeur de réverbères. Le petit prince ne parvenait pas à s'expliquer à quoi pouvaient servir, quelque part dans le ciel, sur une planète sans maison, ni population, un réverbère et un allumeur de réverbères.
Saint-Exupéry, le Petit Prince, XIV, p. 49.
4 (…) l'allumeur des becs de gaz fait surgir soudain sous vos yeux l'étude du notaire ou la statue de Chapelain (…)
Giraudoux, Juliette au pays des hommes, p. 218.
2 Rare. Personne qui excite, « allume » les sentiments. || « Un allumeur de foule » (Goncourt). — Spécialt, vx. Compère chargé d'attirer le client, de faire monter les prix, aux enchères.
♦ Au fém. || Une allumeuse : une femme qui aime à susciter le désir masculin. ⇒ Affoleuse.
5 La femme est faite pour être arrivée, et rivée; l'homme est fait pour entreprendre, et se détacher : elle commence à aimer, quand, lui, il a fini; on parle d'allumeuses, que ne parle-t-on le plus souvent d'allumeurs ! L'homme prend et rejette; la femme se donne, et on ne reprend pas, ou on reprend mal, ce qu'on a une fois donné.
Montherlant, les Jeunes Filles, 1936, p. 1010, in T. L. F.
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II N. m.
1 (1872; « bougie d'allumage », 1863). Partie de l'allumage, rassemblant dans un boîtier les dispositifs d'avance à l'allumage, de rupture et de distribution du courant aux bougies. ⇒ Delco (n. déposé).
2 Dispositif automatique d'inflammation ou de mise à feu. || L'allumeur d'un brûleur. || Allumeur automatique. || Allumeur à haute tension. || Allumeur extincteur.
Encyclopédie Universelle. 2012.