altercation [ altɛrkasjɔ̃ ] n. f.
• XVIe; « débat, désaccord » 1289; lat. altercatio
♦ Échange bref et brutal de propos vifs, de répliques désobligeantes. ⇒ dispute, empoignade (cf. Prise de bec). « Les conférences diplomatiques n'avaient conduit qu'à des altercations violentes » (Mérimée) .
● altercation nom féminin (latin altercatio) Querelle brève, soudaine et violente. ● altercation (synonymes) nom féminin (latin altercatio) Querelle brève, soudaine et violente.
Synonymes :
- attrapade (familier)
- dispute
- prise de bec (familier)
altercation
n. f. Dispute, échange de propos violents entre des personnes. Syn. querelle.
⇒ALTERCATION, subst. fém.
Dispute vive et généralement brève, survenant entre deux ou plusieurs personnes :
• 1. ... il se concerterait avec le capitaine du vaisseau étranger, pour prévenir sûrement toute dispute, toute altercation entre les équipages des deux nations...
Voyage de La Pérouse autour du monde, t. 1, 1797, p. 33.
• 2. « Depuis que je suis arrivé à Dieulefit, j'ai eu plusieurs explications et entretiens avec mon père; ces entretiens ont tourné en altercations, et ces explications n'ont rien expliqué, comme tu le penses. Mon père est toujours bardé et crénelé dans sa volonté, rien ne peut fléchir sa sauvage fermeté. Sa violente irritabilité ne fait que s'accroître... »
P. BOREL, Champavert, Dina, la belle juive, 1833, p. 140.
• 3. Chez les gens trop bornés, à moins que le cœur ne soit d'une bonté extrême, ce qu'il faut rarement attendre, vous ne voyez qu'humeur, oppositions, entêtement ridicule, altercations perpétuelles : et la plus faible altercation devient en deux minutes une dispute pleine d'aigreur. Des reproches amers, des soupçons hideux, des manières brutes semblent, à la moindre occasion, brouiller ces gens-là pour jamais.
É. DE SENANCOUR, Obermann, t. 1, 1840, p. 206.
• 4. C'est vraiment bête de publier des machines comme mon journal, quand on est si nerveusement pessimiste, qu'on s'attend que chaque ligne va nous procurer un embêtement, une altercation, un duel, et que même l'attente d'une plainte ou d'une lettre chagrine de Renan me met, le jour, dans un état d'anxiété, la nuit, dans un état d'insomnie.
E. et J. DE GONCOURT, Journal, mars 1890, p. 1141.
• 5. Si je vous disais, mon cher, que depuis vingt-six ans de ménage, je n'ai jamais eu avec elle la moindre scène, pas la plus petite altercation...
A. GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, p. 1117.
• 6. Le bruit d'une altercation courte et brusque, de portes claquées, de violentes et brûlantes menaces ébranla un après-midi l'hôtel, — puis de nouveau ce fut le calme — ...
J. GRACQ, Un Beau ténébreux, 1945, p. 173.
Rem. Syntagmes fréq. une petite, légère, violente, vive altercation.
Prononc. :[].
Étymol. ET HIST. — 1289 « contestation, débat » (Chartul. S. Petri Carnot ds DU CANGE s.v. accordia : Les desusdis religieus et le desusdit Adam, seigneur de Gueri, suin frere, tretierent et firent une Acordence de pés des altercations et des autres chouses desusdites); usité surtout apr. le XVIIe s.
Empr. au lat. altercatio « id. » cont. jur. (CICÉRON, De orat., 2, 255 ds TLL s.v., 1749, 75 : quom in altercatione arripitur ab adversario verbum).
STAT. — Fréq. abs. litt. :85.
BBG. — BAILLY (R.) 1969 [1946]. — BAR 1960. — BÉL. 1957. — BÉNAC 1956. — BONNAIRE 1835. — BRUANT 1901. — DAIRE 1759. — DUP. 1961. — GUIZOT 1864. — KOLD. 1902. — LAF. 1878. — PRÉV. 1755. — SARDOU 1877. — SOMMER 1882. — SPRINGH. 1962. — Synon. 1818.
altercation [altɛʀkɑsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. XVIe; « débat, désaccord », 1289; lat. altercatio du supin de altercari « disputer ».
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♦ Échange bref et brutal de propos vifs, de répliques désobligeantes. ⇒ Chicane, démêlé, différend, discussion, dispute, empoignade, prise (de bec, fam.), querelle. || Violente, vive altercation. || Petite, légère altercation. || Une altercation entre deux personnes. || Avoir une altercation avec qqn. || Leur dispute dégénérait en altercation.
1 L'ennemi est aussi à nos portes, et nous nous déchirons les uns les autres. Toutes nos altercations tuent-elles un Prussien ?
Danton, cité par Louis Barthou, Danton, p. 366.
2 (…) les conférences diplomatiques n'avaient conduit qu'à des altercations violentes (…)
Mérimée, Hist. du règne de Pierre le Grand, p. 32.
3 Sa main quitta son veston, s'accrocha au revers de celui du pasteur comme s'il eût voulu le secouer; celui-ci posa la main sur la sienne. Ils restaient ainsi, au milieu du trottoir, immobiles, comme prêts à lutter; un passant s'arrêta (…) et il crut à une altercation.
Malraux, la Condition humaine, Pl., p. 303.
Encyclopédie Universelle. 2012.