amodiation [ amɔdjasjɔ̃ ] n. f.
• 1419; lat. médiév. admodiatio → amodier
♦ Agric. Location d'une terre moyennant une prestation périodique, en nature ou en argent (versée par l'amodiataire à l'amodiateur).
♢ Convention par laquelle le concessionnaire d'une mine en remet l'exploitation à un tiers moyennant redevance.
● amodiateur, amodiatrice nom Bailleur de terres cultivables. Loueur d'une exploitation minière, en vertu d'un contrat d'amodiation.
⇒AMODIATEUR, TRICE, subst.
DROIT
A.— Propriétaire qui cède une terre, une exploitation rurale par amodiation.
B.— Personne ,,qui prend une terre à ferme. Il n'est guère usité que dans quelques provinces. Il s'est rendu amodiateur de telle terre.`` (Ac. 1835-1932) :
• — Ceux qui votent oui lèvent la main, dit le président. Il y eut 58 mains qui se levèrent, et 33 seulement qui ne se sont pas levées. Les négociations commencèrent donc avec Pierre Grittin, l'amodiateur, qui était de la vallée.
Ch.-F. RAMUZ, La Grande peur dans la montagne, 1926, pp. 8-9.
Rem. 1. Synon. amodieur seulement attesté ds LITTRÉ : ,,Synonyme, dans la Suisse romande, dans la basse Bourgogne et ailleurs, d'amodiateur.`` 2. Les dict. qui ne connaissent pas amodiataire (Ac. 1798-1932, BESCH. 1845, GUÉRIN 1892, ROB.) donnent à amodiateur le sens B; lorsque les deux anton. amodiataire (preneur)/amodiateur (bailleur) apparaissent (Lar. 19e, etc.; DG, QUILLET 1965, et exception faite de LITTRÉ où c'est l'inverse, cf. amodiataire), amodiateur a le sens A. Ces hésitations s'expliquent, par l'hist. du suff. -aire, qui ne s'est nettement opposé à -eur qu'à une époque relativement récente. Cf. parallèlement et inversement le double sens de -aire dans prestataire : ,,1° Contribuable assujetti à la prestation en nature; 2° Personne qui bénéficie d'une prestation.`` (Pt ROB.).
Prononc. :[], fém. [-].
Étymol. ET HIST. — 1. 1381 dr. admoidiator « celui qui prend une terre à ferme » (Compt. des anniv. de S. Pierre, A. Aube G 1656, f° 131 r° ds GDF. Compl. : Tiltre des admoidiators); 1416 amodiateur « id. » (Mai 1416, Ord., X, 363, ibid. : Receveurs et amodiateurs); avec changement de suff. (-eur) admodiour id. « officier d'un seigneur, qui s'occupe de ses terres, intendant » ([s. d.] Franch. de la ville de Joinville ds DU CANGE s.v. admodiare2 : Lidit habitant ne mooront [...] à autres molins, [...] et se autrement le faisoient, [...] paieroient cinq solz d'amende, se n'estoit par le deffaut desdiz admodiours ou officiers); 2. 1564 dr. « celui qui donne une terre à ferme » (Dict. françois-latin, corr. et augm. par J. Thierry, p. 15 : admodiateur, locator). Pour les deux sens, supra rem. 2.
Dér. de amodier1; suff. -eur2.
STAT. — Fréq. abs. litt. :1.
BBG. — BAR 1960. — BÉL. 1957. — BOISS.8. — FÉR. 1768. — Mots rares 1965.
amodiateur, trice [amɔdjatœʀ, tʀis] n.
ÉTYM. 1416; admoidiator, 1381; de amodier.
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♦ Dr. Personne qui prend une terre à ferme, moyennant une prestation (opposé à amodiataire). || Il s'est rendu amodiateur de telle terre (Académie). ⇒ Fermier, locataire.
♦ Spécialt. Propriétaire qui cède une terre par amodiation.
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DÉR. Amodiataire.
Encyclopédie Universelle. 2012.