amusette [ amyzɛt ] n. f.
• 1653; de amuser
1 ♦ Vieilli Distraction sans importance, passe-temps qu'on ne prend pas au sérieux.
2 ♦ Région. (Belgique) Fam. Personne frivole.
● amusette nom féminin Familier. Distraction sans portée ; bagatelle : Cette œuvre n'est qu'une amusette. ● amusette (synonymes) nom féminin Familier. Distraction sans portée ; bagatelle
Synonymes :
amusette
n. f. Distraction sans portée, à laquelle on n'attache pas d'importance.
⇒AMUSETTE, subst. fém.
A.— Petit amusement.
1. Petit jeu d'enfant, distraction puérile. Amusette d'enfants, pour enfants :
• 1. Quelle importance ont des amusettes d'enfants, des ombres glissant dans une chambre sans lumière, sur la blancheur d'un linceul?
F.-R. DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 4, 1848, p. 581.
• 2. ... Il n'y avait pas d'enfant plus hardi, plus adroit et plus sûr de son fait [que François] (...) Aussi le laissaient-ils [les autres enfants] toujours passer le premier dans les amusettes dangereuses.
G. SAND, François le Champi, 1850, p. 23.
• 3. Je sommeillais déjà, il me chatouilla le creux de la main et me fit une petite amusette où je n'entendis rien sinon ces mots : « je te vends une vache. » Et, ne voyant pas de vache, je demandai raisonnablement :
— Papa, où est donc la vache que tu m'as vendue?
A. FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, p. 19.
— Spéc. Jouet, babiole :
• 4. On vous a donné des taraillettes. Les taraillettes, chez moi, ce sont des bricoles en terre cuite, des amusettes, quoi! Elles représentent des ustensiles de cuisine, et aussi des chiens ou des coqs. On le donne aux enfants. Les grandes personnes font la soupe dans des vraies marmites. Les taraillettes, c'est pour jouer.
J. AUDIBERTI, Quoat-quoat, 1946, 2e tabl., p. 73.
2. P. ext., fam. Acte, circonstance propre à distraire, à amuser, de façon souvent futile et légère :
• 5. Je lui laisse pour amusette mes tableaux, mes livres, en lui interdisant toutefois les préfaces, bien qu'il m'en conseille à chaque fois, mais il est de plus sérieuses choses que j'ai mises à l'abri de ses atteintes.
R. TŒPFFER, Nouvelles genevoises, 1839, p. 203.
a) Rare. [En parlant d'une pers.] Objet de l'amusement :
• 6. [Jean] : — Mais laisse donc Paloma tranquille! Elle n'est pour moi qu'une amusette...
L. DAUDET, Médée, 1935, p. 84.
— Belgicisme. Personne frivole, préoccupée de bagatelles.
b) Domaine abstr. :
• 7. ... j'ai abdiqué et je me suis noyé dans les amusettes futiles, pour oublier mieux tous mes désenchantements.
H.-F. AMIEL, Journal intime, 5 avr. 1866, p. 220.
• 8. ... je loue hautement l'artiste d'avoir marqué cette statuette de l'amour d'un signe éclatant, — jusqu'à choquer même, — qui montre bien qu'il ne s'agit pas là d'une amusette, mais d'un dieu redoutable.
R. BOYLESVE, La Leçon d'amour dans un parc, 1902, p. 15.
• 9. Que diable, la vie n'est pas une amusette et le droit à la vie n'est pas une invitation au plaisir.
M. AYMÉ, Travelingue, 1941, p. 99.
♦ C'est une grande amusette (...) de (G. SAND, Les Maîtres sonneurs, 1853).
— Spéc. [En parlant du produit d'une activité de langage, ou d'une activité artistique] Propos amusants et badins; œuvre divertissante ou de peu de valeur :
• 10. Les jeunes compositeurs italiens sentent bien que le morceau à roulades, la cavatine avec point d'orgue, les couplets et autres tranquilles amusettes sont devenus hors d'usage.
A. BRUNEAU, Musiques d'hier et de demain, 1906, p. 208.
• 11. Jésus-Christ, mon enfant, n'est pas venu pour nous dire des fariboles. Tu comprends, il n'a pas fait le voyage de venir sur terre, un grand voyage, entre nous, (et il était si bien où il était.) (Avant de venir. Il n'avait pas tous nos soucis.) Il n'a pas fait le voyage de descendre sur terre pour venir nous conter des amusettes et des blagues. On n'a pas le temps de s'amuser.
Ch. PÉGUY, Le Porche du mystère de la 2e vertu, 1911, p. 225.
3. Amusette ou amusette de la bouche. Synon. moins cour. de amuse-gueule :
• 12. Tous ces pigeons ne sont que des hors-d'œuvre et amusettes de la bouche.
J. VERNE, 20 000 lieues sous les mers, 1870, p. 216.
— Plus partic. Spécialité d'amandes du Midi :
• 13. Depuis son absence, elle n'avait reçu, en mémoire de lui, qu'un seul message, une boîte de nougat de Montélimart, un coffret de manne de mélèzes et d'amusettes ou pignons de pins de Briançon et un cabas de délicieuses gimblettes de la foire de Sainte-Madeleine de Beaucaire.
P. BOREL, Champavert, Dina, la belle juive, 1833, p. 139.
— Au fig., appliqué au domaine littér. :
• 14. Chez les disciples de Hugo, par exemple chez Gautier et Théodore de Banville, le poison romantique est très atténué. Il est plutôt une amusette, un hors-d'œuvre, qu'une nourriture...
L. DAUDET, Le Stupide XIXe siècle, 1922, p. 96.
B.— Sens spéc.
1. ARTILL. ANC. Canon léger que l'on chargeait par la culasse et qui lançait des boulets d'environ 250 grammes :
• 15. Le comte de Lippe-Buckebourg l'introduisit dans l'infanterie portugaise, où chaque peloton avait une amusette, servie par 5 hommes. Les chasseurs du duc de Saxe-Weimar, en 1798, étaient munis d'amusettes. Cette arme est aujourd'hui abandonnée.
BACH.-DEZ. 1882.
2.— Argot :
• 16. Amusette. — n. f. Escroquerie de petite envergure et de profit médiocre.
A. SIMONIN, Le Petit Simonin illustré, Dictionnaire d'usage, 1957, p. 24.
Prononc. ET ORTH. :[]. PASSY 1914 note une durée mi-longue pour la 2e syllabe du mot. FÉR. Crit. t. 1 1787 écrit : amusette ou amusète.
Étymol. ET HIST. — 1. 1653 fam. amusette « petit passe-temps » (G. PATIN, Lettres, 135 ds QUEM. t. 1 1959 : Ce remède n'est qu'une amusette pour occuper les convalescens); 2. 1668 spéc. « jouet » (LA FONT., Fabl. II, 16 ds LITTRÉ : Le fermier vient, le prend, [...] le donne à ses enfants pour servir d'amusette).
Dér. de amuser étymol. 2 et 3; suff. -ette.
STAT. — Fréq. abs. litt. :33.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BAILLY (R.) 1969 [1946]. — BAR. 1960. — BÉL. 1957. — BÉNAC 1956. — BOISS.8. — HANSE 1949.
amusette [amyzɛt] n. f.
ÉTYM. 1653; de amuser.
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1 Distraction sans importance, passe-temps qu'on ne prend pas au sérieux. ⇒ Amusoire (fam.). — Vx. || Petit jouet.
1 (…) le pauvre animal ne put faire retraite.
Le berger vient, le prend, l'encage, bien et beau,
Le donne à ses enfants pour servir d'amusette.
La Fontaine, Fables, II, 16.
2 « Ah ! la belle époque ! », dit-on communément de ces années-là. C'est parfois sur un ton de badinage et de raillerie, le plus souvent pour évoquer les amusettes, les folâtres fredons et certaines danses échevelées du moment.
Georges Lecomte, Ma traversée, p. 70.
3 Il aimait se faire voir partout et on l'accueillait avec plaisir car il était bel homme, tapageur, ayant le goût de l'amusette et du désordre, ce qui lui permettait une tolérance que les dames appréciaient.
Pierre Hamp, la Peine des hommes (Moteurs), p. 17.
Encyclopédie Universelle. 2012.