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distraction

distraction [ distraksjɔ̃ ] n. f.
• 1316; lat. distractio
1Vx Action de séparer, de distraire (I, 1o) d'un ensemble; son résultat. détournement, prélèvement. Mod. Dr. Demande en distraction, présentée par un tiers dont le bien a été compris à tort dans une saisie.
2(XVIIe) Manque d'attention habituel ou momentané aux choses dont on devrait normalement s'occuper, l'esprit étant absorbé par un autre objet. inapplication, inattention. Oublier qqch. par distraction. étourderie. « dans ma distraction, je n'avais pas vu une voiture qui s'avançait » (Proust).
♢ UNE DISTRACTION : action qui procède de la distraction; ce qui distrait. Avoir des distractions. absence. Commettre des distractions. bévue, erreur, étourderie, inadvertance, oubli. « Les distractions des amoureux et celles des savants n'ont pas fini de faire rire » (Aragon).
3(1653) Diversion apportée par une occupation propre à délasser l'esprit en l'amusant. dérivatif, diversion. Il faut à cet enfant un peu de distraction. détente. « un amour contrarié, auquel je voulais échapper par la distraction » (Nerval).
L'occupation qui apporte la distraction. amusement, divertissement; loisir. Le jeu, la promenade sont nos distractions quotidiennes. passe-temps. C'est sa seule distraction. 1. plaisir.
⊗ CONTR. Application, attention, concentration.

distraction nom féminin (latin distractio, -onis, déchirement) Disposition habituelle à l'étourderie ou état passager de quelqu'un qui manque de concentration : La distraction des savants est légendaire. Acte qui traduit une sorte d'inattention : Excusez ma distraction : je ne vous ai pas prié de vous asseoir. Action de se distraire, de se délasser, de s'amuser : Il vous faudrait un peu de distraction. Activité qui divertit : Quelles sont vos distractions en vacances ? Vieux. Détournement d'argent. ● distraction (citations) nom féminin (latin distractio, -onis, déchirement) Charles Joseph, prince de Ligne Bruxelles 1735-Vienne 1814 J'aime les gens distraits ; c'est une marque qu'ils ont des idées et qu'ils sont bons : car les méchants et les sots ont toujours de la présence d'esprit. Mes écartsdistraction (expressions) nom féminin (latin distractio, -onis, déchirement) Demande en distraction, action en revendication d'un tiers concernant un bien indûment compris dans une saisie, formée dans le but de récupérer ce bien. ● distraction (synonymes) nom féminin (latin distractio, -onis, déchirement) Disposition habituelle à l'étourderie ou état passager de quelqu'un qui...
Synonymes :
- absence
- étourderie
- inadvertance
- inapplication
Contraires :
- application
- attention
- concentration
- contention
- tension
Action de se distraire , de se délasser, de s'amuser
Synonymes :
- amusement
- divertissement
- passe-temps

distraction
n. f.
d1./d Manque d'attention, relâchement de l'attention. Avoir des distractions. Par distraction, il a mis des chaussettes de couleurs différentes.
d2./d Délassement, amusement, dérivatif. Sa distraction favorite est de jouer aux échecs.
d3./d DR Séparation d'une partie d'avec le tout. Faire distraction d'une somme en faveur de qqn.

I.
⇒DISTRACTION1, subst. fém.
[Gén. suivi de la prép. de] Action de retrancher une partie d'un tout (cf. distraire1 A).
A.— Vieilli ou littér. Je consens à faire distraction de ces deux chambres du loyer de Monsieur Cayron (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 116).
Spéc., CHIM. Dissociation des différents éléments d'un corps. Distraction, puis retour en ruissellement, des vapeurs (GIDE, Nouv. nourr., 1935, p. 254).
B.— DROIT
1. Distraction des dépens. Attribution par jugement à l'avoué de la partie gagnante de la faculté de récupérer sur la partie adverse, les frais de procédure qu'il a engagés pour son client :
133. Les avoués pourront demander la distraction des dépens à leur profit, en affirmant, lors de la prononciation du jugement, qu'ils ont fait la plus grande partie des avances. La distraction des dépens ne pourra être prononcée que par le jugement qui en portera la condamnation : dans ce cas, la taxe sera poursuivie et l'exécutoire délivré au nom de l'avoué, sans préjudice de l'action contre sa partie.
Code de procédure civile, 1806, p. 350.
2. Distraction de saisie. Incident de la procédure de saisie, effectué par un tiers, qui se prétend titulaire du droit exproprié, contre le saisissant et la partie saisie (cf. Nouv. répertoire de dr., Paris, Dalloz, 1965, s.v. saisie immobilière, § 122 à 125).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932.
II.
⇒DISTRACTION2, subst. fém.
A.— Gén. péj. Manque d'attention, habituel ou passager, de l'esprit occupé par autre chose que ce qui lui est proposé (cf. distraire2 A).
1. Gén. au sing. (précédé de l'art. déf.). Disposition à l'inattention, à l'étourderie. L'attention est un poison dont la distraction est l'antidote (VIGNY, Journ. poète, 1839, p. 1123) :
1. Dans la distraction, l'attention ne se détourne que parce qu'elle est attirée par une sensation ou une idée étrangère qui la sollicite plus fortement que celle qui l'occupait.
T. JOUFFROY, Nouv. mél. philos., 1842, p. 227.
Faire qqc. par (pure) distraction. L'accomplir étourdiment en occupant son esprit ailleurs. Ils ne conversent plus entre eux qu'avec distraction, l'oreille ailleurs (BARBUSSE, Feu, 1916, p. 326).
PSYCHOL. Incapacité pathologique de fixer son attention :
2. Je m'aperçois tous les jours que mon défaut de mémoire tient uniquement à mon défaut d'attention, ou à cette maladie de distraction que j'ai apportée en naissant et que je tiens de mon père...
MAINE DE BIRAN, Journal, 1817, p. 21.
2. P. méton., souvent au plur. Acte traduisant l'inattention de celui qui l'accomplit. Synon. absence, étourderie. Crois-tu que je n'ai pas remarqué tes distractions, tes longs silences, tes absences plus longues... (SARDOU, Rabagas, 1872, I, 2, p. 17) :
3. Le baron Maurice de Rothschild avait promis aux instituteurs des bicyclettes, et aux curés des chasubles. Il a eu une distraction. Il a envoyé aux instituteurs les chasubles, et aux curés les bicyclettes.
BARRÈS, Mes cahiers, t. 13, 1920-22, p. 168.
B.— Gén. non péj. Détournement momentané de l'esprit trop préoccupé vers ce qui amuse ou récrée (cf. distraire2 B).
1. Gén. au sing. (précédé de l'art. la). Ensemble de choses qui occupent agréablement l'esprit, délassent et récréent. Voilà bien longtemps que je vous prêche la distraction, les voyages (FLAUB., Corresp., 1862, p. 16).
2. Au sing. ou au plur. Activité délassante pour le corps ou l'esprit, récréation, divertissement. Tour fréq. Ma (sa) seule distraction, c'est (de)... Distraction agréable; avoir, chercher, donner, procurer, trouver des distractions. Prenez des distractions, allez au spectacle (MICHELET, Journal, 1830, p. 726) :
4. Des maîtresses, j'en ai eu. Si elles m'ont aimé, je les ai aimées; nous nous sommes quittés; elles n'ont plus rien à me demander. Comment ont-elles compris l'amour? hélas! comme je l'ai compris moi-même : comme un passe-temps, une distraction, un échange de bons procédés, un va-et-vient de caresses agréables, comme une occupation de quelques heures par semaine.
DU CAMP, Mémoires d'un suicidé, 1853, p. 263.
P. euphém. [Appliqué à la conduite d'un conjoint] Écart de conduite, infidélité. Cette femme a eu quelques distractions (galanteries) (CHÊNEDOLLÉ, Journal, 1815, p. 77) :
5. Mais aussi pendant cinq années entières il n'a pas eu une distraction à me reprocher. Quelles femmes mariées à l'autel pourraient en dire autant à leur seigneur et maître?
STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, p. 238.
P. méton. [Appliqué à une pers.] Laisse-moi tâcher d'être ton amusement, ta distraction (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 317).
Prononc. et Orth. Cf. distraction1. Étymol. et Hist. 1. 1316 « action de distraire, de séparer » (A.N. S 13367 ds GDF. Compl.); 2. 1651 (CORNEILLE, Imitation de J.C., I, 21 ds LITTRÉ : Les vains amusements de la distraction); 1680 « état de l'esprit qui est distrait » (RICH.). Empr. au lat. class. distratio, -onis « déchirement, séparation ».
STAT. — Distraction1 et 2. Fréq. abs. littér. :1 812. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 3 199, b) 3 667; XXe s. : a) 2 042, b) 1 782.

distraction [distʀaksjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1316; lat. distractio, du supin de distrahere. → Distraire.
———
I Vx ou dr. Action de distraire (1.) qqch. d'un ensemble; son résultat. Prélèvement, séparation. || La distraction d'une somme d'argent de la caisse par qqn.
Dr. || Demande en distraction, présentée par un propriétaire dont le bien a été compris à tort dans une saisie (Code de procédure civile, art. 608, 725, 728).
1 La demande en distraction de tout ou partie des objets saisis sera formée tant contre le saisissant que contre la partie saisie; elle sera formée aussi contre le créancier premier inscrit et au domicile élu dans l'inscription.
Anc. code de procédure civile, art. 725.
Anciennt. || Distraction des dépens, au profit de l'avoué ayant fait une grande partie des avances (remplacé par : droit de recouvrement direct).Distraction de saisie (par un tiers, dans la saisie).
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II Mod. et cour.
1 (XVIIe; 1651, Corneille, Imitation de Jésus-Christ : « Les vains amusements de la distraction »). Manque d'attention habituel ou momentané aux choses dont on devrait normalement s'occuper, l'esprit étant absorbé par un autre objet. Inattention. || Son travail porte des traces de distraction, se ressent de sa distraction. Étourderie, inapplication.Faire qqch. par distraction. || Il a manqué le train par distraction.
2 La vie de La Fontaine ne fut, pour ainsi dire, qu'une distraction continuelle; au milieu de la société, il en était absent.
Diderot, Notice sur La Fontaine, in Littré.
3 Mon assiduité permanente au travail ne se laissant détourner par aucune distraction (…) fut récompensée (…)
Littré, Comment j'ai fait mon dictionnaire, p. 22 (→ Assiduité, cit. 3).
4 En roulant les tristes pensées que je disais il y a un instant, j'étais entré dans la cour de l'hôtel de Guermantes, et dans ma distraction je n'avais pas vu une voiture qui s'avançait; au cri du wattman je n'eus que le temps de me ranger vivement de côté (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XV, p. 7.
5 (Il) omettait régulièrement de regarder tant de choses que les autres remarquent, ce qui le faisait accuser par les autres de distraction et par lui-même de ne savoir ni écouter ni voir, mais pendant ce temps-là il dictait à ses yeux et à ses oreilles de retenir à jamais ce qui semblait aux autres des riens puérils (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XV, p. 49.
Par métonymie. (Une, des distractions). Action qui procède de la distraction; ce qui distrait. || Avoir des distractions. Absence. || Commettre des distractions. Bévue, erreur, étourderie, gaffe, inadvertance, oubli. || Ses distractions sont demeurées célèbres.
6 Le bon est qu'en courant il a perdu sa botte,
Et que, marchant toujours, enfin il s'est trouvé
Une botte de moins quand il est arrivé.
— De ces distractions il est assez capable.
J.-F. Regnard, le Distrait, I, 6.
7 Les distractions des amoureux et celles des savants n'ont pas fini de faire rire : elles se valent et ne traduisent qu'une adaptation à un très grand objet.
Aragon, le Paysan de Paris, p. 244.
2 (1653). Diversion apportée aux choses sérieuses par une occupation propre à délasser l'esprit en l'amusant. Dérivatif, diversion. || Un cerveau surmené a besoin de relâchement, de distraction. Loisir. || Il faut à cet enfant un peu de distraction. Détente.Vieilli. || Vivre dans la distraction. Dissipation, plaisir.
8 Les vains amusements de la distraction !
Corneille, Imitation de J.-C., I, 21.
9 (…) un amour contrarié, auquel je voulais échapper par la distraction.
Nerval, les Filles du feu, « Octavie ».
Par métonymie. (Une, des distractions). Occupation qui apporte la distraction. Amusement, divertissement. || Les agréments et les distractions de la campagne. || Procurer des distractions à ses hôtes. || Le jeu, la promenade sont nos distractions quotidiennes. Passe-temps. || Distraction sans importance. Amusette. || De quelles distractions allons-nous égayer nos loisirs ? || Il s'interdit toute distraction (→ Dispersion, cit. 4).
10 Pour dérober Piccini aux distractions de Paris, je l'engageai à venir travailler près de moi dans ma maison de campagne (…)
Marmontel, Mémoires, X, in Littré.
3 (Déb. XIXe). Vx. Écart de conduite (dans le domaine sentimental).
11 Mais aussi pendant cinq années entières il n'a pas eu une distraction à me reprocher. Quelles femmes mariées à l'autel pourraient en dire autant à leur seigneur et maître ?
Stendhal, la Chartreuse de Parme, 1839, p. 238, in T. L. F.
CONTR. Application, attention, concentration, tension.

Encyclopédie Universelle. 2012.