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âne

âne [ an ] n. m.
asne Xe ; lat. asinus
1Mammifère sauvage ou domestique (équidés), plus petit que le cheval, à grosse tête et longues oreilles, à robe généralement grise. ânesse, ânon, baudet, bourricot, bourrique, vx 1. grison; et aussi bardot, 1. mulet. Âne domestique. Âne sauvage. hémione, 1. onagre. L'âne brait ( hi-han) . « des ribambelles de petits ânes chargés de sacs » (A. Daudet) . Qui concerne l'âne. asinien. Loc. Têtu comme un âne. Le coup de pied de l'âne (donné par l'âne au lion devenu vieux, dans les fables) :la dernière attaque ou insulte que le faible lance lâchement contre un adversaire accablé. Être comme l'âne de Buridan (qui meurt sans pouvoir se décider pour un seau d'eau ou une botte de foin) :hésiter entre deux partis à prendre. Passer du coq à l'âne : passer brusquement d'un sujet à un autre, sans liaison. ⇒ coq-à-l'âne.
Dos d'âne : élévation ou bosse présentant deux versants opposés. ⇒ 2. cassis. Tête d'âne : chabot.
2Fig. Individu à l'esprit borné, incapable de rien comprendre. bête, idiot, ignorant, imbécile, sot. « Je commençais à passer pour un vaurien, un paresseux, un âne enfin » (Chateaubriand). Un âne bâté. Bonnet d'âne : bonnet figurant une tête d'âne dont on affublait les cancres pour les humilier. C'est le pont aux ânes. Faire l'âne pour avoir du son : faire l'imbécile pour obtenir une information utile.
3Fam. ou péj. Peau d'âne : diplôme.

Âne personne ignorante, à l'esprit borné ; ignare, imbécile, cancre.

âne
n. m.
d1./d Mammifère domestique (Equus asinus, Fam. équidés), plus petit que le cheval, dont la tête très puissante est munie de longues oreilles. L'âne brait.
|| Loc. fig. être têtu comme un âne.
|| Le coup de pied de l'âne: la basse vengeance d'un faible ou d'un lâche à l'égard d'un adversaire jadis puissant mais affaibli et sans défense.
|| Loc. adj. En dos d'âne: qui présente une élévation arrondie, une bosse. Route en dos d'âne.
d2./d Fig. Homme sot, borné et ignorant. C'est un âne bâté.
Pont aux ânes: difficulté facilement surmontable, qui n'arrête que les ignorants.
d3./d (Saint-Pierre-et-M.) Syn. de églefin.

⇒ÂNE, subst. masc.
A.— Animal domestique de la famille des équidés, plus petit que le cheval, pourvu de longues oreilles, servant de bête de somme. Transporter à dos d'âne. Fém. ânesse :
1. Soudain l'on aperçut l'âne, Gédéon, au milieu du potager, tondant gaillardement un plant de carottes. Du reste, cet âne, un gros âne, vigoureux, de couleur rousse, la grande croix grise sur l'échine, était un animal farceur, plein de malignité : il soulevait très bien les loquets avec sa bouche, il entrait chercher du pain dans la cuisine; et, à la façon dont il remuait ses longues oreilles, quand on lui reprochait ses vices, on sentait qu'il comprenait.
É. ZOLA, La Terre, 1887, p. 125.
2. Les bosses des chameaux, réduites à rien et ballottées, disaient les souffrances de la troupe. Par derrière venait un petit âne gris, un pitoyable bourricot, butant à chaque pas, et que les marchands avaient délesté, parce qu'ils savaient bien qu'il allait mourir.
P. BENOIT, L'Atlantide, 1919, p. 64.
Âne rouge. Hémione :
3. Le long d'un grillage, on voyait l'ancêtre du cheval de fiacre, chargé de muscles, et la tête basse; puis le zèbre trop paré, et l'indomptable âne rouge, que les savants appellent l'hémione.
ALAIN, Propos, 1909, p. 53.
Loc. (gén. fam. ou péj.)
Âne de Buridan (hésitant, perplexe comme l'âne de Buridan). Comme quelqu'un qui est sollicité avec la même force de deux côtés à la fois et qui ne sait quel parti prendre :
4. ... Pyrrhon restant entre le bien et le mal, comme l'âne de Buridan entre deux mesures d'avoine.
H. DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, p. 78.
Donner le coup de pied de l'âne. Attaquer lâchement quelqu'un qui est hors d'état de se défendre :
5. Savez-vous pourquoi les hommes sont si impitoyables au suicide manqué, au suicide truqué? Ils se vengent, C'est le coup de pied de l'âne au héros vaincu, la huée du supporter au champion malheureux.
J. GRACQ, Un beau ténébreux, 1945, p. 198.
Bête, stupide comme un âne; entêté, têtu comme un âne; méchant, sournois comme un âne; brailler, crier comme un âne; être chargé comme un âne; cela ne se trouve pas dans le pas d'un âne (ou d'un cheval), cela est difficile à trouver, à découvrir; faire l'âne pour avoir du son, faire l'imbécile, le niais pour en retirer un profit; méchant comme un âne rouge, très méchant; sérieux comme un âne qu'on étrille, qui a l'air grave pour un motif futile.
B.— Au fig. Personne ignorante et sotte :
6. — Tu comprends, Gérard, répétait-elle, Paul est libre et, du reste, il est incapable, il est nul, c'est un âne, un demeuré.
J. COCTEAU, Les Enfants terribles, 1929, p. 98.
Rem. Le (quasi-)synon. bourrique insiste plutôt sur la sottise de l'entêtement. Tête de bourrique.
Âne bâté. Intensif par rapport au précédent :
7. Pourquoi ces artistes, par exemple, ces musiciens que connaissait Christophe, supportaient-ils sans protester l'effronterie des Scaramouches [sic] de la presse, qui leur faisaient la loi? Il y avait là des ânes bâtés, dont l'ignorance in omni re scibili était proverbiale, ...
R. ROLLAND, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, p. 1046.
♦ [Entre dans de nombreuses apostrophes plus ou moins injurieuses] Bougre d'âne; face d'âne; nez d'âne; tête d'âne :
8. Alors une voix exaspérée et qu'on eût cru sortie d'un puits cria :
— Bougre d'âne! Imbécile! V'là t'y pas de quoi rigoler! T'auras deux jours de salle de police; ça t'apprendra à te payer la gueule de ton chef de détachement.
G. COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, p. 148.
Bonnet d'âne, oreilles d'âne, bonnet garni de deux longues oreilles qu'on mettait aux écoliers ayant démérité; guide-âne, aide-mémoire élémentaire pour guider les débutants dans un métier, une activité; peau d'âne, par dérision, diplôme universitaire ne prouvant qu'un faux savoir; pont aux ânes (cf. pont), problème, question classique qui, dans un domaine donné permet de tracer la limite entre les spécialistes et les ignorants, ou, simplement, question, problème classiques, rebattus. On écrit aussi pont-aux-ânes.
C.— Spécialement
1. TECHNOL. ,,Étau dont les ouvriers en marqueterie font usage pour assurer les bois ou les pierres quand ils se fendent. Outil sur lequel les tabletiers évident les dents de peigne.`` (CHESN. 1857);JOSSIER 1881; encore attesté ds Lar. encyclop.
2. ZOOL. Âne marin ou âne de mer. Nom vulgaire du poulpe (cf. MICHEL 1856).
Rem. Cf. aussi bec-d'âne, dos-d'âne, pas-d'âne (et pied-d'âne), coq-à-l'âne.
Prononc. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. Enq. :/an, D/. 2. Hist. — Tous les dict. de prononc. de la fin du XVIIIe s. et du XIXe s. précisent que la 1re syllabe est longue; DG transcrit (= [] post. long). FÉR. Crit. t. 1 1787 et LAND. 1834 rappellent que : ,,on écrivait autrefois asne`` (cf. aussi BESCH. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. et ROB.). Lar. 19e réserve encore une vedette de renvoi à l'anc. forme asne.
Étymol. ET HIST. — Xe s. (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 20 : Un asne adducere se roved); après 1260 emploi fig. « homme stupide » (Ph. DE NOVARE, Quatre temps de l'âge de l'homme, éd. Fréville, 207 ds T.-L. : por cels qui sont droit asne et plus nice que bestes).
Du lat. asinus, au sens propre dep. PLAUTE, Asin., 333 ds TLL s.v., 792, 60; emploi fig. ds CICÉRON, Pis., 73, ibid., 794, 47.
STAT. — Fréq. abs. litt. :1 724. Fréq. rel. litt. :XIXe s. : a) 1 689, b) 3 659; XXe s. : a) 2 763, b) 2 267.
BBG. — Ac. Gastr. 1962. — Archéol. chrét. 1924. — BACH.-DEZ. 1882. — BARB. Misc. 4 1928-32, p. 54. — BAUDR. Pêches 1827. — BEHRENS Engl. 1927, p. 224. — Bible 1912. — BONNAIRE 1835. — BOUILLET 1859. — BRARD 1838. — BRUANT 1901. — Canada 1930. — CANART (P.). Homonymics : French, Walloon and Chinese. A.U.M.L.A. 1954, n° 2, pp. 31-32. — CHABAT t. 1 1875. — CHASS. 1970. — Comm. t. 1 1837. — DHEILLY 1964. — Divin. 1964. — DUMAS 1965 [1873]. — ÉD. 1967. — ESN. 1966. — FEUGÈRE (F.). À propos de l'âne de Buridan. Déf. Lang. fr. 1967, n° 37, pp. 16-19. — FRANCE Suppl. 1907. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 52, 54; pp. 55-59; p. 102, 267, 459. — Gramm. t. 1 1789. — JOSSIER 1881. — LACR. 1963. — LAF. 1878. — LAL. 1968. — Lar. comm. 1930. — Lar. mén. 1926. — LARCH. 1880. — LAVEDAN 1964. — LE ROUX 1752. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MACHABEY (A.). Rem. sur le lex. musical du De canticis de Gerson. Romania. 1958. t. 79, p. 207. — MARCEL 1938. — MASSON 1970. — MICHEL 1856. — MILLEPIERRES (F.). Synth. de l'âne. Vie Lang. 1966, pp. 393-399. — MONT. 1967. — NOËL 1968. — NOTER-LÉC. 1912. — PIERREH. 1926. — PLAIS. 1969. — POPE 1961 [1952], § 259, 354, 378, 1175 R, 1177 R. — PRIVAT-FOC. 1870. — ROG. 1965, p. 37, 118. — ROLLAND (E.). Faune pop. de la France. 4. Paris, 1967, p. 206. — SCHOSSIG (A.). Die Namen des Widders, des Schafes, des Esels und der Eselin im altfranzösischen Roman de Renart. Rom. Forsch. 1959, t. 71, pp. 17-72. — ST-EDME t. 1 1824. — TONDR.-VILL. 1968. — TOURNEMILLE (J.). Au jardin des loc. fr. Vie Lang. 1967, p. 682.

âne [ɑn] n. m.
ÉTYM. Xe, asne; du lat. asinus.
1 a Mammifère domestique (Équidés), plus petit que le cheval, à grosse tête et longues oreilles, à crinière courte et à robe généralement grise avec une raie le long du dos et sur les épaules. Aze (vx), baudet, bourricot, grison (fam.), roussin (d'Arcadie, par plais.). || « Un de ces vieux ânes butés » (→ Brusque, cit. 6, Bosco). || Femelle de l'âne. Ânesse, asine, bourrique. || Petit de l'âne. Ânichon, ânon, et aussi bourricot, bourriquet. || Produit d'un âne et d'une jument, ou d'un cheval et d'une ânesse. Mule, mulet (spécialt bardot dans le dernier cas). || Relatif à l'âne. Asinaire, asine, asinien. || Le zèbre est zoologiquement proche de l'âne. || L'âne brait. || À cause de son braiment discordant, l'âne a été surnommé par plaisanterie rossignol d'Arcadie (l'Arcadie était célèbre pour ses ânes). || L'âne dresse les oreilles. Chauvir. || Bâter, embâter, débâter un âne. || Aller, monter sur un âne, à dos d'âne. || Sancho Pança sur son âne. || Aiguillonner un âne avec un diguet. || Transporter à dos d'âne. || Hongrer un âne. || Conducteur d'âne. Ânier. || Le meunier, son fils et l'âne, fable de la Fontaine.
1 Un vieillard sur son âne aperçut en passant
Un pré plein d'herbe et fleurissant.
Il y lâche sa bête, et le grison se rue (…)
La Fontaine, Fables, VI, 8.
2 Plus bête que l'âne de la fable, je m'inquiétais beaucoup pour savoir de quel maître j'aurais l'honneur de porter le bât (…)
Rousseau, les Confessions, V.
3 L'âne est d'un naturel aussi sensible, aussi patient, aussi tranquille que le cheval est fier, ardent, impétueux (…)
Buffon, Hist. nat. des animaux, l'Âne.
4 (…) un âne dont un fellah bâtonnait la maigre croupe (…)
Th. Gautier, le Roman de la momie, Prologue, p. 8.
5 (…) des ribambelles de petits ânes chargés de sacs montant et dévalant le long des chemins (…)
Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin, « Le secret de Maître Cornille ».
(Dans la Bible). || L'âne et le bœuf de la crèche (Isaïe, 1, 3). || Jésus, monté sur un âne, fait son entrée triomphale à Jérusalem (Matthieu, 21, 7). || La loi interdit d'attacher le bœuf et l'âne ensemble (Deutéronome, 22, 10). || La viande de l'âne est considérée comme impure (Deutéronome, 14). || Samson utilisa contre les Philistins, une mâchoire d'âne (Livre des Juges, 15, 16).
5.1 Noël. C'est l'âne le premier q(ui) trouve l'étable et q(ui) pousse la porte avec son museau.
Claudel, Cahiers VI, Mai 1929, in Journal, t. I, Pl., p. 856.
Loc. compar. Têtu, entêté comme un âne.Brailler, crier, gueuler comme un âne.Méchant, sournois comme un âne.Méchant comme un âne rouge (à cause de la réputation médiévale de méchanceté des personnes rousses).Sérieux comme un âne qu'on étrille.
6 L'obstination et ardeur d'opinion est la plus sûre preuve de bêtise : est-il rien certain, résolu, dédaigneux, contemplatif, grave, sérieux, comme l'âne ?
Montaigne, Essais, III, 8, De l'art de conférer.
Être comme l'âne de Buridan (que, d'après une histoire symbolique attribuée au philosophe Buridan, l'on représente placé entre un seau d'eau et une botte de foin et qui meurt sans pouvoir se décider) : hésiter entre deux partis, ne savoir lequel prendre.
b (En parlant d'autres animaux de la même espèce zoologique ou d'espèces voisines). || Âne sauvage. Hémione, 1. onagre (cit.).
tableau Noms de mammifères.
2 (XIIIe). Fig. Individu à l'esprit borné, incapable de rien comprendre. Aliboron (cit. 2), bourrique; balourd, bête, buse, butor, cruche, idiot, ignorant, imbécile, lourdaud, niais, peccata (vx), sot, stupide; ânerie. || Couples d'ânes (→ cf. lat. Arcades ambo). || Quel âne ! || C'est un âne. || Cette fille est un âne. Ânesse. — ☑ Âne bâté (renforcement péj.).Espèce d'âne ! || Bougre d'âne, tu ne comprendras jamais rien !(En fonction d'adj. attribut). || Qu'il est âne ! || Il est encore plus âne que son frère.
7 Le plus âne des trois n'est pas celui qu'on pense.
La Fontaine, Fables, III, 1.
8 Oui, Messieurs, un lourdaud, un animal, un âne.
Que l'on m'amène un âne, un âne renforcé (…)
La Fontaine, Fables, VI, 19.
9 (…) Il profane
Notre auguste nom, traitant d'âne
Quiconque est ignorant, d'esprit lourd, idiot.
La Fontaine, Fables, XI, 5.
10 Ma foi, de tels savants sont des ânes bien faits.
Molière, les Fâcheux, III, 2.
11 Je commençais à passer pour un vaurien, un révolté, un paresseux, un âne enfin.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, I, I, p. 35.
Par métaphore du sens concret, mais allus. au sens figuré :
12 (…) Le peuple ? Un âne qui se cabre !
Hugo, les Châtiments, III, 8, 3.
T. d'injure atténuée. Vieilli. || Face d'âne, tête d'âne.
3 Loc. métaphorique (où âne, au sens 1., a une valeur métaphorique ou bien prend le sens figuré). Oreilles d'âne : longues oreilles considérées comme le symbole de l'ignorance.
13 Midas, le roi Midas a des oreilles d'âne.
Boileau, Satires, III.
Bonnet d'âne : bonnet en papier, garni de deux cornes figurant des oreilles d'âne, dont on affublait les cancres pour les humilier. || Coiffer, porter un bonnet d'âne.
14 Il n'y a qu'un bonnet d'âne à mettre sur la tête d'un savant qui croit savoir bien ce que c'est que la dureté, la cohérence (…)
Voltaire, Lettre du roi de Prusse, 57.
C'est le pont aux ânes [pɔ̃tozan], une difficulté qui ne peut arrêter que les ignorants; spécialt, le théorème de Pythagore.
Guide-âne. Voir ce mot.
Prov. L'âne du commun est toujours le plus mal bâté : les affaires de la communauté sont toujours plus mal gérées que celles des particuliers.
L'âne frotte l'âne (lat. : asinus asinum fricat) : les sots, les vaniteux se complaisent dans la louange réciproque.
15 Deux ânes qui, prenant tour à tour l'encensoir,
Se louaient tour à tour, comme c'est la manière (…)
Ces ânes, non contents de s'être ainsi grattés,
S'en allèrent dans les cités
L'un l'autre se prôner (…)
La Fontaine, Fables, IX, 5.
L'âne vêtu de la peau du lion : un personnage insignifiant sous les apparences d'un pouvoir redoutable (par allus. à la fable de La Fontaine) :
16 De la peau du lion l'âne s'étant vêtu
Était craint partout à la ronde.
La Fontaine, Fables, V, 21.
Prov. À laver la tête d'un âne on perd sa lessive : c'est peine perdue de vouloir corriger une personne stupide.
Loc. Brider un âne par la queue : faire quelque chose maladroitement.
Contes de Peau-d'Âne, petits contes inventés pour l'amusement des enfants, par allusion au conte de Peau d'âne, où la fille d'un roi se cache sous une peau d'âne.Allus. littéraire :
17 Si Peau-d'Âne m'était conté,
J'y prendrais un plaisir extrême.
La Fontaine, Fables, VIII, 4.
Loc. Le coup de pied de l'âne (donné par l'âne au lion devenu vieux, dans les fables de Phèdre et de La Fontaine) : dernière attaque ou insulte que le faible lance lâchement contre un adversaire accablé.
Ne pas se trouver dans le pas (→ 1. Pas, cit. 30) d'un âne : être très difficile à trouver.
Faire l'âne pour avoir du son, du foin : faire l'imbécile pour obtenir une information utile.
Pour un point, Martin perdit son âne : il suffit de peu de chose pour échouer (ou pour réussir). → aussi 1. Point, IV., A., 2.
Il y a plus d'un âne à la foire qui s'appelle Martin : il se trouve toujours plusieurs personnes qui portent le même nom.
On ne saurait faire boire un âne qui n'a pas soif : on ne saurait obliger un entêté à faire ce qu'il n'a pas envie de faire.
Passer du coq à l'âne ( Coq-à-l'âne).
4 Loc. fig. (1469). Dos d'âne [dodan]. || En dos d'âne, présentant cette forme.
18 Sentiers, feuillages, ombrages, petits ponts en dos d'âne (…)
Violette Leduc, la Folie en tête, p. 495.
N. m. invar. Dos d'âne.
5 Loc. (où âne a le sens 1.). Bot. Chardon aux ânes. Onoporde.Herbe aux ânes. 2. Onagre, œnothéra. — ☑ Oreille d'âne. Pézize.
6 Loc. fig. Techn. Bec d'âne. Bec; bédane. — ☑ Banc d'âne, servant à assujettir une pièce de bois avant de la façonner.
7 Vx. || Âne de mer, âne marin. Poulpe.
CONTR. (De 2.) V. Intelligent, savant.
DÉR. Ânée, ânerie, ânesse, ânichon, ânon. (Du lat. asinus) Ânier, asine, asinien.
COMP. Bec d'âne, coq-à-l'âne, dos d'âne, guide-âne, mordâne, pas-d'âne, pet d'âne, zébrâne.

Encyclopédie Universelle. 2012.