anesthésique [ anɛstezik ] adj. et n. m.
• 1847; de anesthésie
♦ Se dit d'une substance médicamenteuse employée pour obtenir une anesthésie générale ou locale. ⇒ anesthésiant. Piqûre anesthésique. — N. m. Un anesthésique (cocaïne, éther, protoxyde d'azote, etc.). Injection d'anesthésique.
● anesthésique nom masculin Médicament entraînant la diminution ou même la suppression de la sensibilité générale ou locale, en interrompant la conduction nerveuse. ● anesthésique (synonymes) nom masculin Médicament entraînant la diminution ou même la suppression de la...
Synonymes :
- anesthésiant
● anesthésique
adjectif
Qui se rapporte à l'anesthésie.
● anesthésique (difficultés)
adjectif
Emploi
Ces deux adjectifs de même sens (= qui anesthésie) ont des emplois différents.
1. Anesthésiant peut s'employer au sens figuré : une oisiveté anesthésiante.
2. Anesthésique ne peut s'employer que dans son sens technique, médical : les propriétés anesthésiques de l'éther.
anesthésique
adj. (et n. m.) Qui détermine l'anesthésie.
⇒ANESTHÉSIQUE, adj. et subst.
MÉDECINE
I.— Adj. Qui rend insensible, qui produit une anesthésie locale ou générale. Agent, méthode, sommeil anesthésique.
— Au fig. :
• 1. Buccaferrata, enflammé par l'idée d'amener à bien son croquis, ne vit pas l'espèce de prostration anesthésique où le spectacle d'un cadavre avait précipité Jean-Paul.
F. FABRE, Le Roman d'un peintre, 1878, p. 114.
♦ P. plaisant. :
• 2. Tous les jours — cependant — les anesthésiques bibliothèques me font quelques heures de paix, où la lecture de formules, de malaises précipités en vertigineuses dispositions, tourne sous mes yeux longtemps.
P. VALÉRY, Correspondance [avec A. Gide], 1893, p. 188.
Rem. Sur le synon. anesthésique, qui n'a pas vécu, cf. étymol.
II.— Substantif
A.— Subst. masc. Substance qui calme la douleur, qui endort la sensibilité locale ou générale. Absorber un anesthésique, opérer sans anesthésique :
• 3. Quelle singulière époque, se disait Des Esseintes, que celle qui, tout en invoquant les intérêts de l'humanité, cherche à perfectionner les anesthésiques pour supprimer la souffrance physique et prépare, en même temps, de tels stimulants pour aggraver la douleur morale!
J.-K. HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 225.
• 4. Comme un malade grâce à un anesthésique assiste avec une pleine lucidité à l'opération qu'on pratique sur lui, mais sans rien sentir, je pouvais me réciter des vers que j'aimais ou observer les efforts que mon grand père faisait pour parler à Swann du duc d'Audiffret-Pasquier, ...
M. PROUST, À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, 1913, p. 24.
— Au fig. :
• 5. C'était [le cinéma] aussi un anesthésique, un opium, un oubli, ...
P. VIALAR, Tournez, jolies gosses, 1956, p. 91.
B.— Subst. masc. ou fém. Personne soumise à une anesthésie. Anesthésique total.
— Au fig. Celui (ou celle) qui n'éprouve plus de sentiments, qui vit dans l'indifférence :
• 6. J'ai connu un pauvre anesthésique total, qui n'éprouvait plus la joie ni la peine.
L. DAUDET, L'Hérédo, 1916, p. 11.
Prononc. :[].
Étymol. ET HIST.
I.— Adj. 1847 (Physiologie. Communication verbale concernant les effets de l'inhalation du chloroforme sur des individus soumis à des opérations chirurgicales, par M. Roux ds Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Ac. des sc., Paris, Gauthier-Villars, t. 25, p. 887 : Je viens un peu tard, dit M. Roux, pour entretenir l'Académie du nouvel agent qui paraît remplacer l'éther comme moyen anesthésique).
II.— Subst. 1850 (Chirurgie. De l'éthérisation, par M. A. Velpeau, ibid., t. 30, p. 268 : L'activité de l'esprit humain s'est tellement attachée à la question des anesthésiques, au surplus, qu'elle n'a jamais cessé complétement de s'en occuper).
Dér. de anesthésie; suff. -ique, cf. fr. anesthétique adj. de même sens 1847 empr. à l'angl. anœsthetic, attesté dep. 1846 (HOLMES, Letter to W. T.G. Morton, 21 nov. ds DAE s.v. anœsthesia : The state produced ... should, I think, be called « anœsthesia ». This signifies insensibility ... The adjective will be « anœsthetic »).
STAT. — Fréq. abs. litt. :14.
BBG. — DUVAL 1959. — FROMH.-KING 1968. — GALIANA Déc. sc. 1968. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — LAL. 1968. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MARCEL 1938. — Méd. Biol. t. 1 1970. — UV.-CHAPMAN 1956. — VIEILL. 1970.
anesthésique [anɛstezik] adj. et n.
ÉTYM. 1847; de anesthésie.
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1 Méd. Qui appartient à, relève de l'anesthésie. || Sommeil anesthésique.
2 Se dit d'une substance médicamenteuse employée pour obtenir une anesthésie générale ou locale. ⇒ Anesthésiant, analgésique, antalgique; narcotique, somnifère. || Agent, substance anesthésique. || Piqûre anesthésique.
3 N. m. (1850). || Un anesthésique : un produit anesthésiant. || Prendre un anesthésique. || Anesthésique général (ex. : chloroforme, éther, chlorure d'éthyle, méthyle, protoxyde d'azote). || Anesthésique injectable. || Anesthésique local (ex. : cocaïne).
1 Comme un malade grâce à un anesthésique assiste avec une pleine lucidité à l'opération qu'on pratique sur lui, mais sans rien sentir, je pouvais (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. I, p. 39.
➪ tableau Noms de remèdes.
4 Fig. Qui endort. || Ce discours était plutôt anesthésique.
2 Nierez-vous qu'il y ait des choses anesthésiques ? Des arbres qui saoulent, des hommes qui donnent de la force, des filles qui paralysent, des ciels qui coupent la parole ?
Valéry, M. Teste, p. 28.
♦ N. m. || D'aucuns considèrent la télévision, la religion comme un dangereux anesthésique. ⇒ Opium.
3 Je sais que je manque à toutes les règles du genre en ne donnant pas à cet épisode la place qu'il mérite, mais c'est encore beaucoup trop récent et, même pour écrire ces lignes, je dus saisir l'occasion d'une otite dont je suis atteint en ce moment couché dans ma chambre d'hôtel à Mexico, profitant d'une souffrance pénible, mais heureusement purement physique, qui me sert d'anesthésique et me permet de toucher à la plaie.
R. Gary, la Promesse de l'aube, p. 239.
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CONTR. Excitant.
Encyclopédie Universelle. 2012.