aphasie [ afazi ] n. f.
• 1826; gr. aphasia
♦ Méd. Trouble de l'expression et/ou de la compréhension du langage oral (surdité verbale) ou écrit (cécité verbale ou alexie), dû à une lésion cérébrale localisée, en l'absence d'atteinte des organes d'émission ou de réception. Aphasie motrice, sensorielle.
● aphasie nom féminin (grec aphasia, mutisme) Affection neurologique caractérisée par une perturbation de l'expression ou de la compréhension du langage parlé et écrit, à la suite d'une lésion du cortex cérébral.
aphasie
n. f. MED Perte de la parole due à une lésion du cerveau.
— Aphasie motrice, où dominent les troubles de l'expression.
— Aphasie sensorielle, où domine la perte de compréhension du langage.
⇒APHASIE, subst. fém.
MÉD. Altération plus ou moins profonde de la fonction du langage, sans paralysie des organes de l'articulation, chez un individu atteint de lésion des centres nerveux, et qui se manifeste par la perte plus ou moins totale de la compréhension et de l'usage des signes linguistiques, parlés ou écrits. Aphasie de Broca :
• 1. La cécité de Milton est affreuse; mais combien l'aphasie de Baudelaire ne la dépasse-t-elle pas en horreur!
GIDE, Journal, 1913, p. 392.
• 2. Au cours d'une étude célèbre sur l'aphasie (...) Charcot a montré que le mot était vu, entendu, parlé et écrit. D'où cécité verbale, surdité verbale, aphasie et agraphie...
L. DAUDET, Le Monde des images, 1919, p. 131.
• 3. Un malade atteint d'aphasie totale à la suite de grosses lésions semblait incapable de lire un mot dans un journal. Un jour, une annonce nécrologique lui tombe sous les yeux. Il la lit d'un trait : c'était celle de son meilleur ami. Un autre malade atteint d'aphasie motrice est incapable de prononcer quoi que ce soit; mais, très religieux, il récite impeccablement ses prières. Il semble donc que des troubles que l'on considérait comme expliqués par des lésions doivent être attribués à une baisse considérable du seuil de l'intérêt.
MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 58.
Rem. En philos., le mot signifie « suspension de toute assertion dogmatique » (LAL. 1968); attesté ds Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845 et Lar. 19e.
PRONONC. :[afazi]. FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 354 note que ,,quelle que soit sa position à l'intérieur du mot (entre voyelles, avant ou après consonne), le groupe ph se prononce [f] : aphasie, aphorisme, méphitique, périphérie, philosophie, prophète, etc.``
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1829 méd. (BOISTE); 2. 1838 philos. (Ac. Compl. 1842).
Empr. au gr. ; au sens 1, EURIPIDE, Hel., 549 ds BAILLY; [à remarquer qu'en 1826, le phénomène est dénommé perte de la parole par BOUILLAUD, Arch. gén. de méd., 8, 25-45 ds QUEM.]; au sens 2, SEXTUS EMPIRICUS, Quest. Pyrrh., 2, 211, ibid.
STAT. — Fréq. abs. littér. :37.
BBG. — BONV. 1969. — CHEVALLIER 1970. — FOULQ.-ST-JEAN 1962. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — GOBLOT 1920. — JULIA 1964. — LAFON 1969. — LAL. 1968. — Lar. méd. 1970. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MAR. Lex. 1933. — MAR. Lex. 1961 [1951]. — MARCH. 1970. — Méd. 1966. — Méd. Biol. t. 1 1970. — MOOR 1966. — POMM. 1969. — POROT 1960. — Psychol. 1969. — QUILLET Méd. 1965. — SILL. 1965. — SPRINGH. 1962.
aphasie [afazi] n. f.
ÉTYM. 1826; du grec aphasia « impuissance à parler », de aphatos « impossible à dire », de a- privatif, et phanai « dire ».
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1 Méd. (vx) et cour. Trouble ou perte de la capacité de parler, quelle qu'en soit la cause.
0 Il avait parfois, comme sa mère mourante, de l'aphasie; les mots lui échappaient (…)
A. Maurois, À la recherche de Marcel Proust, X, 2.
2 (Concept dégagé par Broca sous le nom d'aphémie, puis par Déjerine, Wernicke, etc.). Méd. Trouble de la parole et de la communication par le langage, portant sur la production et la réception des signes (surdité verbale, cécité verbale), déterminé par des lésions focales de la zone du langage du cerveau (hémisphère gauche). → Oubli, cit. 1. || Les aphasies sont diversement classées selon les auteurs. || Aphasie globale (lésion étendue des zones du langage : destructions massives des fonctions du langage). || Aphasies sans troubles de la compréhension : aphasie motrice ou aphasie d'expression (trouble de la production verbale, parfois réduite à quelques stéréotypes, parfois modifiée par agrammatisme : aphasie dite syntactique; l'écriture est parfois troublée. ⇒ Agraphie); aphasie de conduction (trouble du langage spontané et de la répétition). || Aphasie sensorielle ou aphasie de Wernicke, avec troubles de la production (jargonaphasie, paraphasie) et de la compréhension. — Aphasie de Broca : a) syndrome complexe cumulant aphasie d'expression et aphasie sensorielle; b) aphasie motrice corticale. — Aphasie amnésique : déficit lexical et de la dénomination, souvent lié à l'aphasie sensorielle. — Selon le système linguistique perturbé, on distingue les aphasies syntactiques et les aphasies nominales (aphasie nominale motrice : aphasie motrice transcorticale de Wernicke; surdité nominale et aphasie amnésique, ci-dessus). — Aphasie spécifique de la lecture (⇒ Alexie), de l'écriture (⇒ Agraphie). || La neurolinguistique analyse les effets linguistiques des aphasies.
♦ Spécialt (concept restreint). Trouble du langage intérieur, excluant par exemple l'aphasie motrice sous-corticale, la surdité et la cécité verbale. — Syn. : aphasie vraie, totale.
➪ tableau Principales maladies et affections.
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DÉR. et COMP. Aphasique. Jargonaphasie.
Encyclopédie Universelle. 2012.