apocalypse [ apɔkalips ] n. f.
• XIIe; lat. ecclés. d'o. gr. apocalypsis « révélation »
1 ♦ L'Apocalypse : dernier livre du Nouveau Testament, attribué par l'Église à saint Jean l'Évangéliste, riche en visions symboliques, prophétiques et eschatologiques. La bête, les quatre cavaliers de l'Apocalypse.
♢ Par anal. Ouvrage eschatologique. Les apocalypses juives.
2 ♦ Par ext. (1863) Fin du monde. Après le séisme, toute la région offre une vision d'apocalypse. Un paysage d'apocalypse, grandiose et terrifiant. ⇒ apocalyptique.
● apocalypse nom féminin (latin ecclésiastique apocalypsis, du grec apokalupsis, révélation divine) Genre littéraire du judaïsme des IIe et Ier s. avant J.-C. et du christianisme primitif traitant sous une forme conventionnelle et symbolique de la destinée du monde et du peuple de Dieu. Catastrophe effrayante qui évoque la fin du monde : S'acheminer vers une apocalypse nucléaire. ● apocalypse (expressions) nom féminin (latin ecclésiastique apocalypsis, du grec apokalupsis, révélation divine) Bête de l'Apocalypse, monstre symbolique qui joue un grand rôle dans l'Apocalypse de saint Jean.
apocalypse
n. f.
d1./d Texte des religions juive et chrÉtienne prophétisant la fin du monde.
|| Spécial. L'Apocalypse: le dernier livre du Nouveau Testament, écrit v. 95, attribué à saint Jean l'évangéliste, qui décrit ses visions sur la fin du monde.
d2./d Fin du monde.
|| Par ext. Destruction brutale et importante.
⇒APOCALYPSE, subst. fém.
A.— HISTOIRE
1. Écrit du judaïsme ou du christianisme ancien, et contenant, généralement sous forme de visions, des révélations notamment sur la fin des temps.
2. Spéc. L'Apocalypse de saint Jean. Dernier livre canonique du Nouveau Testament, contenant les révélations faites à son auteur (selon la tradition, saint Jean l'Évangéliste, exilé dans l'île de Patmos) :
• 1. Aussi, n'est-ce pas seulement dans l'œuvre de la cosmogonie que ce nombre [sept] apparaît; il joue un rôle considérable dans tout le reste des opérations divines, telle que l'Écriture nous les a manifestées. Nous le voyons reluire dans les sept semaines d'année du jubilé hébraïque, dans les sept dons du Saint-Esprit, dans les sept sacremens de l'Église, dans les sept sceaux de l'Apocalypse, et dans une multitude d'occasions qu'il serait trop long d'énumérer.
LACORDAIRE, Conf. de Notre-Dame, 1848, p. 237.
3. Locutions.
— Littér. Les bêtes de l'Apocalypse. [P. réf. aux animaux et en partic. aux chevaux fantastiques et terrifiants (cf. apocalyptique)] Symbole des occupations épouvantables :
• 2. Je suis accablé, j'écris mon discours; je le lis demain; puis le 1er avril. J'attends Marianne ce soir; j'emménage, je meuble, j'organise, ce qui est une des sept bêtes de l'Apocalypse.
LAMARTINE, Corresp., 1830, p. 17.
Rem. Lamartine confond ici l'unique bête à sept têtes et les quatre chevaux de l'Apocalypse. Cf. apocalyptique.
— Vx. Cheval de l'Apocalypse. [P. réf. à la peint. romant.] Cheval efflanqué.
— Vieilli. Style d'apocalypse. [P. réf. au style symbolique des apocalypses] Style obscur. Synon. style apocalyptique.
Rem. Selon Ac. 1835 ,,quelques-uns le font masculin``.
B.— [Dans la constr. subst. + d'apocalypse] Catastrophe comparable à la fin du monde, telle qu'elle est décrite dans l'Apocalypse. Vision d'apocalypse :
• 3. De là-haut, se diffusait une clarté trouble, la clarté livide du ciel des Flandres en février. Et la rumeur éternelle de la lointaine canonnade s'harmonisait avec ce cadre d'apocalypse, ce ciel épique à faire rêver et s'exalter un Ruysdaël, ...
VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, p. 338.
• 4. Je me souviens du mot d'un combattant juif, mort à l'ennemi, que citait Barrès durant la Grande Guerre : « Qu'elle est douce, ô mon Dieu, la venue au monde du jour bien-aimé ... » Ce que ressentait dans la tranchée, devant un paysage d'Apocalypse, ce jeune Français déjà condamné, faut-il rougir de l'éprouver nous aussi, en dépit de toute angoisse, devant ces collines de la Guyenne qui ont eu le temps d'oublier, depuis les guerres de Religion, que les hommes s'entre-tuent?
MAURIAC, Journal 3, 1940, p. 280.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1160-1170 « dernier livre du Nouveau Testament où sont rapportées les révélations faites à st Jean l'Évangéliste » (GUILLAUME DE SAINT-PAIR, 3441 ds GDF. Compl. : Apocalypse qui ne ment); ca 1275 (ressembler le) cheval de l'Apochalipse désigne une personne très maigre, ici Abstinence contrainte, personnage allégorique (G. DE LORRIS et J. DE MEUNG, Rose, 12038, éd. F. Lecoy, t. 2 : El resembloit, la puste lisse, le cheval de l'Apochalipse); 1680 « obscurité, discours obscur » (ds le style simple) (RICH. : ... tes volumes ne sont rien qu'une éternelle apocalipse); p. ext. 1863 « fin du monde » (RENAN, Vie de Jésus, XVII ds ROB. : ... son espérance d'une apocalypse vaine, d'une venue à grand triomphe sur les nuées du ciel).
Empr. au lat. chrét. apocalypsis (gr. proprement « révélation de Dieu » : COR., 14, 26 : cum convenitis, unusquisque vestrum psalmum habet, doctrinam habet, apocalypsim habet, linguam habet, interpretationem habet — d'où le titre du livre sacré : Apoc. I, 1 : Apocalypsis Jesu Christi, quam dedit illi Deus palam facere servis suis.
STAT. — Fréq. abs. littér. :262. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 403, b) 277; XXe s. : a) 212, b) 493.
BBG. — Archéol. chrét. 1924. — BACH.-DEZ. 1882. — Bible 1912. — Bible Suppl. t. 1 1928. — DLF M. Â. — Foi t. 1 1968. — MARCEL 1938. — MASSON 1970. — NELLI 1968. — Théol. cath. t. 1, 2 1909. — TONDR.-VILL. 1968. — VIOLLET 1875.
apocalypse [apɔkalips] n. f.
ÉTYM. V. 1160; du lat. ecclés. apocalypsis, grec apokalupsis « révélation », de apokaluptein « découvrir, dévoiler ».
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1 a L'Apocalypse : le dernier livre du Nouveau Testament, attribué par l'Église à saint Jean l'Évangéliste, riche en visions symboliques, prophétiques et eschatologiques. || Les Quatre Cavaliers de l'Apocalypse.
1 L'Apocalypse (…) ne contient presque autre chose que l'histoire de ce qui s'était passé depuis le premier avènement de Jésus-Christ, et les prophéties de ce qui doit arriver jusqu'à la consommation des siècles.
Bible (Sacy), Apocalypse, Arguments.
2 Des monstres plus affreux que toutes les bêtes de l'Apocalypse.
Antoine Hamilton, Mémoires du comte de Gramont, II.
♦ Fig., vx. || Style d'apocalypse : style obscur, inintelligible. — Fam. || Cheval de l'Apocalypse : cheval efflanqué.
2 (1863). Fin du monde (surtout dans : d'apocalypse. ⇒ Apocalyptique). || Après le séisme, toute la région offre une vision d'apocalypse. || Un paysage d'apocalypse, à la fois grandiose et terrifiant.
3 (…) son espérance d'une apocalypse vaine, d'une venue à grand triomphe sur les nuées du ciel.
Renan, Vie de Jésus, XVII.
4 Une clameur géante sortait des choses comme un prélude d'apocalypse jetant l'effroi des fins de monde.
Loti, Pêcheur d'Islande, II, I, p. 76.
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DÉR. V. Apocalyptique.
Encyclopédie Universelle. 2012.