arnaquer [ arnake ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1887; pour harnaquer, harnacher « escroquer »
♦ Fam.
1 ♦ Escroquer, voler. Commerçant malhonnête qui arnaque le client. Il s'est fait arnaquer ! ⇒ estamper, filouter, gruger.
2 ♦ Arrêter, prendre. Se faire arnaquer. ⇒ alpaguer, épingler.
● arnaquer verbe transitif (forme picarde de harnacher, accoutrer, travestir) Populaire Escroquer, voler, duper : Arnaquer un client. Arrêter, appréhender : Se faire arnaquer après un hold-up.
arnaquer
v. tr. Fam. Escroquer, duper.
⇒ARNAQUER, verbe trans.
Argot
A.— Escroquer, voler :
• C'est la mode partout dans les boîtes comme dans les hôtels d'arnaquer la clientèle.
A. SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! 1935, p. 97.
♦ Se faire arnaquer. Se faire escroquer (cf. A. SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! 1935, p. 220).
B.— Arranger, maquiller (quelque chose) (cf. BRUANT 1901, p. 28, 104 et 279).
— En partic. Préparer (une fraude au jeu). Arnaquer les parties de poker (cf. A. LE BRETON, Du Rififi chez les hommes, 1953, p. 16).
— [En parlant d'une pers. ou d'une partie du corps] Blesser, défigurer, maltraiter. Se faire arnaquer, synon. pop. (se faire) arranger, se faire amocher. Se faire arnaquer la gueule (cf. BRUANT 1901, p. 3).
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1835 arg. harnacher « amuser afin d'escroquer » (Raspail ds Le Réformateur d'apr. ESN. 1966, s.v. harnacher); 1837 arnacher « tromper » (VIDOCQ, Les Voleurs, ibid.); 1900 arnaquer « truquer (un jeu) » (Rossignol ds SAIN. Sources Arg. t. 2, p. 274 : Arnaque veut dire truc... les jeux du hasard... sont arnaqués parce qu'il y a des trucs qui empêchent de gagner).
Soit forme pic. de harnacher au sens arg. « accoutrer, travestir » (ESN., s.v. harnacher), hyp. assez vraisemblable du point de vue sém.; soit altération de renaquer « témoigner sa colère (en reniflant. jurant) » (XIVe s., Bersuire ds GDF. Compl.), lui-même dér. du pic. naquer « renifler » (XIIIe s. ds T.-L.; XVIe s. ds L. F. FLUTRE, Le moyen picard [1970], p. 23, Des fill' qu'al n'ont point grament d'honte, vers 47), a. fr. nascier « id. » (ca 1280, G. de Biblesworth ds T.-L.), du lat. nasicare, dér. de nasus (renâcler); cette hyp. (FEW VII, 27) est moins vraisemblable du point de vue sém.; cf. cependant renacle attesté au sens de « police secrète » (1883 ds ESN.).
STAT. — Fréq. abs. littér. :2.
BBG. — ESN. 1966. — GRIMAUD (F.). Petit gloss. du jeu de boules. Vie Lang. 1969, n° 191, p. 110. — GUIRAUD (P.). Le Champ morpho-sém. du mot tromper. B. Soc. Ling. 1968, t. 63, n° 1, p. 100. — LA RUE 1954. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 95, 275. — SANDRY-CARR. 1963. — SANDRY-CARR. Manouche 1963.
arnaquer [aʀnake] v. tr.
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♦ Familier.
1 Escroquer, voler.
1 Je vous l'dis, hein, le père Robinson, c'est un maousse ! Et qui pleure pas pour les lâcher. Avec le pèze qu'il a, les drôles qui veulent l'arnaquer peuvent retourner au vestiaire.
R. Dorgelès, Tout est à vendre, p. 422.
2 Arrêter, prendre. || Se faire arnaquer.
2 Je voudrais bien, Lallemand, que vous m'arnaquiez ce Dewald dare-dare.
Pierre Nord, Miss Péril jaune, p. 131.
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DÉR. Arnaque, arnaqueur.
Encyclopédie Universelle. 2012.