aromate [ arɔmat ] n. m.
• XIIIe aromat; lat. pop. aromatum, class. aroma, atis, d'o. gr.
♦ Substance végétale odoriférante; anciennt Parfum (encens, myrrhe), médicament; mod. Épice, condiment. Principaux aromates : armoise, basilic, cannelle, carvi, coriandre, cumin, estragon, fenouil, genièvre, gingembre, girofle, hysope, laurier, marjolaine, muscade, origan, piment, poivre, raifort, romarin, safran, thym. « tout à coup je fus noyé dans un souffle chaud et parfumé d'aromates sauvages » (Maupassant).
● aromate nom masculin (latin aromata, pluriel de aroma, -atis, aromate) Substance parfumée d'origine végétale.
aromate
⇒AROMATE, subst. masc.
Substance odoriférante appartenant généralement au règne végétal, plus rarement au règne animal, utilisée en médecine, en parfumerie et surtout en cuisine comme condiment :
• 1. ... ils ont des mets assaisonnés d'aromates qui parfument le ventre, et ils ne savent, en les goûtant, de quelles chairs on les a faits, à cause de toutes les saveurs qui les composent.
FLAUBERT, La Tentation de st Antoine, 1849, p. 228.
• 2. ... la boîte reposée à terre se sépara en deux comme un moule qu'on ouvre, et la momie apparut dans tout l'éclat de sa toilette funèbre, (...) À l'ouverture du cartonnage, une vague et délicieuse odeur d'aromates, de liqueur de cèdre, de poudre de santal, de myrrhe et de cinnamome, se répandit par la cabine de la cange : ...
T. GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, p. 182.
• 3. ... épices et aromates, sous ces titres trop généraux s'abritaient non seulement les condiments de la gourmandise mais aussi tous les adjuvants des extases religieuses et tous les éléments de la pharmacopée : c'étaient les narcotiques, les baumes, les poisons, (...) les aphrodisiaques, les diurétiques ...
MORAND, La Route des Indes, 1936, p. 13.
— P. métaph. :
• 4. S'il est des Dalila qui tondent la force de leurs amans et les vendent, il en est d'autres aussi qui les réconfortent, et qui épandent autour d'eux un aromate de bonheur et qui versent du benjoin sur leurs maux.
P. BOREL, Champavert, Dina la belle juive, 1833, p. 117.
♦ [P. allus. à la propriété qu'ont les aromates d'empêcher la corruption des cadavres] :
• 5. ... tout est souffrant, tout est mauvais, tout est corrompu... la vue même du mal rend mauvais, la simple connaissance de la corruption corrompt quand on n'a pas l'aromate immortel.
SAINTE-BEUVE, Portraits contemp., t. 2, 1869, p. 416.
Rem. Aromate, arome, parfum. ,,L'aromate est le corps d'où s'élève une odeur. Le parfum est la senteur qui s'élève d'un corps. L'arome s'adresse plutôt au goût, le parfum plus spécialement à l'odorat. D'un autre côté l'arome est propre à la chose et la distingue; le parfum peut être ajouté, factice.`` (Lar. 19e et Nouv. Lar. ill.).
PRONONC. :[]. FÉR. 1768 transcrit : Aromâ (l'accent circonflexe marque une durée longue).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1210 (G. LE CLERC, Bestiaire, éd. R. Reinsch, 2192 ds T.-L. : Plus sont dolz ses comandemenz Qu'aromates ne oignemenz).
Empr. au lat. aromata (plur. neutre de aroma, -atis, considéré comme fém.) au sens de « épice, aromate », arome étymol. 1. En outre a. fr. aromat « id. » (XIIIe s., Bible, Bibl. nat. 901 ds GDF. Compl.), forme en usage jusqu'à Trév. 1771 qui note : ,,aromat ou mieux aromate``.
STAT. — Fréq. abs. littér. :142.
BBG. — Ac. Gastr. 1962. — Bible 1912. — BOUILLET 1859. — Comm. t. 1 1837. — CRIQUI 1967 →. — DUVAL 1959. — Lar. mén. 1926. — LASNET 1970. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MARCEL 1938. — Méd. Biol. t. 1 1970. — MONT. 1967. — NYSTEN 1824. — PRIVAT-FOC. 1870.
aromate [aʀɔmat] n. m.
ÉTYM. XIIIe, aromat; lat. pop. aromatum, class. aroma, -atis, d'orig. grecque. → Arôme.
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♦ Substance végétale odoriférante. Anciennt. Parfum (encens, myrrhe, etc.), cosmétique, médicament (camphre, par ex.); mod. épice, condiment. || Principaux aromates : ⇒ Angélique, anis, armoise, badiane, basilic, benjoin, bétoine, camomille, camphre, cannelle, cardamome, carvi, cinname, citron, coriandre, cumin, encens, estragon, fenouil, genièvre, gingembre, girofle, hysope, laurier, lavande, marjolaine, mélisse, menthe, moutarde, muscade, myrrhe, nard, origan, piment, poivre, raifort, romarin, rose, safran, sarriette, storax, thym, vanille, violette.
1 Combien ton amour est meilleur que le vin, et l'odeur de tes parfums, que tous les aromates !
Bible, le Cantique des cantiques, IV, 10.
2 Il sentit son cœur s'amollir et se dissoudre, comme les aromates de son pays fondent doucement à un feu modéré et s'exhalent en parfums délicieux.
Voltaire, la Princesse de Babylone, 10.
3 Ursus, médecin, guérissait, parce que ou quoique. Il pratiquait les aromates. Il était versé dans les simples. Il tirait parti de la profonde puissance qui est dans un tas de plantes dédaignées.
Hugo, l'Homme qui rit, I, 1.
4 Mais un enchantement circule dans ces palais souterrains, où les ténèbres ont l'air épaissies par l'ancienne fumée des aromates.
Flaubert, la Tentation de Saint Antoine, I.
5 (…) tout à coup je fus noyé dans un souffle chaud et parfumé d'aromates sauvages qui s'épandait comme un flot plein de la senteur violente des myrtes, des menthes, des citronnelles, des immortelles, des lentisques, des lavandes, des thyms, brûlés sur la montagne par le soleil d'été.
Maupassant, la Vie errante, p. 17.
6 Cette aube avait une odeur si balsamique, que Florent se crut un instant en pleine campagne, sur quelque colline. Mais Claude lui montra, de l'autre côté du banc, le marché aux aromates. Le long du carreau de la triperie, on eût dit des champs de thym, de lavande, d'ail, d'échalote; et les marchands avaient enlacé, autour des jeunes platanes du trottoir, de hautes branches de laurier qui faisaient des trophées de verdure. C'était l'odeur puissante du laurier qui dominait.
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 39-40.
REM. Le mot est assez rare au sing. : un aromate.
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DÉR. Aromatiser. — V. aussi Arôme.
Encyclopédie Universelle. 2012.