arroger (s') [ arɔʒe ] v. pron. <conjug. : 3> ♦ S'attribuer (un droit, une qualité) sans y avoir droit. ⇒ s'approprier, s'attribuer, usurper. Elle s'est arrogé des titres qui ne lui appartiennent pas. Les titres qu'elle s'est arrogés. S'arroger le droit de faire qqch. S'arroger des droits sur qqn. « Les nobles se sont arrogé tout l'honneur national » (Bernardin de Saint-Pierre). « L'orgueil s'arroge tout » (Rivarol ).
arroger (s')
v. Pron. S'attribuer illégitimement (un droit, un pouvoir). Ils se sont arrogé des privilèges exorbitants.
arroger (s') [aʀɔʒe] v. pron. [CONJUG. bouger.]
ÉTYM. 1484; du lat. arrogare (sibi arrogare), de ad, et rogare.
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1 (Sujet n. de personne). S'attribuer (un droit, une qualité…) sans y avoir aucun droit. ⇒ Appliquer (s'), approprier (s'), attribuer (s'), usurper. || Elle s'est arrogé des titres qui ne lui appartiennent pas. || Les titres qu'elle s'est arrogés. || S'arroger un droit sur qqn. — (Sujet n. de chose humanisée). Littér. || Le pouvoir, l'État s'arroge le droit de…
1 S'arroger n'implique aucune idée de propriété; aussi s'applique-t-il à toutes choses : privilèges, autorité, droits, etc., seulement il emporte arrogance, hauteur, prétention à la supériorité.
Littré, Dict., art. Approprier.
2 Et sans avoir pour lui les lois et la naissance,
César ose des rois s'arroger la puissance (…)
Voltaire, le Triumvirat, II, 2.
3 (La vanité) fière des droits qu'elle sait s'arroger,
Croit obtenir l'estime en osant l'exiger.
Destouches, le Glorieux, III, 4.
4 Les nobles se sont arrogé tout l'honneur national; mais le peuple leur en détermine l'objet et leur en distribue la mesure.
Bernardin de Saint-Pierre, les Vœux d'un solitaire.
5 Un jour où il paraîtra inconcevable qu'un pouvoir social ait pu s'arroger le droit de fusiller un homme parce qu'il refusait de prendre les armes (…)
Martin du Gard, les Thibault, VII, 61.
5.1 C'est dans cette étable (…) que pour la première fois de ma vie, je dirais volontiers la dernière si j'avais un peu de morphine sous la main, j'eus à me défendre contre un sentiment qui s'arrogeait peu à peu, dans mon esprit glacé, l'affreux nom d'amour.
S. Beckett, Premier amour, p. 26.
6 Mais avais-je jamais quitté l'innocence ? Et en retour n'était-ce pas l'avoir perdue que se l'arroger ?
Maurice Clavel, le Tiers des étoiles, p. 149.
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DÉR. (Du latin arrogare). V. Arrogance, arrogant.
Encyclopédie Universelle. 2012.