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assertion

assertion [ asɛrsjɔ̃ ] n. f.
• 1294; lat. assertio « affirmer »
Proposition (qui, dans sa forme, peut être affirmative ou négative) que l'on avance et que l'on soutient comme vraie. affirmation, thèse. Assertion vraie ou fausse, gratuite, mensongère. Les faits ont corroboré, justifié, vérifié mes assertions. 2. dire . Des « assertions sans contrôle, et trop intéressées pour être accueillies de confiance » (Jaurès). Ling. Toute phrase qui n'est ni une interrogation ni une exclamation. Adj. ASSERTIF, IVE . Phrase assertive.

assertion nom féminin (latin adsertio, de adserere, affirmer) Proposition, de forme affirmative ou négative, qu'on avance et qu'on donne comme vraie. Affirmation catégorique de quelque chose qu'il n'est pas possible de vérifier. Statut d'une phrase dans laquelle le sujet parlant énonce une vérité, déclare un fait (par opposition à l'interrogation, à l'exclamation, à l'injonction). Opération qui consiste à poser la vérité d'une proposition et qui est généralement symbolisée par le signe placé devant elle ; cette proposition. ● assertion (difficultés) nom féminin (latin adsertio, de adserere, affirmer) Orthographe et prononciation Finale en -tion prononcée [&ph103;&ph94;̃] comme dans nation. ● assertion (synonymes) nom féminin (latin adsertio, de adserere, affirmer) Proposition, de forme affirmative ou négative, qu'on avance et qu'on...
Synonymes :
- affirmation
- allégation
- dires
- thèse
Contraires :
- démonstration
- preuve

assertion
n. f. Proposition que l'on avance comme vraie. Des assertions mensongères.

⇒ASSERTION, subst. fém.
Proposition, de forme affirmative ou négative, qui énonce un jugement et que l'on soutient comme vraie absolument :
1. Selon lui, une assertion de fait pourrait être fausse, en tant qu'historique et vraie en tant que théologique. Obscur et logomachique. Une assertion est vraie ou fausse, simplement. Il n'y a place ni pour un « en tant que », ni pour une catégorie tierce.
MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 335.
SYNT. Une assertion positive, vraie; une étrange assertion; des assertions téméraires, fausses, contradictoires, opposées; la vérité, la fausseté, les preuves d'une assertion; avancer, vérifier, confirmer, prouver une assertion; contredire, démentir, détruire une assertion.
Rem. Cf. affirmation, la rem. qui suit l'ex. 28 et, sous B 2 c log. et gramm.
P. ext., très rare. Assertion (d'une qualité). Affirmation, manifestation indiscutable de cette qualité :
2. [David :] ... les cortèges des gardes qui sont l'assertion de notre puissance (...) ne sont rien de trop pour accompagner sur les routes le symbole universel.
G. KAHN, Le Conte de l'or et du silence, 1898, p. 48.
Péj. Énonciation catégorique d'une vérité dont les preuves ne sont pas fournies en même temps :
3. Je crains encore un autre inconvénient, et par la même cause : c'est la nécessité d'affirmer quelquefois sans prouver. C'est aussi l'effet de l'étroit espace où je me trouve renfermé. Il y aura des idées, des assertions dont la confirmation ne pourra venir que plus tard. Vous serez donc quelquefois obligés, je vous en demande pardon, de me croire sur parole.
GUIZOT, Hist. gén. de la civilisation en Europe, 1828, p. 2.
4. En économie politique, comme en physique, comme en tout, on a fait des systèmes avant d'établir des vérités; c'est-à-dire qu'on a donné pour la vérité des conceptions gratuites, de pures assertions. Plus tard, on a appliqué à cette science les méthodes qui ont tant contribué, depuis Bacon, aux progrès de toutes les autres; c'est-à-dire la méthode expérimentale, qui consiste essentiellement à n'admettre comme vrais que les faits dont l'observation et l'expérience ont démontré la réalité, et comme des vérités constantes que les conclusions qu'on en peut tirer naturellement; ...
SAY, Traité d'écon. pol., 1832, p. 3.
PRONONC. :[]. BARBEAU-RODHE 1930 donne la possibilité d'une prononc. avec [ss] géminées : as/s/-.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1294 « proposition qu'on avance comme vraie » (Mir. St. Eloi, p. 62 ds GDF. Compl. : Tant fist que de decha se mist; A Ostun vint, la s'entremist Ses desloiaus assertions).
Empr. au lat. adsertio (au sens de « action de revendiquer pour qqn la condition de personne libre » dep. QUINTILIEN, Inst., 3, 6, 57 ds TLL s.v., 868, 79); au sens de « affirmation » dep. fin IIe s. MINUCIUS FELIX, 38, 1, ibid., 869, 22.
STAT. — Fréq. abs. littér. :415. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 305, b) 277; XXe s. : a) 402, b) 259.
BBG. — FOULQ.-ST-JEAN 1962. — GOBLOT 1920. — LAL. 1968. — PIGUET 1960.

assertion [asɛʀsjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1294, in T. L. F.; lat. adsertio, d'abord « action de revendiquer pour qqn la condition de personne libre »; plus tard « affirmation », de adserere, asserere « affirmer ».
Log. et cour. Proposition que l'on avance en énonçant un jugement et qu'on soutient comme vraie. Affirmation, dire, proposition, thèse. || Assertion vraie ou fausse, gratuite, hardie, hasardée, mensongère. || Les preuves d'une assertion; avancer, prouver une assertion; contredire une assertion. || Les faits ont corroboré, justifié, vérifié ses assertions. || Détruire les assertions de son adversaire. || Théorie de l'assertion. Apophantique. || Qui a les caractères d'une assertion. Assertif, déclaratif.
1 Ils peuvent crier autant qu'il plaira qu'en me déclarant contre les sciences j'ai parlé contre mon sentiment : à une assertion aussi téméraire, dénuée également de preuve et de vraisemblance, je ne dois qu'une réponse.
Rousseau, in Lafaye.
2 L'affirmation est d'un homme qui croit, qui ne doute pas, qui juge et déclare que la chose est telle; au lieu que l'assertion est d'un homme qui propose à croire, qui dogmatise, qui prétend ou avance que la chose est telle ou telle, et qui est prêt à le soutenir.
Lafaye, Dict. des synonymes, Suppl., Affirmation, assertion.
2.1 Il fallait voir dans son livre (de Cabanis) des observations et non des assertions.
Stendhal, Journal, 20 juil. 1813, Pl., p. 1270.
3 (…) il faut que je prenne mes précautions en appuyant mes assertions de faits incontestables.
B. Constant, Journal intime.
4 (…) pour empêcher le monde d'être dévoré par la superstition et livré sans défense à toutes les assertions de la crédulité.
Renan, Réponses au disc. de réception de Pasteur à l'Académie, 27 avr. 1882 (→ Superstition, cit. 3).
5 (…) assertions sans contrôle, et trop intéressées pour être accueillies de confiance.
Jaurès, Hist. socialiste, t. VI, p. 96.
6 « Mais je vous en réponds; c'est moi qui vous le dis », expression par laquelle elle cherchait d'habitude à étayer une assertion jetée un peu au hasard.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XII, II, p. 96.
Par ext., très rare. || Assertion (d'une qualité) : manifestation d'une qualité.
Log. et ling. Type de phrase censée dire le vrai et qui dépend de la phrase implicite « X dit à Y que » suivi d'une affirmation ou d'une négation (par opposition à l'interrogation « X demande à Y si » et à l'impératif « X ordonne à Y que », qui n'ont pas de caractère vrai ou faux).
7 Alors que les assertions inexactes sont naturelles, dans la mesure où elles opposent le sujet et son discours au monde (relation d'objet), les assertions mensongères opposent le sujet à son discours, de telle sorte que la parole devienne caduque par la schize du sujet de l'énonciation. Cette parole dissociée bloquant toute pensée et toute action, il a bien fallu admettre que « l'assertion est censée dire le vrai », sans jamais oublier qu'elle dit aussi le faux.
Josette Rey-Debove, le Métalangage, p. 247.

Encyclopédie Universelle. 2012.