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attrition

attrition [ atrisjɔ̃ ] n. f.
• 1541; lat. attritio « frottement »
I(XVIe) Théol. Regret d'avoir offensé Dieu, causé par la crainte des peines. contrition, regret. « Cœur tant de fois forgé D'attritions » (Péguy). II
1Techn. Usure destinée à éliminer les parties anguleuses (de particules).
2Méd. Érosion de la peau ou d'une autre surface (émail dentaire), par frottement. Contusion importante.
Chir. Écrasement (d'une partie dure).

attrition nom féminin (bas latin attritio, action de broyer) Broiement d'un tissu, d'origine traumatique. Séparation de particules ou usure de matériaux par frottements et par chocs. ● attrition nom féminin (bas latin attritio, action de réprimer ses vices) Regret du péché, procédant d'un motif humain tel que la crainte du châtiment éternel.

⇒ATTRITION, subst. fém.
I.— Usure par frottement.
A.— MÉD. Écorchure superficielle résultant d'un frottement :
1. Le crâne, fracassé par un instrument contondant, montrait la cervelle à nu, et la substance cérébrale avait subi une attrition profonde.
VERNE, Vingt mille lieues sous les mers, 1870, p. 247.
Chambre d'attrition musculaire. ,,Zone d'une blessure des parties molles particulièrement propre à s'infecter, du fait de l'écrasement des tissus et de la présence éventuelle soit d'esquilles osseuses provenant d'une fracture concomitante, soit de corps étrangers`` (Méd. Biol. t. 1 1970).
B.— PHYS., vx. ,,Usure par frottement de deux corps durs`` (Mots rares 1965). C'est par l'attrition que l'on aiguise, que l'on polit les métaux (Ac. 1835-1932).
II.— Au fig.
THÉOL., CATH. Contrition imparfaite fondée sur la seule crainte des châtiments éternels :
2. Nous pouvons nous éclairer ici par l'exemple de l'église catholique, qui établit deux degrés dans le remords justifiant. L'un, qu'elle appelle la contrition, est le regret d'avoir péché, fondé sur la douleur d'avoir offensé Dieu; l'autre qu'elle appelle attrition, est le regret d'avoir péché, fondé sur la crainte des peines de l'enfer.
J. SIMON, Le Devoir, 1854, p. 378.
PRONONC. ET ORTH. :[]. BARBEAU-RODHE 1930 donne la possibilité d'une prononc. avec [tt] géminées : at/t/- (pour [tt], cf. BESCH. 1845). FÉR. Crit. t. 1 1787 propose la graph. atrition.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1314 chir. (H. DE MONDEVILLE, La Chirurgie, éd. A. Bos, Paris, t. I, p. 278 : les plaies acompaignans grant attricion de grant membre avec effusion de mouelle); 2. 1541 théol. (CALVIN, Instit., 485 ds GDF. Compl. : Contrition et attrition).
Empr. au b. lat. attritio 1 « action de broyer » (ST AUGUSTIN, Moral. Manich., 2, 16, 46 ds BLAISE); 2 au fig. « action de réprimer, d'écraser (un vice) » (ID., Civ., 11, 22, ibid.); spéc. théol. « action de réprimer ses vices; regrets que leur souvenir inspire, et résolution de ne plus y céder » (XIIIe s., ST THOMAS, Sum. theol., supplem. q. 1, a, 2, ad. 2um ds Théol. cath., t. 1).
STAT. — Fréq. abs. littér. :10.
BBG. — BACH.-DEZ. 1882. — BAULIG 1956. — BOUILLET 1859. — BOUYER 1963. — CHESN. 1857. — Foi t. 1 1968. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — LITTRÉ-ROBIN 1865. — MARCEL 1938. — Méd. Biol. t. 1 1970. — Mots rares 1965. — NYSTEN 1824. — PLAIS.-CAILL. 1958. — Théol. cath. t. 1, 2, 1909.

attrition [atʀisjɔ̃] n. f.
ÉTYM. 1541; attricion, 1314; lat. attritio « action de broyer »; fig., « action de réprimer (un vice) ».
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I
1 Phys. Action de deux corps durs qui s'usent par frottement. Abrasion, frottement.
2 Méd. Érosion de la peau ou d'une autre surface (émail dentaire), par frottement.Contusion importante.Chir. Écrasement (d'une partie dure).
tableau Lexique de la chirurgie.
3 (1972). Écon. Usure des effectifs d'une entreprise. || L'attrition s'exprime par le pourcentage du nombre des départs annuels par rapport à l'effectif moyen annuel.
Publicité. || Taux d'attrition : proportion dans laquelle les résultats d'une sollicitation publicitaire et commerciale diminuent, lorsque cette sollicitation est répétée.
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II Théol. Regret d'avoir offensé Dieu, causé par la crainte des peines. Contrition, regret.
1 L'attrition ne suffit pas pour sauver un homme.
Pascal, les Provinciales, 10.
2 Dire que la contrition soit nécessaire, et que l'attrition toute seule ne suffit pas avec le sacrement (…)
Pascal, les Provinciales, 10.
2.1 Notre ami a déjà été si cruellement puni de son péché, — s'il l'a commis — que l'attrition, au moins, a touché son cœur et que Dieu, dans sa miséricorde, lui a sans doute pardonné.
Louise Michel, la Misère, t. I, p. 74.
3 Cœur tant de fois gorgé
D'ambitions,
Cœur tant de fois forgé
D'attritions.
Ch. Péguy, Quatrains, Œ. poétiques compl., Pl., p. 483.

Encyclopédie Universelle. 2012.