babillard, arde [ babijar, ard ] adj. et n.
1 ♦ Vx ou littér. Qui aime à babiller. ⇒ bavard. — Par anal. Oiseau babillard. ⇒ jaseur.
2 ♦ N. ⇒ bavard. Une incorrigible babillarde. ⇒ péronnelle, 1. pie.
3 ♦ N. f. (1725) Fam. Une babillarde : une lettre. ⇒ bafouille.
● babillard nom masculin Chien courant qui crie en travaillant une voie. Au Canada, tableau d'affichage : Babillard électronique. ● babillard, babillarde adjectif et nom Vieux. Qui parle beaucoup et sans réflexion. ● babillard, babillarde (synonymes) adjectif et nom Qui parle beaucoup et sans réflexion.
Synonymes :
- bavard
- prolixe
- volubile
Contraires :
- muet
- réservé
babillard, arde
adj. et n. m.
d1./d adj. Qui babille sans cesse; bavard.
d2./d n. m. (Québec) Panneau servant à afficher des messages.
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⇒BABILLARD, ARDE, adj. et subst.
A.— Emploi adj. Qui aime à babiller, à parler avec abondance, parfois sans réfléchir. Synon. bavard, loquace, prolixe, verbeux :
• 1. Grâce à Dieu, Ursule ne se laissa point asservir. Elle était d'humeur enjouée, active, et si babillarde qu'on lui avait donné le surnom de caquet bon bec qu'elle a gardé longtemps.
G. SAND, Histoire de ma vie, t. 2, 1855, p. 238.
• 2. Le Grec est babillard, discuteur et aime à politiquer.
SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, t. 7, 1863-69, p. 325.
SYNT. a) Un enfant, un peuple babillard; une fille, une femme babillarde; les lavandières babillardes; l'humeur, la langue babillarde de qqn. b) P. anal. la babillarde hirondelle; la fauvette, le grillon, la pie babillarde; les perroquets, les pinsons babillards. c) P. métaph. la rivière, la source babillarde; les ruisseaux babillards.
Rem. 1. On dit proverbialement que la joie est babillarde, pour dire que l'on aime à faire part aux autres de la joie que l'on éprouve. 2. ,,Ce mot est familier dans toutes ses acceptions`` (Ac. 1878).
B.— Emploi subst. Personne babillarde. Synon. bavard, discuteur, phraseur, rhéteur :
• 3. [Monfignon] : Phocien appelait les babillards : larrons de temps. Il les comparait de plus à des tonneaux vides, qui rendent plus de son que les tonneaux pleins, et il avait bien raison!
P. DE KOCK, L'Âne à M. Martin, 1862, p. 99.
— ICHTYOL., vx. Poisson plat du genre Pleuronecte, à cause du bruit continuel qu'il fait en nageant (d'apr. BAUDR. Pêches 1827 et Lar. 19e).
— TECHNOL. [Dans un moulin] ,,Axe agitant l'auget qui fait descendre le grain de la trémie entre les meules`` (Mots rares 1965) :
• 4. Quant aux diverses parties du mécanisme intérieur, la boîte destinée à contenir les deux meules, la meule gisante et la meule courante, la trémie, sorte de grande auge carrée, large du haut, étroite du bas, qui devait permettre aux grains de tomber sur les meules, l'auget oscillant destiné à régler le passage du grain, et auquel son perpétuel tic-tac a fait donner le nom de « babillard », ...
VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, p. 373.
— Arg. Livre, journal. Griffonneur de babillards. Rédacteur (CHAUTARD 1937). Une babillarde. Une lettre. Babillarde volante. Télégramme (ESN. 1965). Porteur de babillardes. Facteur (FRANCE 1907).
PRONONC. :[], fém. [-]. Pour [] mouillé ou yod à la finale, cf. babillage.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Av. 1555 adj. fém. « qui babille » (TAHUREAU, Poés., 2e p., p. 20 ds GDF. Compl. : Langue babillarde); XVIe s. subst. masc. (Amyot ds Trév. 1752 : Si un babillard écoute un peu, ce n'est que comme un reflux de babil qui prend haleine pour rebabiller puis après encore davantage); 1690 p. ext. (FUR. : Babillard, se dit aussi d'un indiscret qui ne sçauroit tenir sa langue); 2. 1628 subst. masc. arg. (Jargon de l'argot réformé ds SAIN. Sources t. 1, p. 192 : Babillard, un ministre [protestant, c'est-à-dire un confesseur]); 3. 1725 subst. masc. et subst. fém. id. (Le Vice puni, ibid., p. 329 : Babillard, livre. Babillarde, lettre, épître).
Dér. de babiller; suff. -ard et -arde.
STAT. — Fréq. abs. littér. :43.
BBG. — BAUDR. Chasses 1834. — BAUDR. Pêches 1827. — CHAUTARD 1937. — CHESN. 1857. — DELAMAIRE (J.). Meuniers et moulins à vent. Vie Lang. 1970, p. 629. — ESN. 1966. — FRANCE 1907. — JOSSIER 1881. — LARCH. 1880. — LE BRETON 1960. — LE ROUX 1752. — LEW. 1960, p. 144. — MICHEL 1856. — Mots rares 1965. — SANDRY-CARR. 1963. — ST-EDME t. 2 1825. — TIMM. 1892.
babillard, arde [babijaʀ, aʀd] adj. et n.
ÉTYM. Fin XVe; de babiller.
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1 Adj. Vx ou littér. Qui aime à babiller. ⇒ Bavard.
1 Quand on l'accuserait d'être plus babillard qu'une hirondelle, il faut qu'il parle.
La Bruyère, les Caractères de Théophraste, VII.
1.1 Jugez, seigneurs, du dépit que j'eus d'être tombé entre les mains d'un barbier si babillard et si extravagant !
A. Galland, les Mille et une Nuits, t. I, p. 415.
1.2 Déjà, je savais beaucoup de lui. Hélène, interrogée, avait livré un être aussi craintif dans sa vie privée que babillard dans sa profession.
Geneviève Dormann, le Chemin des dames, p. 166.
♦ (Choses). Où l'on babille.
1.3 L'amitié du secrétaire et de Mme Alfieri s'est nouée au cours de ces thés babillards (…)
Bernanos, Un mauvais rêve, Œ. roman., Pl., p. 898.
♦ Par anal. Se dit de certains oiseaux tels que la pie, le perroquet. ⇒ Parleur, jaseur.
2 Babillarde aronde, tais-toi.
Baïf, la Belle Aronde.
2 N. || Un babillard intarissable. ⇒ Bavard. || Une incorrigible babillarde. ⇒ Caillette, péronnelle, pie.
3 Caquet bon bec, ma mie; adieu; je n'ai que faire
D'une babillarde à ma cour (…)
La Fontaine, Fables, XII, 11.
4 Quel diable de babillard !
Molière, le Mariage forcé, 6.
5 Avec notre éducation babillarde, nous ne faisons que des babillards.
Rousseau, Émile, III.
6 La différence entre babillage et bavardage indique la différence entre babillard et bavard. Le babillage est facile et futile; il n'est pas nécessairement ennuyeux et fatigant; au lieu que le bavardage n'a rien qui le rachète. De même le babillard n'est point déplaisant de nécessité; il ne l'est que par le temps, la circonstance et l'excès; au lieu que le bavard est nécessairement déplaisant, étant dépourvu de l'agrément que le babil a quelquefois chez les enfants, chez les femmes, et dans les circonstances qui le comportent.
Littré, Dict., art. Babillard.
♦ Vx, par métaphore :
7 (…) l'auget oscillant destiné à régler le passage du grain, et auquel son perpétuel tic-tac a fait donner le nom de « babillard ».
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. II, p. 534.
8 Il recevait un courrier de ministre et il répondait à toutes les babillardes de ses amoureuses, leur écrivant des longues épîtres, pleines de hauts faits héroïques imaginaires qui devaient les faire trembler et des couplets les plus enivrants de ses chansons qui devaient les faire pleurer. Dans chaque lettre, il glissait une de ses photographies (…)
B. Cendrars, la Main coupée, in Œ. compl., t. X, p. 19.
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Encyclopédie Universelle. 2012.