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banaliser

banaliser [ banalize ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1842; de banal
1Rendre banal, ordinaire. Cette coiffure le banalise. dépersonnaliser. Banaliser un thème. P. p. adj. Idées banalisées. Pronom. « Comme toute comparaison originale doit forcément, à la longue, se banaliser, n'en jamais faire » (Renard).
Rendre commun, faire entrer dans les habitudes sociales. On a banalisé l'avortement.
2Mettre (un bâtiment administratif) sous le régime du droit commun. Banaliser un campus universitaire. P. p. adj. Bâtiment banalisé.
3Ch. de fer Banaliser une locomotive, la faire conduire par plusieurs équipes de machinistes. — Banaliser une voie de chemin de fer, la mettre en circulation tantôt dans un sens tantôt dans l'autre; l'équiper d'une double signalisation. — P. p. adj. Voie banalisée.

banaliser verbe transitif Rendre quelque chose banal, commun, courant : Banaliser un sujet tabou. Priver quelque chose de son originalité : Banaliser un roman en l'adaptant au cinéma. Soumettre quelque chose au droit commun, lui ôter toute destination ou marque spécifique : Banaliser une voiture de police. Procéder à la banalisation d'une voie ferrée.

banaliser
v. tr. Rendre banal, dépouiller de son originalité ou de son caractère exceptionnel.

⇒BANALISER, verbe trans.
A.— [Le suj. désigne une pers. ou une chose] Rendre banal. Banaliser qqc. ou qqn; forme pronom. se banaliser.
1. Banaliser un objet. Le rendre courant, lui enlever toute originalité, le rendre vulgaire. Synon. égaliser, niveler, polir :
1. Un maquillage qui ne se borne pas à souligner les traits caractéristiques d'une physionomie, qui prétend les corriger et les banaliser au nom d'un canon de beauté — lequel n'est souvent qu'une mode annuelle — affadit les figures et affaiblit leur vertu expressive.
Arts et litt. dans la société contemp., 1935, p. 4403.
2. Dès que tu prends ta plume de romancier, on dirait que l'effort de fabrication, l'habileté technique, un souci excessif de correction et de tenue, étouffent certains dons primordiaux, et banalisent ce que tu écris.
R. MARTIN DU GARD, Souvenirs autobiographiques, 1955, p. LXXX.
SYNT. Banaliser un geste, une image, un mot, un répertoire, un texte.
De même forme pronom. :
3. Peu à peu le sentiment va se schématiser et se figer dans des formes rigides (...) les images que nous avons d'Annie vont se banaliser.
SARTRE, L'Imaginaire, Paris, Gallimard, 1940, p. 186.
2. Banaliser qqn :
4. Si jamais je me présente à l'Académie (...) cela ne me banalisera pas, au contraire...
ZOLA, Correspondance, 1902, p. 700.
5. J'espère ne pas revoir Lady Griffith d'ici longtemps. Je regrette qu'elle nous ait enlevé Vincent, qui, lui, m'intéressait davantage, mais qui se banalise à la fréquenter; roulé par elle, il perd ses angles.
GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, p. 1111.
3. Emploi abs. :
6. LE BARON C. D. — Un homme [Charles Dupin] qui généralise et banalise à propos de tout...
SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, t. 11, 1851-62, p. 483.
B.— Emploi techn., CH. DE FER
1. Banaliser une locomotive. Obtenir un meilleur rendement en la faisant conduire par deux équipes successives.
2. Banaliser une voie de chemin de fer. L'utiliser en faisant circuler les trains tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre à la manière des voies uniques; par suite équiper cette voie d'une double signalisation.
3. Banaliser un train. Le faire circuler en sens opposé sur une voie banalisée.
Rem. 1. Banalisant, ante, part. prés. de banaliser et adj. (Attesté dans MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 749 : ,,rien n'est moins banalisant que...``). 2. Banalisé, ée, part. passé de banaliser et adj. Une ville banalisée; une prière banalisée; un sentiment banalisé; un agent administratif banalisé.
PRONONC. :[banalize], (je) banalise [banali:z].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1842 trans. et pronom. (J.-B. RICHARD DE RADONVILLIERS, Enrichissement de la lang. fr., Paris, Pilout : Banaliser (se) [...] rendre, devenir banal; imposer la banalité, rendre un objet à l'usage d'un grand nombre, à un usage commun, et y assujettir); 2. 1960 ch. de fer. (Lar. encyclop.).
1 dér. de banal étymol. 2; suff. -iser; 2 formé sur le rad. de banalisation étymol. 2; dés. -er.
STAT. — Fréq. abs. littér. :19.
BBG. — GIRAUD-PAMART 1971.

banaliser [banalize] v. tr.
ÉTYM. 1842, J. B. Richard de Radonvilliers; de banal.
1 Rendre banal, ordinaire. || Cette coiffure le banalise.
1 (…) époque terrible et grandiose que tant de livres, de tableaux, de lithographies, de romances, de mélodrames ne sont pas encore parvenus à banaliser.
Alphonse Daudet, in Littré, Dict., Suppl.
Pron. || Se banaliser.
2 Comme toute comparaison originale doit forcément, à la longue, se banaliser, n'en jamais faire.
J. Renard, Journal, 1893, p. 145.
2.1 L'accumulation des meubles rares et des tapisseries uniques avait un effet curieux : ils se banalisaient par manque d'espace et l'appartement manquait d'une âme comme on manque d'air.
J. Green, Journal, 9 juin 1977, La terre est si belle, p. 149.
(Abstrait).
3 Mais j'ai eu sitôt ensuite le grand tort de fumer, ce qui a aussitôt banalisé et engourdi mon euphorie.
Gide, Journal, 1923.
2 Dr. Mettre (un bâtiment administratif) sous le régime du droit commun. || Banaliser un campus universitaire.
3 Techn. (ch. de fer). || Banaliser une locomotive, la faire conduire par plusieurs équipes successives de machinistes.Banaliser une voie de chemin de fer, la mettre en circulation tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre; l'équiper d'une double signalisation. Banal, II., 3.
——————
banalisé, ée p. p. adj.
|| Idées banalisées.Bâtiment banalisé, voie banalisée.
Dépourvu de ses signes distinctifs. Banalisation, 2. || « (…) On peut prévoir que les voitures “banalisées” plus couramment appelées “voitures-pièges” seront une fois de plus utilisées » (le Monde, 22 mars 1967).
4 (…) des agents de la sécurité veillent, aux carrefours, dans des voitures banalisées.
Philippe Bernert, S. D. C. E., Service 7, p. 54.
DÉR. Banalisation.

Encyclopédie Universelle. 2012.