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barbu

barbu, ue [ barby ] adj. et n. m.
• 1213; lat. pop. barbutus, de barba « barbe »
1Qui a de la barbe, porte la barbe (1., 2o). « Quant aux faiseurs de vers, ces fainéants barbus » (Verlaine). N. m. Un barbu : un homme barbu. Spécialt Intégriste musulman.
2Qui est garni de filaments, de barbes (1., 5o). Blé barbu.
3 N. m. Oiseau des forêts tropicales continentales (piciformes), très coloré, aux ailes courtes.
⊗ CONTR. Glabre. ⊗ HOM. Barbue.

barbu nom masculin Oiseau piciforme (capitonidé) des forêts tropicales, aux vives couleurs, au bec puissant bordé de fortes vibrisses. Jeu de cartes disputé par séries de donnes dont les règles diffèrent entre elles. Nom de races de poules aux nombreuses plumes sous l'oreillon et sous le menton. ● barbu (homonymes) nom masculin barbue nom fémininbarbu, barbue adjectif et nom (latin populaire barbutus) Qui porte la barbe. ● barbu, barbue (synonymes) adjectif et nom (latin populaire barbutus) Qui porte la barbe.
Synonymes :
- poilu
Contraires :
- glabre
- imberbe
- rasé
barbu, barbue adjectif Qui est muni d'appendices en forme de barbes, de barbillons : Œillet barbu.barbu, barbue (homonymes) adjectif barbue nom féminin

barbu, ue
adj. ou n. m.
rI./r adj. Qui a de la barbe, qui porte la barbe. Jeune homme barbu. Menton barbu, joues barbues.
rII./r n. m.
d1./d Homme qui porte la barbe.
|| (Maghreb, neutre ou péjor.) Spécial. En Algérie, au Maroc, homme qui porte la barbe comme symbole de son appartenance au mouvement islamiste.
d2./d Oiseau arboricole à fort bec entouré de vibrisses (ordre piciformes), dont il existe diverses espèces dans les forêts tropicales d'Afrique, d'Asie et d'Amérique du Sud.

I.
⇒BARBU1, UE, adj.
A.— Qui a de la barbe.
1. [En parlant d'une pers.] Être tout barbu :
1. Au seuil de la boutique de parapluies, le vieux Bourras, chevelu et barbu comme un prophète, des besicles sur le nez, étudiait l'ivoire d'une pomme de canne.
ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, p. 562.
2. Mme Badounaud, haute, jeune, barbue, possédait de grands bras de laveuse, et par moments une sourde douceur dans sa voix rauque.
MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 252.
Frère barbu. Convers notamment, qui dans les ordres religieux de Grandmont et de Citeaux, portait toute sa barbe, les frères seuls étant rasés.
Emploi subst. Un barbu. Un homme barbu.
2. P. anal. [En parlant d'un animal] ... la chèvre (...) allongeait sa tête barbue (ZOLA, La faute de l'Abbé Mouret, 1875, p. 1461) :
3. Des méandres d'eau bourbeuse, des saules, des bœufs barbus, et, loin, des courbes longues de montagnes aux teintes vives qui se fondent délicieusement.
COCTEAU, Maalesh, 1949, p. 197.
B.— P. ext.
1. [En parlant d'êtres vivants]
a) [En parlant d'une partie du corps de l'homme] Qui présente un système pileux abondant :
4. KIKI-LA-DOUCETTE. — ... Cette patte que tu vois, — aristocratique et forte, barbue, entre les doigts, d'un poil inutile qui proclame la pureté de ma race, — cette patte garda huit jours une souillure bleuâtre...
COLETTE, Sept dialogues de bêtes, 1905, p. 84.
Emploi subst., arg. Barbu. ,,Système pileux intime féminin`` (A. SIMONIN, Le Pt Simonin ill., 1957, p. 41).
b) [En parlant de certains animaux (poissons, oiseaux...) ou de certains végétaux] Qui possède des appendices en forme de barbe, qui est garni de touffes de poils, de barbes :
5. La liane barbue, à peine sortant de la terre, ne se fût point détournée des autres arbres américains, pour s'attacher au copalme, comme le véritable amour qui n'embrasse qu'un seul objet.
CHATEAUBRIAND, Fragments du Génie du Christianisme primitif, 1800, p. 189.
6. Ce n'est pas dans un jardin de Paris que je pourrais cueillir les grands grains d'avoine barbue, qui sont de si sensibles baromètres. Je me gourmande d'avoir égaré, jusqu'au dernier, ces baromètres rustiques, grains d'avoine dont les deux barbes, aussi longues que celles des crevettes-bouquet, viraient, crucifiées sur un carton, à gauche, à droite, prédisant le sec et le mouillé.
COLETTE, Sido, 1929, p. 38.
c) [Spéc. en parlant de végétation cryptogamique] Qui est recouvert de moisissures :
7. À quoi pensais-je de m'aller fourrer dans cette vrille de pierre qui perce le ciel, le tout pour manger du fromage barbu, et pour voir les clochers de Paris par une lucarne!
HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, p. 326.
2. P. anal. [En parlant de choses]
a) ASTRON., vx Comète barbue. ,,Comète qui porte en avant de son noyau un appendice lumineux qui imite une barbe`` (Lar. 20e).
b) DIPLOM. Lettres barbues. ,,Lettres du XIIIe siècle surchargées de pointes ou de traits déliés en forme de poils`` (Lar. 20e).
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. 2. Homon. : barbue (poisson). 3. Forme graph. — FÉR. 1768 et FÉR. Crit. t. 1 1787 notent la finale longue au fém. et FÉR. Crit. t. 1 1787 écrit le fém. barbûe.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. a) 1213 adj. « (en parlant des hommes) qui a de la barbe » (Vocab. Faits des Romains, 685, 7, éd. L. F. Flutre dans Romania, t. 65, p. 483 : Garamant estoient unes genz de Libe grant et barbu, a lons crins); b) 1721 subst. masc. hist. relig. (Trév.); 1801 subst. « pers. qui a de la barbe », supra; 2. p. anal. adj. « qui présente des appendices en forme de filaments, de barbe » fin XIIIe s. zool. (Isopet de Lyon, éd. W. Foerster, 1306 dans T.-L. : au boc berbu), attest. isolée; mentionné à nouv. dep. Ac. Compl. 1842 (barbu); 1508-17 d'un objet (FOSSETIER, Cron. marg., ms. Brux. 10512, X, i, 5 dans GDF. Compl.), attest. isolée; 1690 astron. (FUR.); 1809 bot. (WAILLY Vocab.).
Empr. au lat. barbutus, réfection par substitution de suff. (-utus) du lat. class. barbatus, dér. de barba (barbe); la forme barbu a supplanté barbé « qui a de la barbe » (ca 1100 Roland, éd. T. Müller, 65 dans T.-L. : Guarlan le barbet).
STAT. — Fréq. abs. littér. :383. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 333, b) 555; XXe s. : a) 749, b) 595.
BBG. — DUCH. 1967, § 13. — LEW. 1960, p. 235.
II.
⇒BARBU2, subst. masc.
ORNITH. Oiseau tropical de l'ordre des grimpeurs, à bec conique garni de longs poils raides, et dont le plumage est remarquable par la beauté et la richesse des couleurs.
1re attest. 1775 (J.-C. VALMONT DE BOMARE, Dict. raisonné universel d'hist. nat., Paris, Brunet, t. 1); de barbus1, p. anal. [barby].

barbu, ue [baʀby] adj. et n. m.
ÉTYM. 1213; du lat. pop. barbutus, de barba. → Barbe.
1 Qui a de la barbe, porte la barbe (1. Barbe, 1.). Poilu. || Un homme barbu. || Une femme barbue. || Une figure barbue. || La chèvre est un animal barbu (Académie).
1 Il était grand, serré dans son uniforme, et barbu jusqu'aux yeux.
Maupassant, Un duel, Pl., t. I, p. 948.
N. m. || Un barbu : un homme barbu. Fam. || Le barbu : le Père Noël. || Il croit au barbu : il est très naïf.
1.1 La locution « croire au Père Noël » ou « croire au barbu » est devenue la base de toute discussion populaire, sinon le ferment des dialectiques les plus distinguées, chaque fois qu'il est question de l'âme et du corps, du Ciel et de la terre (…) Ne brûlons pas le barbu sans avoir fait convenablement l'inventaire de sa hotte.
Jacques Perret, Bâtons dans les roues, p. 165.
Spécialt. Fam. Intégriste musulman, portant la barbe. || « Les intégristes ne sont pas les bienvenus chez les Hocine. Comme la plupart des musulmans de France, ils voient d'un mauvais œil ces barbus qui veulent changer leurs coutumes et bousculer leur foi tranquille » (le Nouvel Obs., 8 déc. 1994, p. 16).
2 (Choses). Qui est garni de touffes de poils, de filaments, de barbes. || Un épi barbu. || Blé barbu. || Liane barbue. || « Grains d'avoine barbue » (Colette).
(Avec un compl. en de). Garni de prolongements filiformes. Hérissé.
2 (…) une fontaine à demi gelée et toute barbue de stalactites (…)
A. Maurois, le Cercle de famille, II, p. 160.
Spécialt. Recouvert de moisissures. || « Du fromage barbu » (Hugo, in T. L. F.).
3 N. m. Argot. Toison pubienne de la femme; sexe de la femme. Syn. argotique : barbouzin.
CONTR. Glabre, imberbe, rasé. — Lisse.
DÉR. et HOM. 1. Barbue, 2. barbue (n. f.).

Encyclopédie Universelle. 2012.