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belle-de-nuit

belle-de-nuit [ bɛldənɥi ] n. f.
• 1676; de belle, de et nuit
1Cour. Mirabilis. Des belles-de-nuit.
2(1776) Prostituée dont l'activité est nocturne.

belle-de-nuit, belles-de-nuit nom féminin Plante ornementale originaire du Pérou et dont la fleur ne s'ouvre qu'au crépuscule. (Nom scientifique Mirabilis jalapa.) Populaire. Prostituée.

belle-de-nuit
n. f.
d1./d Nom cour. d'une plante ornementale, dont les fleurs ne s'ouvrent que le soir.
d2./d Fig. Prostituée. Des belles-de-nuit.

⇒BELLE-DE-NUIT, subst. fém.
A.— NOMENCLATURE POPULAIRE
1. BOT. Mirabilis, nyctage, faux-jalap, dont les fleurs s'épanouissent la nuit :
1. Au reste, les feuilles et les fleurs de la plupart des végétaux reflètent les rayons de la lune comme ceux du soleil. C'est même particulièrement sous leur influence que la belle-de-nuit et le convolvulus nocturne des Indes ouvrent leurs pétales qu'ils ferment pendant le jour.
BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, p. 80.
2. ORNITH. ,,Nom vulgaire de la rousserolle, ou rossignol de rivière qui chante la nuit dans les roseaux`` (Lar. 19e).
B.— Prostituée :
2. [Freydet :] (...) l'aventure d'un jeune garde-noble, le comte Adriani, qui (...) aurait oublié ces deux insignes [la barrette et la calotte cardinalices] chez une belle-de-nuit rencontrée dans la gare même au saut du wagon...
A. DAUDET, Immortel, 1888, p. 71.
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[]. 2. Forme graph. — Au plur. des belles-de-nuit. Ac. 1798 enregistre belle-de-nuit ou Jalap. Cf. aussi Ac. 1835 : ,,on la nomme autrement Jalap``. À comparer avec Lar. 19e : ,,on a cru fort longtemps que la racine des belles-de-nuit fournissait le jalap du commerce, mais on sait aujourd'hui que ce médicament purgatif provient d'une espèce de liseron``. Cf. aussi Ac. 1878 et 1932, LITTRÉ. GUÉRIN 1892, DG : ,,on la nomme autrement faux-jalap``.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1680 bot. (RICH. : Belle de nuit. Plante qui porte des fleurs rouges, ou jaunes, qui s'ouvre et fleurit la nuit et se ferme le jour); 2. 1776 « prostituée » (P. DE MAIROBERT, Anecd. sur Mme Dubarry dans Vocabula Amatoria, dict. frçs angl. 35 dans QUEM. : La plupart de ces belles de nuit ne seraient pas présentables au grand jour); 3. 1845 ornith. (BESCH. : Nom vulgaire de la rousserolle).
Composé de belle, fém. de beau, de et de nuit.
STAT. — Fréq. abs. littér. :10.
BBG. — COLONNA (P.). Au jardin des plantes. Vie Lang. 1952, p. 372. — ROMMEL (A.). Die Entstehung des klassischen französischen Gartens im Spiegel der Sprache. Berlin, 1954, p. 121.

1. belle-de-nuit [bɛldənɥi] n. f.
ÉTYM. 1680; de belle, fém. de beau, de, et nuit.
1 Plante du genre mirabilis, dont les fleurs s'ouvrent le soir. Nyctage.Spécialt. || Le mirabilis jalapa.
0 Les convolvulus s'ouvrent le matin et se ferment le soir; les mauves ne s'ouvrent que vers les dix à onze heures du matin; la belle de nuit (sic), les géranions (géraniums) tristes, etc. ne s'ouvrent que le soir; c'est ce qui a fait imaginer au Pline de la Suède (Linné) son ingénieuse horloge botanique (…)
Charles Bonnet, Contemplation de la nature, X, 31, in Littré.
2 (1845). Rousserolle, oiseau de rivière.
Plur. (1. et 2.) : des belles-de-nuit.
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2. belle-de-nuit [bɛldənɥi] n. f.
ÉTYM. 1776; de belle, fém. de beau, de, et nuit.
Anciennt. Jolie femme (avec l'idée de vie nocturne plus ou moins galante). || Les Belles-de-nuit, film de René Clair.
1 Fleur qui ne s'épanouit qu'au soleil couchant et se referme au lever de l'aurore. Autrefois, nos Françaises, qui savaient voiler leurs appâts sous une parure décente, étaient appelées belles de nuit (sic), parce qu'une jolie femme n'est jamais plus jolie que la nuit.
Cousin-Jacques, Dict. néologique, 1800, in D. D. L., II, 11.
2 Belles-de-nuit, belles-de-feu, belles-de-pluie,
Le cœur tremblant, les mains cachées, les yeux au vent,
Vous me montrez les mouvements de la lumière (…)
P. Éluard, Capitale de la douleur, in Œ. compl., Pl., t. I, p. 182.
Spécialt. Prostituée dont l'activité est nocturne. → Belle-de-jour, rem.
3 (…) cette belle de nuit (sic) est mademoiselle Koradeux.
Louise Michel, la Misère, t. III, p. 629.

Encyclopédie Universelle. 2012.