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berge

1. berge [ bɛrʒ ] n. f.
• 1403; berche 1380; lat. pop. °barica, d'o. gaul.
1Bord exhaussé d'un cours d'eau. La berge d'un grand fleuve. rivage, rive. Berges d'un canal. Voie sur berge, le long d'un fleuve, spécialt le long de la Seine, à Paris. ⇒ autoberge.
2Par anal. Bord relevé d'un chemin, d'un fossé. 1. talus.
berge 2. berge [ bɛrʒ ] n. f.
• 1836; de berj, mot tzigane
Fam. Année d'âge. « des types de cinquante berges » (Carco). balai, 3. pige.

berge nom féminin (latin populaire barica, du celte) Talus naturel, bordant le lit d'un cours d'eau, dans les parties non pourvues de quais. Chemin contigu à une berge : Rouler sur la berge du fleuve.berge (expressions) nom féminin (latin populaire barica, du celte) Voie sur berge, voie à grande circulation, aménagée le long d'un cours d'eau. ● berge (synonymes) nom féminin (latin populaire barica, du celte) Talus naturel, bordant le lit d'un cours d'eau, dans les...
Synonymes :
- bord
- rivage
- rive
berge nom féminin (tsigane berj, an) Populaire. Année, en parlant de l'âge de quelqu'un.

barge ou berge
n. f. ORNITH Oiseau charadriiforme des marais (genre Limosa), de la taille d'une bécasse, aux pattes et au bec très longs.
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berge
n. f. Arg. An, année. Il a dans les cinquante berges.
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berge
n. f. Bord d'un cours d'eau. Nous avons marché sur la berge.
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berge
n. f. V. barge 1.

I.
⇒BERGE1, subst. fém.
A.— Bord d'un cours d'eau (ruisseau, rivière, fleuve, canal) ou d'un lac, en pente, souvent escarpé, formé naturellement ou dû à la main de l'homme. Berge(s) du fleuve; berge opposée; suivre la berge :
1. La berge du canal, escarpée, était couverte de ronces; la digitale pourprée y mirait ses fleurs dans l'eau, ...
FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, p. 360.
SYNT. Berge abrupte, élevée, fleurie, plate, sablonneuse, solitaire; descendre, gagner, gravir, longer, remonter la berge; s'asseoir, monter sur la berge; être amarré à la berge; les arbres de la berge; le long de la berge.
B.— P. ext.
1. Chemin, route longeant un cours d'eau. Je me vois (...) me promenant une heure sur la berge du quai d'Orsay (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1889, p. 1013).
P. anal. Tout ce qui rappelle le bord d'un cours d'eau, d'une voie de communication, par sa forme ou son usage :
2. Langlois regardait un portrait accroché sur le mur le plus sombre. Je dis un portrait à cause de la forme des berges d'or de son cadre...
GIONO, Un Roi sans divertissement, 1947, p. 156.
P. métaph.
a) Bord, limite d'un inanimé abstrait, souvent assimilé à un cours d'eau :
3. ... l'on peut distinguer dans le fleuve de l'histoire deux régimes différents. Tantôt il coule lentement, sa surface reste unie et l'historien qui remonte ses berges trouve le paysage monotone; tantôt au contraire, il descend d'un bond.
A. MAUROIS, Mes songes que voici, 1933, p. 62.
b) Lieu souvent privilégié, où on se trouve à l'écart de la vie, de ses problèmes :
4. Tiré sur la berge, mis à part de la vie [dans sa captivité], Jacques Rivière mesure d'un œil lucide le danger mortel que va subir sa foi dès qu'il aura été rendu au courant.
F. MAURIAC, Écrits intimes, Du côté de chez Proust, 1947, p. 233.
2. Forme de relief ou élément surélevé.
a) Côte accidentée et en particulier rocher voisin d'une côte dont le sommet s'élève plus ou moins au-dessus du niveau de la mer. Les berges d'Olonne (WILL. 1831).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle.
b) Bord surélevé d'un fossé, d'un chemin, d'une route :
5. Elle [Hélène] venait d'un temps où j'avais quinze ans, elle seize et que, le soir, elle menait les chèvres de sa mère tondre la berge des chemins.
MAURRAS, Le Chemin de Paradis, 1894, p. 70.
FORTIF., vx. Ensemble des déblais d'un fossé formant une partie de fortification.
Rem. Attesté dans BESCH. 1845, Lar. 19e-20e, GUÉRIN 1892.
c) Flanc de montagne qui se dresse au-dessus d'une vallée :
6. ... ces hauteurs uniformes [la chaîne Arabique] n'ont pas de revers; ce sont les berges d'une grande vallée d'érosion.
E. RENAN, Hist. du peuple d'Israël, 1887-92, t. 1, p. 185.
PRONONC. :[]. Pour le caractère ,,bref`` (GRAMMONT Prononc. 1958) et ,,moyen`` de [], cf. berce1.
ÉTYMOL. ET HIST. — a) 1380 berche « bord escarpé de fortifications » (A.N. JJ 116, pièce 182 dans GDF. Compl. : berches de la forteresse); b) 1403 berge « bord escarpé d'un cours d'eau » (Arch. Nord, B 5055, fol. 9 dans IGLF Litt.).
Peut-être empr. au lat. pop. barica, d'orig. celt., à rapprocher du kymr. bargod « bord » (DOTTIN, Manuel pour servir à l'Antiquité celtique, Paris 1915, p. 123; FEW t. 1, p. 254; DAUZAT 1968; BL.-W.5; v. aussi DIEZ5, p. 43 et THURNEYSEN, pp. 43-44). Cette hyp. est contestée dans EWFS2, où berge est rapproché de l'ang. berne qui remonterait à un gallo-rom. bergina, corresp. du gaul. bergna (d'apr. le bret. bern « élévation »).
BBG. — BERNELLE (A.). Mons, oros, berg, gora, mal, sar, parkâlne. Vie Lang. 1962, p. 400.
II.
⇒BERGE2, subst. fém.
Arg. [Empl. surtout au plur.] An, année :
1. Plus de cinq berges qu'il [ce chauffeur de taxi] ne l'avait chargé [pris dans sa voiture]!
A. LE BRETON, Du Rififi chez les Hommes, 1953, p. 46.
Spécialement
a) Année d'âge :
2. ... Boris pensa avec satisfaction : c'est marrant ce qu'elle [Lola] a l'air vieux, elle ne dit pas son âge, mais elle va sûrement chercher dans les quarante berges.
SARTRE, L'Âge de raison, 1945, p. 30.
b) Année de prison :
3. Les mutins moi je les connais tous!... Je pourrais à présent les donner! (...) J'en connais moi, qui feraient dix berges!
CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 539.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1836 (Vidocq dans SAIN., Sources Arg. t. 2, p. 115).
Empr. au tsigane berj « an » (SAIN., loc. cit.).
STAT. — Fréq. abs. littér. :686. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 64, b) 1 500; XXe s. : a) 1 950, b) 884.
BBG. — RIGAUD (A.). La Vraie Cour des Miracles. Vie Lang. 1969, p. 21. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 156.

1. berge [bɛʀʒ] n. f.
ÉTYM. 1403; berche « bord escarpé (d'une fortification) », 1380; du lat. pop. barica, p.-ê. d'orig. gauloise ou (Guiraud) du rad. barus « qui a des côtés divergents ou opposés ». → Barque.
1 Bord exhaussé (d'un cours d'eau). || La berge est en contre-haut de la rivière. || Des berges escarpées. || Les eaux ont affouillé les berges de la rivière. || Murs consolidant les berges ( Bajoyer). || La berge d'un grand fleuve. Rivage, rive. || Descendre, gravir, longer la berge. || Le long de la berge.
1 Le Vop coulait sur un lit de fange que resserrent deux rives escarpées; il fallut trancher ses berges raides et glacées et donner l'ordre de démolir, pendant la nuit, les maisons voisines pour en construire un pont (…)
Ph. P. Ségur, Hist. de Napoléon, IX, 13.
2 Il commença par établir sur la berge une manière de chaussée qui permettrait de descendre jusqu'au chenal (…)
Flaubert, Trois contes, II, 3.
3 Aspects changeants des massifs de falaises, et les promontoires allongés qui chavirent ! berges ! métamorphoses des berges ! nous savons maintenant que vous restez; c'est en passant que l'on vous voit passantes, et votre aspect change par notre fuite, malgré votre fidélité.
Gide, le Voyage d'Urien, in Romans, Pl., p. 17.
4 Les remous se font plus puissants et plus vastes; puis le Brabant s'engage dans le « couloir ». Les rives deviennent berges et se resserrent.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 697.
Loc. Voie sur berge (notamment, voie automobile aménagée le long de la Seine, à Paris). Autoberge.
2 Route, chemin qui suit un cours d'eau. || Marcher sur la berge. || La berge d'un canal. Berme, chemin (de halage).
Par métaphore (dans quelques expressions). Littér. Bord, limite; lieu retiré. || Rester sur la berge à contempler le fleuve de l'histoire.
3 Par anal. Bord relevé (d'un chemin, d'un fossé). Talus. Par ext. Flanc escarpé (d'une montagne). || « Les berges d'une grande vallée d'érosion » (Renan).
Mar. Rochers élevés à pic sur l'eau, au voisinage d'une côte.
COMP. Autoberge.
HOM. 2., 3. Berge.
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3. berge [bɛʀʒ] n. f.
ÉTYM. 1836, Vidocq; de berj, mot tzigane.
Argot. Année d'âge. Pige. || Il a cinquante berges. || Elle l'a supporté pendant dix-huit berges.
0 Alors, moi, j'y ai dit que j'étais pas fait pour des vieux comme lui (…) des types de cinquante berges.
Francis Carco, Jésus-la-Caille, II, 8.
Année de prison. || Il en a pris pour dix berges.
REM. L'usage exclut l'emploi de berge au singulier, le mot s'emploie surtout pour évoquer un temps jugé long.
HOM. 1., 2. Berge.

Encyclopédie Universelle. 2012.