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BOSTON
BOSTON

BOS

Principale ville du Massachusetts, ancienne capitale de l’Union, rivale malheureuse, au siècle dernier, de Baltimore puis de New York, Boston conserve aujourd’hui une originalité profonde.

Fondée par les puritains en 1630, le long de l’estuaire de la Charles, elle devint, deux ans plus tard, la capitale de la colonie de la baie du Massachusetts. Au milieu du XVIIIe siècle, elle est la ville la plus prospère des colonies. Son port, dépourvu d’un arrière-pays suffisamment riche pour fournir des produits d’exportation, entretient d’étroites relations avec l’Angleterre, les Antilles et l’Afrique. Ses bourgeois, descendants ou non des premiers immigrants, vivent confortablement sur Beacon Hill et se considèrent comme l’élite des colonies sinon de l’Empire. Aussi participent-ils activement à la lutte contre George III; c’est à Boston que se déroulent quelques-uns des plus célèbres épisodes de la révolution américaine (la Boston Tea Party, 16 déc. 1773; la bataille de Bunker, 17 juin 1775).

Au XIXe siècle, les Bostoniens font moins de commerce maritime et plus d’investissements industriels. Ils créent, dans la banlieue, de nombreuses usines textiles qui contribuent à déclencher la révolution industrielle aux États-Unis. D’abord partagés sur le problème de l’esclavage, ils finissent par accorder leur sympathie aux abolitionnistes, tout en prêchant une modération qui leur permet d’entretenir de bonnes relations, au moins commerciales, avec le Sud. Dès la fin du siècle, la ville se transforme: les immigrants italiens et irlandais importent le catholicisme et une atmosphère nouvelle. Tout en conservant une architecture originale, Boston s’intègre de plus en plus dans la mégalopolis qui s’étend sur la partie nord de la côte atlantique.

La ville, qui comptait, en 1990, 574 283 habitants, domine en fait une agglomération tentaculaire de plus de 3 millions et demi d’habitants. Ses universités jouissent d’un renom international: Harvard, dans la cité suburbaine de Cambridge, le Massachusetts Institute of Technology (M.I.T.). Outre son rôle commercial traditionnel (Boston est l’un des trois ports en eau profonde du Massachusetts) et son attrait touristique, ses fonctions économiques sont surtout liées à l’essor d’activités industrielles diversifiées (travail du cuir, industries textiles, imprimeries, industries alimentaires, appareillage électrique).

Comme dans la plupart des grandes cités américaines, les quartiers centraux de Boston sont affectés par le phénomène de la City : l’industrie et la fonction résidentielle en sont évincées au profit des activités de service; les entreprises s’installent à la périphérie de l’agglomération le long des grandes artères routières suburbaines.

boston [ bɔstɔ̃ ] n. m.
• 1800; de Boston, ville des États-Unis
1Ancien jeu de cartes, proche du whist.
2(v. 1882) Pas de danse consistant à effectuer des demi-tours en trois pas sans pivoter sur la pointe des pieds. Boston américain : danse composée de ces pas, sur un rythme de valse lente.

boston nom masculin (de Boston, ville des États-Unis, où ce jeu fut inventé pendant le siège de 1775) Jeu qui se joue à quatre, avec 52 cartes. ● boston nom masculin (abréviation de l'américain boston-dip, le plongeon de Boston) Valse lente, originaire d'Amérique, introduite en France vers 1875. ● boston (synonymes) nom masculin (abréviation de l'américain boston-dip, le plongeon de Boston) Valse lente, originaire d'Amérique, introduite en France vers 1875.
Synonymes :
- valse anglaise

Boston
v. et port des È.-U., cap. du Massachusetts; 574 280 hab. (aggl. urb. 4 026 000 hab.). Import. centre comm. et industr. Universités.
La ville, fondée en 1630 par des colons angl., fut un foyer du puritanisme.

I.
⇒BOSTON1, subst. masc.
JEUX. Jeu de cartes, d'origine américaine, proche du whist, se jouant avec quatre personnes, cinquante-deux cartes et des paniers de fiches. Table de boston :
Mon père allait faire sa partie d'échecs, de trictrac ou de boston chez quelque douairière de l'ancienne génération de Mâcon, ...
LAMARTINE, Nouvelles Confidences, 1851, p. 73.
P. ell., cour. Partie de boston. Faire un boston, jouer au boston. Entre deux bostons ... les vieilles femmes avec lesquelles la veuve Crochard caquetait tous les jours, avaient réussi à réveiller dans le cœur glacé de leur amie quelques scrupules sur sa vie passée (BALZAC, Une Double famille, 1830, p. 256).
Rem. On rencontre dans la docum. le subst. masc. bostonien (L.-B. PICARD, La Petite ville, 1801, p. 153). Synon. p. ell. de whist bostonien (cf. étymol.).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1785 jeu wisk bostonien (Journal de Paris, Suppl. déc. 27, p. 1498 dans BARB. Infl. 1919, p. 14); 1792 whist bostonien (Encyclop. Méthod. Jeux); d'où p. abrév. 1800 boston (BOISTE). Dér. du topon. Boston (BONN.; BARB., loc. cit. et Mod. Lang. R., t. 16, p. 256; MACK. t. 1, p. 186), capitale du Massachusetts aux États-Unis. Jeu inventé par des officiers de la flotte fr. lors de la Guerre d'Indépendance des États-Unis, prob. pendant le siège mis devant la ville du même nom par les Anglais et les Français [1775-6]. Cf. le nom de 2 îles situées au large du port de Marblehead au nord de Boston : Great et Little Misery, qui correspondent aux termes techn. grand misère et little misère, relatifs au même jeu. (Encyclop. brit. t. 3, p. 995a et NED, s.v. Misère); l'angl. boston, seulement attesté dep. 1820/21 (NED, DAE), est empr. au fr. (NED). Fréq. abs. littér. :45.
DÉR. Bostonner1, verbe intrans., jeux. Faire une partie de cartes appelée boston. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe s. []. 1re attest. av. 1850 (Balzac dans GUÉRIN); dér. de boston1, dés. -er.
II.
BOSTON2, subst. masc.
A.— CHORÉGR. Sorte de valse lente, d'origine américaine. Concours de boston, de tango (PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 879).
B.— MUS. Air sur lequel se danse cette valse. L'orchestre jouait un boston (MORAND, Ouvert la nuit, 1922, p. 183).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1882 chorégr. (La Vie Élégante I, 33-34 d'apr. Weil dans R. Philol. fr., t. 45, p. 8 : Nulle part, en Amérique, déjà depuis fort longtemps, on ne danse autre chose que le boston [...] Le boston n'a fait son apparition dans la société française que dans le courant de l'avant-dernière saison). Abrév. de l'anglo-amér. boston-dip (littéralement « le plongeon de Boston ») attesté dep. 1879, selon FEW t. 18, p. 32. Cf. 1885 (DODWORTH, Dancing, 73 dans DAE). Fréq. abs. littér. :20.
DÉR. Bostonner2, verbe intrans., chorégr. Exécuter la danse appelée boston. Il l'invitait à bostonner (R. MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, p. 149). Emploi trans. (rare). ... elle clôturera la saison, ... bostonnera, découragée et lasse, ... la dernière et suprême valse (L. LORRAIN, Âmes d'automne, 1898, p. 114). []. 1re attest. 1895 (DESRAT, Dict. de la danse, p. 61 dans BONN.); dér. de boston2, dés. -er. Fréq. abs. littér. : 13.
BBG. — BARB. Loan-words 1921, p. 256. — BONN. 1920, p. 14.

boston [bɔstɔ̃] ou (sens II) [bɔstɔn] n. m.
ÉTYM. 1800; wischt bostonien, 1784; de Boston, ville des États-Unis.
———
I Anciennt. Jeu de cartes proche du whist, qui se joue à quatre personnes, avec 52 cartes. || Levées au boston. Chelem, piccolo.Partie de ce jeu. || Faire un boston.
0 Deux tables de boston et un colin-maillard dans le salon que tu connais, tu peux t'imaginer comme on était à l'aise (…)
P.-L. Courier, Lettres, II, 108.
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II 1882; mot amér., abrév. de boston dip (1879), le « plongeon de Boston ». Anciennt. Valse lente au mouvement décomposé (en vogue au début du XXe siècle). → Trust, cit. 0.1. || Danser le boston. Bostonner.
Air sur lequel se danse le boston. || L'orchestre joue des bostons.
DÉR. Bostonner.

Encyclopédie Universelle. 2012.