blettir [ bletir ] v. intr. <conjug. : 2> ♦ Devenir blet.
● blettir verbe intransitif Devenir blet.
blettir
v. intr. Devenir blet.
⇒BLETTIR, BLÉTIR, verbe intrans.
Rare. [Le suj. désigne un fruit] Devenir blet.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
— P. ext., rare. Les roses ont tôt fait de blettir par la chaleur (COLETTE, Gigi, 1944, p. 166).
— P. métaph. :
• 1. Je ne m'attarde plus au danger paresseux de faire en moi blettir un livre mûr.
COCTEAU, Le Potomak, 1919, p. 338.
♦ Cf. blet ex. 4 :
• 2. Le pyjama jaune d'or blétissait son visage de veilleur [de Desmond]...
COLETTE, La Fin de Chéri, 1926, p. 38.
♦ Emploi pronom. :
• 3. La jeune Polaire, elle, m'étonna, me sidéra même par sa façon magistrale d'accumuler les années, de se blettir...
A. ARNOUX, Zulma l'infidèle, 1960, p. 239.
Rem. La docum. fournit un emploi du part. passé adjectivé : l'air fleurait l'eucalyptus et les pêches bletties (COLETTE, La Naissance du jour, 1929, p. 58).
Prononc. ET ORTH. :[] ou [ble-], (elle) blettir [] ou [ble-]. [] ouvert dans PASSY 1914 (cf. aussi LITTRÉ). [e] fermé dans Pt ROB. (cf. aussi DG). WARN. 1968 réserve la prononc. avec [] au lang. soutenu, celle avec [e] au lang. cour. Ac. Compl. 1842, s.v. blétir renvoie à blettir (on relève l'orth. bletir dans É.-A. CARRIÈRE, Encyclop. horticole, 1862, p. 68 et blétir encore dans COLETTE, La Fin de Chéri, 1926, p. 38). BESCH. 1845, s.v. blettir renvoie à blessir et enregistre en fait blessir ou blettir. Le reste des dict. donne blettir. Lar. 19e et Nouv. Lar. ill. signalent encore : ,,on dit aussi blessir``. QUILLET 1965 mentionne blessir comme anc. forme de blettir.
Étymol. ET HIST. — 1338 (J. ACART DE HESDIN. La Prise amoureuse, éd. E. Hoepffner, Dresde, 1910, vers 993); terme des dial. du Nord et de l'Est, notamment Suisse romande (Genève) blyèti (Pat. Suisse rom., s.v. blet), liég. blèti (HAUST), rouchi blètir (HÉCART); cf. 1807 (J.-F. MICHEL, Dict. des expr. vicieuses, p. 24).
STAT. — Fréq. abs. littér. :2.
DÉR. Blettissement, subst. masc. (H. CAMEFORT, A. GAMA, Sc. nat., 1960, p. 352; suff. -(e)ment). Maturité avancée. — [] ou [ble-]. Pour [] ouvert ou [e] fermé, cf. blettir. On trouve aussi blétissement, avec l'accent (BESCH. 1845). Il y a de même hésitation entre blettissure et blétissure (Ibid.). Blessissement et blessissure en revanche n'ont pas de var. avec l'accent. — 1re attest. 1826 (MOZIN-BIBER t. 1); dér. du part. passé de blettir, suff. -ement (-ment1).
BBG. — HÖFLER (M.). Une Source négligée du Landais et des Compl. au Dict. de l'Ac. fr. Fr. mod. 1969, t. 37, p. 37 (s.v. blettissure).
blettir [bletiʀ] v. intr. [CONJUG. finir.]
ÉTYM. 1338; de blet.
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1 Devenir blet. || Les pommes blettissent moins souvent que les poires.
♦ Par métaphore :
1 J'ai fortement avancé… et Cie (titre d'une œuvre). Mais je pleure presque de n'y pouvoir travailler dix heures par jour. C'est un fruit mûr qu'il faut cueillir et ne pas laisser blettir.
J.-R. Bloch, Deux hommes se rencontrent, p. 176.
2 Au fig. (Péj.). Devenir blet (3.), mûrir à l'excès.
2 Moune, c'est comme un modèle, à découper au pointillé, de ce qu'il ne faut pas être à soixante-cinq ans. Moune ou l'art et la manière de mal vieillir. Pourrir dans un coin, blettir dans l'autre, rester jeune juste de là où ça compte pour du beurre.
Benoîte et Flora Groult, Il était deux fois, 1968, p. 56.
♦ Au participe passé :
3 (…) lorsque les Aurignaciens gravent sur un bloc une vulve et un phallus, il n'y a évidemment aucune recherche pornographique, car il a fallu toute la maturité des civilisations un peu bletties de l'Amérique précolombienne, de l'Inde, de la Chine ou de l'Europe pour atteindre cet état de la figuration.
A. Leroi-Gourhan, le Geste et la Parole, t. II, p. 250.
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DÉR. Blettissement ou blettissure.
Encyclopédie Universelle. 2012.