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bleuir

bleuir [ bløir ] v. <conjug. : 2>
• 1690; blavir v. 1290; de bleu
1 V. tr. Rendre bleu. Le froid lui bleuit le visage.
2 V. intr. Devenir bleu. Le tournesol bleuit sous l'action d'une base. Bleuir de froid. Par ext. Apparaître avec une teinte bleuâtre. La côte bleuissait au loin.

bleuir verbe intransitif Devenir bleu, bleuâtre : À l'aube, la montagne bleuit.bleuir verbe transitif Rendre, faire apparaître bleu : Le froid bleuissait ses mains. Chauffer un métal ou le frotter jusqu'à ce qu'il ait pris une couleur bleue.

bleuir
v.
d1./d v. tr. Faire devenir bleu. Ce colorant bleuit l'eau.
d2./d v. tr. (Afr. subsah.) Arg. (des écoles) Bizuter.
d3./d v. intr. Devenir bleu.

⇒BLEUIR, verbe.
A.— Emploi trans. Rendre bleu. Le froid bleuit les mains (Ac. 1878, 1932, DG) :
1. Et pourtant ces vingt-neuf années avaient fait, d'un enfant en jupes, l'homme qui se trouvait en face de lui, avec la racine de la barbe bleuissant légèrement les joues rasées, ...
DRUON, Les Grandes familles, t. 2, 1948, p. 40.
2. La bile est basique (elle bleuit un papier de tournesol rouge)...
H. CAMEFORT, A. GAMA, Sc. nat., 1960, p. 132.
Spéc., TECHNOL. ,,C'est échauffer un métal jusqu'à ce qu'il prenne une couleur bleue. On bleuit l'acier, le cuivre etc.`` [pour le protéger de la corrosion] (CHESN. 1857). Bleuir de l'acier (Ac. 1798-1932) :
3. Il la regarde. Poignée gantée de drap rouge, large pommeau (...), lame un peu infléchie, vraiment frissonnante tant elle est flexible. Avec l'argent qu'on lui donnera quand il sera reçu à son bachot, il en fera bleuir et toucher d'or le talon.
MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, p. 523.
Rem. L'emploi pronom. est mentionné par BESCH. 1845, Lar. 19e, LITTRÉ, Nouv. Lar. ill. Se bleuir en touchant de l'indigo (Lar. 19e).
B.— Emploi intrans. Devenir bleu. La haie bleuit sous les mûres (R. MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, p. 191) :
4. Ici la flamme des tisons rougeoya et bleuit, et les faces des routiers bleuirent et rougeoyèrent.
BERTRAND, Gaspard de la nuit, 1841, p. 154.
5. Et, fou furieux, en dépit des hum! hum! hum! répétés du « bon grincheux » qui l'exhortait ainsi de loin à se contenir, il cramponna si violemment au cou Mein Herr Véru, que la face incolore de ce métis s'empourpra, bleuit, et qu'on le vit, lui, tirer une langue de pendu.
L. CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 281.
[Souvent en parlant d'un obj. situé dans le lointain] Apparaître avec une teinte bleue :
6. Il ne reste plus qu'à attendre la nuit. Elle sera bientôt là : le ciel est vert, les nues légères, tout à l'heure rosées, bleuissent doucement; ...
GIONO, Colline, 1929, p. 88.
Rem. Le part. prés. adj. verbal bleuissant est attesté. Un vert plus tendre que celui des gazons, plus bleuissant, plus doux, plus fragile (GIDE, Feuillets, 1896, p. 100).
Prononc. :[] (je) bleuis [bløi].
Étymol. ET HIST. — Ca 1290 blauir « devenir bleu » (Gloss. de Douai, Escallier dans GDF. Compl.); 1360-84 bleuir (ap. A. THIERRY, Tiers-État, IV, 71, ibid.); 1690 « rendre bleu » (FUR.).
Dér. de bleu; dés. -ir.
STAT. — Fréq. abs. littér. :222. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 68, b) 555; XXe s. : a) 473, b) 301.
BBG. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 145.

bleuir [bløiʀ] v.
ÉTYM. 1690, Furetière; v. 1290, blauir « devenir bleu »; de bleu.
1 V. tr. Rendre bleu. || Le froid lui bleuit le visage.
1 Le soir, il voyait à quelque cent mètres, par-dessus la rivière, la lune bleuir les jardins du harem (…)
M. Barrès, Un jardin sur l'Oronte, p. 179.
Techn. || Bleuir un métal en le chauffant, en le frottant. Bleuissage.
2 V. intr. Devenir bleu. || Le tournesol bleuit sous l'action d'une base. || Bleuir de froid. Apparaître avec une teinte bleuâtre. || La côte bleuissait au loin.
2 La mer, plate, dure et blanche semblait une piste de patinage déserte. Tout à l'heure, elle bleuirait, clapoterait, deviendrait liquide et profonde (…)
Sartre, les Chemins de la liberté, t. II, p. 69.
2.1 Après deux jours, le ciel bleuit; la mer se calme; l'air tiédit.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 683.
3 (…) bleuissant par degrés jusqu'au zénith, le ciel à travers les espaces de l'Est gardait le même bleu que durant le jour, éteint seulement et glacé.
Montherlant, la Relève du matin, p. 117.
4 Une rose écorchée bleuit.
Éluard, Poésie et vérité 1942, « Du dedans », Pl., t. I, p. 1111.
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se bleuir v. pron.
Rare :
5 La peau se bleuissait sous les matraques, les cheveux étaient collés par une sueur mauvaise, et dans quelques poitrines, les cœurs battaient la chamade, tressautaient follement.
J.-M. G. Le Clézio, la Fièvre, 1965, p. 15.
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bleui, ie p. p. adj.
|| Membre bleui par le froid.
6 Mais pourtant ils restaient dans le silence, les hommes et les femmes aux visages et aux corps bleuis par l'indigo et la sueur; pourtant ils n'avaient pas quitté le désert.
J.-M. G. Le Clézio, Désert, p. 17.
Techn. || Métal bleui.
DÉR. Bleuissage, bleuissant, bleuissement, bleuissure.

Encyclopédie Universelle. 2012.