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blouser

1. blouser [ bluze ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1654; de 1. blouse
1Vx Mettre dans la blouse, le trou, au billard. Blouser une bille.
2(1814) Fig. et fam. Tromper. Chercher à blouser qqn. Elle s'est fait blouser. Pronom. Vieilli « Un spécialiste peut se blouser comme un autre homme » (A. Gide). se méprendre, se tromper.
blouser 2. blouser [ bluze ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1898; de 2. blouse
Bouffer à la taille, au-dessus de la taille, comme fait une blouse, un chemisier de femme.

blouser verbe intransitif (de blouse) En parlant d'un vêtement, avoir de l'ampleur donnée par des fronces maintenues par une bande. ● blouser (homonymes) verbe intransitif (de blouse)blouser verbe transitif (de blouse, trou au coin d'un billard) Familier. Tromper, frustrer quelqu'un. ● blouser (homonymes) verbe transitif (de blouse, trou au coin d'un billard)

blouser
v. intr. Avoir une ampleur donnée par des fronces retenues par une ceinture. Faire blouser un chemisier.
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blouser
v. tr.
d1./d Au billard, envoyer la bille de son adversaire dans un trou.
d2./d Fig., Fam. Blouser quelqu'un, le tromper.

I.
⇒BLOUSER1, verbe trans.
A.— JEUX (billard). Blouser une bille, ,,La faire entrer dans une des blouses.`` (Ac. 1835-1932). Blouser son adversaire. ,,Mettre la bille de son adversaire dans une des blouses`` (Ac. 1835-1932).
B.— Au fig., fam. [Le compl. désigne une pers.] Induire en erreur; tromper. Maxime les a blousés tous les deux (BALZAC, Les Comédiens sans le savoir, 1846, p. 357) :
1. Quelle façon de blouser l'ennemi, que lui laisser en otage quelque chose qui n'est pour vous d'aucun prix!
MONTHERLANT, Demain il fera jour, 1949, p. 707.
Emploi pronom. Se blouser. Faire erreur, se tromper :
2. Mon infaillible père s'est donc blousé en plein! Ah! ah! ah! devait-il rager! [lettre à ses parents].
J. DESAYMARD, Chabrier d'après ses lettres, 1934, p. 62.
Rem. Se belouser. Même sens (cf. M. POMIER, loc. vicieuses de la Haute-Loire, 1835, p. 165).
C.— MUS. Blouser des timbales. Jouer des timbales. Le jeu des timbales s'exprimait autrefois par les termes blouser et blousement, rouler et roulement (ROUGNON 1935, p. 265).
Emploi abs. Jouer des timbales (cf. Ch.-M. WIDOR, Techn. de l'orchestre mod., 1904, p. 128).
Prononc. ET ORTH. — Cf. blouser2. Homon. blouser2. Les dict. gén. donnent la graph. blouser. LITTRÉ signale : ,,Voltaire a écrit, ce qui est aujourd'hui une faute, belouser.``; cf. aussi GUÉRIN 1892 : ,,Au XVIIe et au XVIIIe s., on écrivait indifféremment blouser et belouser.;`` cf. encore DG (qui ajoute que RICH. t. 1 1680 admettait également la forme belouser) et ROB. Homon. blouser1. Pour la forme blouzer, cf. L. STOLLÉ, Contes, Ali-Baba, 1947, p. 2 : ,,[La servante d'Ali-Baba :] le Navustapha t'a blouzé (...) Ses outres ne planquent pas d'huile, mais 40 mecs à la dure``, et ID., ibid., Barbe-bleue, 1947, p. 2 : ,,[Barbe-bleue, à sa femme :] Tu n'as pas été bigler dans ma planque? (...) tu m'as blouzé avec la planque``.
Étymol. ET HIST. — 1654 jeux se belouzer « mettre une bille dans une blouse » (LA MARTINIÈRE, Maison Académique, 118 dans QUEM.); 1680 Belouser, blouser (RICH.); d'où 1680 pop. (Ibid. : Se belouser, se blouser, Se tromper, se méprendre), emploi trans. dep. Ac. 1798.
Dér. de blouse2; dés. -er.
BBG. — GUIRAUD (P.). Le Champ morpho-sém. du mot tromper. B. Soc. ling. 1968, t. 63, n° 1, p. 100. — GUIRAUD (P.). Mél. d'étymol. arg. Cah. lexicol. 1970, t. 16, pp. 67-68.
II.
⇒BLOUSER2, verbe intrans.
COUT. Bouffer à la façon d'une blouse. [Joséphine] tira son corsage qui blousait sur ses seins (GIONO, Que ma joie demeure, 1935, p. 139).
1re attest. 1935 supra; dér. de blouse2, dés. -er. [bluze], (je) blouse [blu:z].

1. blouser [bluze] v. tr.
ÉTYM. 1654, se belouzer; de 1. blouse.
1 Vx. Mettre dans la blouse. || Blouser une bille (de billard). || Blouser sa propre bille.
2 (D'abord au pron., de se belouser « mettre sa bille dans la blouse »). Fig. et fam. Tromper, décevoir. || Je me suis bien vite aperçu qu'il voulait me blouser. || Il s'est fait blouser. || Être blousé.
1 As-tu aimé ce film ? l'interroge Anouk. La voix est mondaine et l'œil goguenard.
— Énormément, dit Robert. Évidemment, tu es blousée, chérie. Aucun fasciste n'a été puni; la pollution : tintin; et pas un mot sur le Vietnam. Une vraie misère.
Christine Arnothy, Un type merveilleux, p. 3.
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se blouser v. pron.
ÉTYM. (1680).
Se méprendre, se tromper (→ Tomber dans le panneau; se mettre, se ficher dedans).
2 (…) un spécialiste peut se blouser comme un autre homme.
Gide, Journal, 4 janv. 1933.
3 Cette petite histoire ne persuadera personne et ne servira qu'à m'enfoncer dans cette conviction : que l'on se blouse tout aussi souvent par excès de défiance que par excès de crédulité.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 825.
HOM. Blousé.
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2. blouser [bluze] v. intr.
ÉTYM. 1925, in D. D. L.  : de 2. blouse.
Bouffer comme fait une blouse. || Il faut faire blouser cette chemisette à la taille.
DÉR. Blousant.

Encyclopédie Universelle. 2012.