Akademik

bonnard

bonard, arde ou bonnard, arde [ bɔnar, ard ] adj.
• 1887; région. « imbécile » 1859; de 1. bon
Fam.
1Vx Crédule, dupe. Il est bonard : il a été dupé.
2Mod. Beau, bon, satisfaisant. C'est bonard, ça marche. Interj. Bonard ! bien ! — Pas bonard : pas disposé à faire quelque chose, pas client. « Ni vu ni connu !... Salut ! Pas bonnards ! » (Céline).

Bonnard
(Pierre) (1867 - 1947) peintre, graveur et affichiste français. Il fit de la couleur la marque lyrique, intimiste et sensuelle du monde sensible.

BONARD, BONNARD, adj. masc.
Arg. Qui se laisse facilement duper ou attraper, charger à la place des autres. Être bon(n)ard; être fait bon(n)ard :
1. — Après c'te patrouille-là, ils vont se douter de quelque chose... on va encore être bonards... et le troisième bataillon, pourquoi qu'il n'attaque pas?
DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 96.
2. — Non! je suis un farceur mon oncle! ...
— Mais non! mais non! mon poulot! ... T'es un petit connard au contraire! T'es la bonne bouille que je te dis! ... T'as pas un poil de rusé! T'es bonnard à toutes les sauces! ... Il t'a possédé le vieux coquin! Tu vois donc pas vieux trésor? C'est ça que tu peux pas digérer! ... Il t'a fait!
CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 692.
Rem. 1. Peut être considéré comme synon. de bon dans ses accept. les plus péj. 2. S'emploie plus rarement à la forme subst. : lutte... de l'honnête homme contre le gredin, du « bonnard » contre le « roublard » (HOGIER-GRISON, Les Hommes de proie, Le Monde où l'on triche, 1886, p. 2); le bonnard, naïf (HOGIER-GRISON, Les Hommes de proie, Le Monde où l'on vole, 1887, p. 207).
Orth. — ROB. Suppl. 1970 admet bonard ou bonnard.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1887 arg. des tricheurs aux cartes « naïf, jobard, dupe » (ds ESN.); plus gén. 1919, supra ex. 1.
Terme dial. manceau, 1859, bonard « imbécile », Le Mans dans ESN. (v. FEW t. 1, p. 434a) dér. de bon1; suff. -ard.
STAT. — Fréq. abs. littér. Bonnard : 6. Bonard : 1.
BBG. — GUIRAUD (P.). Le Ch. morpho-sém. du mot tromper. B. Soc. Ling. 1968, t. 63, p. 100.

bonard, arde ou bonnard, arde [bɔnaʀ, aʀd] adj.
ÉTYM. 1887, « naïf, jobard »; de bonard, régional, « imbécile » (1859), dér. de 1. bon.
1 Argot, fam. Crédule; dupe. || Il est bonard : il a été dupé. Bon (infra cit. 59); avoir (supra cit. 56), posséder (infra cit. 32). || « Je suis fait Bonnard ! (sic) » (Céline, Mort à crédit, Pl., p. 753).
1 (Développement) : Il faut parler : le silence en ces matières est ce qu'il y a de plus dangereux au monde. On devient dupe de tout. On est définitivement fait, bonard. Il faut d'abord parler, et à ce moment peu importe, dire n'importe quoi.
Francis Ponge, le Parti pris des choses, p. 190.
2 Régional (notamment Sud de la France). Beau, belle. || Elle est bonarde.Fam. (Choses). Bon. || C'est bonard !
Exclam. || Bonard ! : bon, bien, parfait ! || Bonard ! On a gagné.
En emploi substantif et partitif :
2 Moi, je ne suis qu'une nénette à la con, tandis que Catherine c'est du vachement bonnard, de la vraie nana cent pour cent.
Cecil Saint-Laurent, la Bourgeoise, p. 262.

Encyclopédie Universelle. 2012.