boudiner [ budine ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1842; de boudin
1 ♦ Techn. Tordre des écheveaux de fil, de soie. — Tordre un fil métallique en spirale (opération du boudinage).
2 ♦ Fam. Serrer, en parlant d'un vêtement. Cette robe te boudine. — Pronom. Se boudiner dans un corset. ⇒ boudiné.
● boudiner verbe transitif (de boudin) Familier. En parlant d'un vêtement trop étroit, serrer quelqu'un en faisant des bourrelets. Faire traverser une filière de section appropriée à une matière rendue malléable pour lui donner la forme d'un cylindre. (Pour certaines matières, on dit extruder.) Donner une faible torsion par frottement à des bandelettes de matières textiles.
⇒BOUDINER, verbe trans.
A.— Lang. techn. Exécuter l'opération du boudinage.
1. INDUSTR. TEXT. (Cf. boudinage A).
2. TECHNOL. (Cf. boudinage B).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux.
B.— Usuel, fam. [P. anal. avec la forme du boudin]
1. Emploi trans., rare
a) [Le suj. désigne une pers.] Serrer exagérément quelqu'un. Il est un peu étriqué [Charlemagne], le tailleur n'a pu s'empêcher de le boudiner légèrement (GYP, Ô province, 1890, p. 25).
— Emploi abs., arg. des artistes. ,,Dessiner sans modeler comme il le faudrait, faire p. ex. des bras ronds et unis comme des boudins`` (GUÉRIN 1892).
Rem. Attesté dans A. DELVAU, Dict. de la lang. verte, 1866; LACR. 1880; FRANCE 1907.
• Elle n'avait sauvé de sa jeunesse que des épaules magnifiques et de beaux cheveux blonds qui n'étaient pas encore rares. Tout le reste avait sombré dans un de ces embonpoints impitoyables que la quarantaine déchaîne, et que les corsets, selon l'heureuse expression d'une femme, boudinent vainement. Sa beauté ressemblait à une ville enfouie : il fallait s'orienter pour retrouver l'emplacement de sa taille.
E. et J. DE GONCOURT, Charles Demailly, 1860, p. 53.
2. Emploi pronom.
a) Emploi réfl. (au sens B 1 a). Il se boudinait dans une pelisse à col d'opossum (COCTEAU, La Difficulté d'être, 1947, p. 59).
b) [Le suj. désigne une partie du corps] Enfler de manière à ressembler à un boudin. Ses jambes enflaient; ses doigts se boudinaient (MORAND, Les Extravagants, 1936, p. 239).
Rem. Dans ce sens, on trouve aussi l'emploi intrans. abs. : Ses doigts plutôt boudinent (GIRAUDOUX, La Folle de Chaillot, 1944, p. 49).
1re attest. 1838 (Ac. Compl. 1842); dér. de boudin; étymol 2, dés. -er. — [budine]. — Fréq. abs. littér. : 2.
DÉR. Boudinement, subst. masc., néol. d'aut. Action de boudiner. ,,On le sentait très fort, sous le boudinement de ses petites jaquettes; ses pantalons paraissaient toujours trop étroits et ses bras se terminaient trop tôt par des mains moins longues que larges`` (GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, p. 537). — 1re attest. 1924 id.; dér. de boudiner suff. -ment1. — Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 458.
boudiner [budine] v.
ÉTYM. 1842, Académie, Complément; de boudin.
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I V. tr.
1 Techn. Tordre (des écheveaux de fil, de soie). — Tordre (un fil métallique) en spirale.
2 Fam. (Compl. n. de personne). Serrer (qqn) dans des vêtements trop étroits. || L'habilleuse l'avait boudiné dans une redingote minuscule. ⇒ Saucissonner.
♦ V. pron. Se serrer dans des vêtements. || Se boudiner dans un corset. En parlant du corps. || Doigts, bras; jambes qui se boudinent.
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boudiné, ée p. p. adj.
ÉTYM. (V. 1180).
1 (Personnes). Serré dans un vêtement étriqué. || Boudiné dans une veste trop étroite. ⇒ Saucissonné.
0 (Des) généraux à casques à pointe et à têtes de bandit, aux ventres d'outre, aux torses boudinés dans des uniformes aux teintes suaves (blanc, jonquille, ou bleu marial) et constellés de diamants (…)
Claude Simon, le Palace, p. 15.
2 En forme de boudin. ⇒ Bouffi. || Doigts boudinés.
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DÉR. Boudinage, boudinement, boudineuse.
Encyclopédie Universelle. 2012.