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bouilleur

bouilleur [ bujɶr ] n. m.
• 1783; de bouillir
1Personne qui distille une substance alcoolisée (vin, cidre) ou des fruits, des grains, pour obtenir de l'eau-de-vie. distillateur. BOUILLEUR DE CRU : propriétaire qui distille chez lui ses récoltes de fruits pour sa consommation personnelle. Elle est bouilleur de cru.
2Techn. Cylindre de tôle en contact direct avec le feu, et qui est destiné à augmenter la surface de chauffe des chaudières à vapeur.

bouilleur nom masculin (de bouillir) Distillateur d'eau-de-vie. Élément d'une machine frigorifique à absorption, où la vapeur du frigorigène est libérée de l'absorbant par chauffage. Partie de la surface de chauffe de certaines chaudières, constituée par un cylindre placé dans la zone d'ébullition. ● bouilleur (expressions) nom masculin (de bouillir) Bouilleur de cru, agriculteur distillant ou faisant distiller les produits de sa propre récolte (vin, cidre, marcs, fruits) pour sa consommation personnelle. (Ce privilège, limité à 10 litres d'alcool pur, n'est plus transmissible depuis 1960.)

bouilleur
n. m. Celui qui fabrique de l'eau-de-vie. Bouilleur de cru: propriétaire qui distille sa propre récolte.

⇒BOUILLEUR, subst. masc.
A.— Celui qui, par profession, fait bouillir une substance. Bouilleur d'os (Mét. 1955). En partic. Celui qui convertit le vin en eau-de-vie.
Bouilleur de cru. Propriétaire autorisé à distiller chez lui, pour sa consommation personnelle, des produits provenant exclusivement de sa récolte. Le privilège des bouilleurs de cru :
1. Autrefois, avant que la loi sur les bouilleurs de cru nous eût spoliés, chacun de nous possédait son alambic.
PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 53.
P. ext. Défenseur des intérêts des bouilleurs de cru :
2. J'en demande bien pardon à la Chambre, mais ce n'est ni comme bouilleur, ni comme antibouilleur que je suis à cette tribune.
JAURÈS, Le Guêpier marocain (1906-08), 1914, p. 32.
Bouilleur de profession ou bouilleur professionnel. ,,Celui qui distille à façon pour le compte des bouilleurs de cru`` (QUILLET 1965), Celui qui utilise ,,des matières premières achetées en vue d'une production destinée à être commercialisée`` (Lar. 3).
B.— Emplois techn. Ce qui fait bouillir l'eau (cf. bouillant III B).
1. Tube placé dans ou sous une chaudière à vapeur et destiné à provoquer une vaporisation rapide de l'eau (cf. L. SER, Traité de phys. industr., t. 2, 1890, p. 15).
Emploi adj. Tubes bouilleurs (BOUILLET 1859); éléments bouilleurs (L. SER, Traité de phys. industr., t. 2, 1890, p. 101).
2. MAR. Appareil servant à faire évaporer l'eau de mer et à la distiller pour la transformer en eau douce destinée aux besoins du bord. Bouilleurs à basse pression (H. LE MASSON, La Marine, 1951, p. 108).
3. Abusivement. ,,Réchauffeur d'eau, dans lequel il ne se produit pas d'ébullition`` (Lar. encyclop.).
4. PHYS. ,,Réacteur nucléaire de petites dimensions, où la matière active est un sel d'uranium dissous dans l'eau`` (Lar. Lang. fr.).
5. TECHNOL. ,,Appareil d'une installation frigorifique à absorption, dans lequel le fluide frigorigène est comprimé à une pression suffisante pour être condensé`` (Lar. 3).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle.
PRONONC. :[]. Durée mi-longue [] dans PASSY 1914; [] mouillé dans LITTRÉ.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. [1775 (Arrêt du 19 mai d'apr. Lar. Lang. fr. et DAUZAT 1968; ce texte ne se trouve pas dans le Recueil gén. des anc. lois françaises, éd. Isambert et Decrusy)]; 1783 (Encyclop. méthod. Arts et Métiers, t. 2, p. 186 : bouilleurs ou brûleurs d'eau de vie); 1875, 11 déc. [dès 1851?] bouilleur de cru (Journ. offic., p. 10211, 1re col. dans LITTRÉ Suppl. : M. Say, ministre : « Ce n'est pas nous qui avons inventé cette dénomination [bouilleur de cru] » — M. Mestreau : « Je vous demande pardon, avant la loi de 1872, j'ignorais que je fusse un bouilleur de cru, et il y a un ministre à côté de vous qui l'ignorait également » — M. Say : « Vous auriez pu l'apprendre dans le rapport de M. Bocher, en 1851; il s'est servi de la même expression; elle n'a donc pas été inventée pour la circonstance); 2. 1838 technol. (Ac. Compl. 1842).
Dér. de bouillir; suff. -eur2; au sens 1 v. aussi brûleur.
STAT. — Fréq. abs. littér. :6.

bouilleur [bujœʀ] n. m.
ÉTYM. 1783; de bouillir.
1 Personne qui distille une substance alcoolisée (vin, cidre…) ou des fruits, des grains, pour obtenir de l'eau-de-vie. Distillateur. || Rare, sauf dans le syntagme (1851) bouilleur de cru : personne qui distille ou fait distiller les produits de sa récolte pour son compte (opposé à bouilleur professionnel). Brûleur. || L'alambic du bouilleur de cru.
1 (…) on boit énormément de marc, qui ne manque pas, tous les fermiers de la région étant bouilleurs de cru.
Roger Vailland, 325 000 francs, p. 74.
2 Il suffit pour se rendre compte de la faveur dont il (l'alcoolisme) jouit en dépit des ravages qu'il provoque (beaucoup plus que la drogue) de se rappeler l'influence des viticulteurs, la vanité des luttes longtemps entreprises contre le privilège des bouilleurs de cru (dont Pierre Mendès France fut la victime).
Jean Ferniot, Pierrot et Aline, p. 96.
REM. Le fém. bouilleuse (de cru) n'est pas attesté. On dira plutôt : elle est bouilleur de cru.
2 Techn. Cylindre de tôle en contact direct avec le feu, et qui est destiné à augmenter la surface de chauffe des chaudières à vapeur. || Les cuissards relient les bouilleurs à la chaudière. Appareil servant à distiller l'eau de mer pour la transformer en eau douce.
3 Techn. Petit réacteur nucléaire dans lequel la matière active est un sel d'uranium dissous dans de l'eau ordinaire (réacteur à eau bouillante).

Encyclopédie Universelle. 2012.