bouleversement [ bulvɛrsəmɑ̃ ] n. m.
• 1579; de bouleverser
♦ Action de bouleverser; résultat de cette action. ⇒ changement, convulsion, perturbation, renversement. « ce bouleversement de ses innocentes habitudes » (Bourget). Bouleversements politiques, économiques. ⇒ révolution.
⊗ CONTR. Apaisement, 1. calme, ordre.
● bouleversement nom masculin Action de bouleverser ; état qui en résulte : Le bouleversement d'une ville après un séisme. Profonde perturbation ; trouble violent : Bouleversement politique. ● bouleversement (synonymes) nom masculin Action de bouleverser ; état qui en résulte
Synonymes :
- chambard (familier)
- chambardement (familier)
- chamboulement (familier)
- ruine
- saccage
Profonde perturbation ; trouble violent
Synonymes :
- choc
- désordre
- ébranlement
- émoi
- révolution
- trouble
Contraires :
- ataraxie
- calme
- paix
bouleversement
n. m. Changement profond, perturbation radicale. Un bouleversement politique.
⇒BOULEVERSEMENT, subst. masc.
A.— Renversement, retournement, mise sens dessus-dessous. Ces rochers, témoins de ravages et de bouleversemens arrivés à une époque inconnue (CRÈVECŒUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie, t. 2, 1801, p. 133) :
• 1. Il espérait trouver l'enseigne encore vivante (...), mais (...), il ne restait qu'un bouleversement de pierres et de poutres broyées autour d'un grand toit rouge, que les obus n'avaient pas vu.
DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 144.
B.— Au fig. Perturbation profonde, trouble violent.
1. [En parlant d'une pers. ou d'un groupe de pers.] Émotion intense.
a) Péj. Bouleversement des consciences, des destinées, des idées, des valeurs :
• 2. Christophe se bouchait les oreilles, pour ne pas entendre, et il tremblait. Ce qui se passait en lui était inexprimable : c'était une bouleversement affreux, un effroi, une douleur, comme si quelqu'un était mort, quelqu'un de cher et de vénéré.
R. ROLLAND, Jean-Christophe, L'Aube, 1904, p. 44.
b) Plutôt laudatif :
• 3. Cette main qu'il tient abandonnée et moite, il la porte sans défense à ses lévres. Plusieurs fois... pieusement d'abord, avec recueillement; puis avec une émotion grandissante, un bouleversement, une violence irrésistible, accélérée, qui lui délie le cœur.
R. MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, p. 254.
2. [En parlant d'événements hist., soc.]
a) Péj. Perturbation grave. Synon. Confusion, désordre, désastre, ruine :
• 4. Révolution, bouleversement effroyable en Russie. Serait-ce enfin le commencement de l'universelle conflagration attendue par moi si longtemps?
BLOY, Journal, 1905, p. 281.
• 5. Mais l'affreux bouleversement, politique, économique, social, moral, où le désastre, la trahison, l'usurpation, ont plongé notre pays, ne prendra pas fin par le seul fait que les forces allemandes et italiennes auront été écrasées par les forces alliées. Ce bouleversement a des causes profondes. Il aura d'immenses conséquences. La guerre présente est pour toutes les nations, mais avant tout pour la France, une colossale révolution.
DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, p. 474.
SYNT. Bouleversement général; bouleversement du pouvoir, de la société.
b) P. ext., plutôt laudatif. Changement radical, transformation de fond en comble :
• 6. L'écrivain de nos jours, (...) se voit enfin trop directement intéressé à la révolte et à tout bouleversement qui puisse contraindre au renouveau l'homme et le monde, pour n'être pas en secret révolutionnaire, s'il n'ose l'être ouvertement.
PAULHAN, Les Fleurs de Tarbes, 1941, p. 34.
• 7. Une réaction se dessine dans la médecine contemporaine qui y laisse prévoir plus qu'une simple réforme, un bouleversement total.
MOUNIER, Traité du caractère, 1946, p. 178.
1re attest. 1579 fig. (LOSTAL, Disc. philos., 322 dans DELB. Notes); 1611 « désordre, renversement » (COTGR.); dér. de bouleverser, suff. -ement (-ment2). — []. FÉR. Crit. t. 1 1787 : ,,[Le 1er e] est si muet, que dans la prononciation il semble qu'il n'y en a point. Aussi plusieurs écrivent boulversement, bouleverser; mais cette orthographe n'est pas la plus commune, et l'usage ne l'a pas autorisée.`` — Fréq. abs. littér. : 550. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 812, b) 563; XXe s. : a) 671, b) 940.
BBG. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 33. — DUB. Pol. 1962, p. 88, 99, 131.
bouleversement [bulvɛʀsəmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1579, au sens 2.; de bouleverser.
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1 (1611, Cotgrave). Action de renverser, de mettre en grand désordre. ⇒ Branle-bas, cataclysme, chambard, désordre, ravage, renversement, saccage. || Le bouleversement d'un quartier par des travaux de démolition. || Le bouleversement de l'appartement ne laissait aucun doute : les cambrioleurs avaient tout visité. — Résultat de cette action; choses bouleversées.
1 Il ne restait qu'un bouleversement de pierres et de poutres broyées autour d'un grand toit rouge (…)
R. Dorgelès, Les Croix de bois, p. 144.
2 (…) si jamais notre planète est victime d'un cataclysme, à ce moment redoutable, il se trouvera des hommes qui, au milieu du bouleversement et du chaos, auront une pensée désintéressée, scientifique (…)
Renan, Questions contemporaines, in Œ. compl., t. I, p. 218.
2 Action de transformer de façon brutale, de semer le désordre, la confusion dans (qqch.); résultat de cette action. ⇒ Perturbation, ravage, révolution, saccage, trouble. || Le bouleversement des traits du visage par l'émotion. ⇒ Altération. || L'actuel bouleversement des valeurs que connaît la société occidentale. || Une période d'instabilité et de bouleversement politique, économique.
3 (…) le petit drame que représentait, pour ce prêtre, ce bouleversement de ses innocentes habitudes (…)
Paul Bourget, Un divorce, I.
4 La peste de 1502 en Provence, qui fournit à Nostradamus l'occasion d'exercer pour la première fois ses facultés de guérisseur, coïncida aussi dans l'ordre politique avec les bouleversements les plus profonds, chutes ou morts de rois, disparition et destruction de provinces, séismes, phénomènes magnétiques de toutes sortes, exodes de Juifs (…)
A. Artaud, le Théâtre et son double (1938), Le théâtre et la peste (1931), Idées/Gallimard, p. 24.
3 Action de troubler profondément (qqn), de causer une émotion intense; résultat de cette action. || Le bouleversement de l'esprit, des idées. ⇒ Agitation. — (D'une personne). || Il continuait de sourire, son bouleversement restait invisible.
4.1 Dans ce renversement et ce bouleversement de l'âme, pour s'exprimer de la sorte, est-on maître de recueillir son esprit ?
Bourdaloue, Pensées, t. II, p. 28.
5 Toujours en ce qui me concerne (je suis obligé de suivre ici, pas à pas, les étapes de mon raisonnement), l'inouï bouleversement d'âme dont faisait preuve le Polonais attestait que le moment où tout allait se découvrir, c'est-à-dire où il allait être obligé de trahir pour sauver Nicole, ne pouvait plus être très éloigné !
G. Leroux, Rouletabille chez Krupp, p. 139.
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CONTR. Apaisement, calme, ordre.
Encyclopédie Universelle. 2012.