boyau [ bwajo ] n. m.
1 ♦ Intestin d'un animal (ou, fam. au plur., de l'homme). ⇒ entrailles, tripe, viscère. Boyaux de porc, de veau utilisés en charcuterie. ⇒ andouille, boudin, saucisse. Rendre tripes et boyaux. Tordre les boyaux.
♢ Mince corde faite avec la membrane intestinale de certains animaux, servant à garnir des instruments de musique (violon, harpe, guitare) ou à monter des raquettes. — Chir. Boyau de chat, utilisé pour les sutures. ⇒ catgut.
2 ♦ Par anal. (XVIIe) Passage étroit faisant communiquer des sections plus importantes. Boyau de mine. ⇒ tranchée. Rue en boyau.
♢ Conduit, tuyau souple.
3 ♦ (1904) Pneumatique pour bicyclette de course, mince, sans chambre à air.
● boyau nom masculin (latin botellus, petite saucisse) Dans la langue populaire, synonyme de intestin (surtout au pluriel). Corde faite avec la membrane médiane de l'intestin grêle du mouton, et servant à garnir divers instruments de musique, à monter des raquettes, des arcs, etc. Passage long et étroit. Enveloppe cylindrique synthétique ou provenant des intestins des animaux permettant la fabrication et la protection de certains produits de charcuterie. Mince chambre à air, entourée d'une enveloppe de caoutchouc toilé, équipant les bicyclettes de course. Fossé étroit et en zigzag permettant de gagner à couvert les tranchées. ● boyau (citations) nom masculin (latin botellus, petite saucisse) Sébastien Roch Nicolas, dit Nicolas de Chamfort près de Clermont-Ferrand 1740-Paris 1794 Académie française, 1781 Je ne sais quel homme disait : « Je voudrais voir le dernier des Rois étranglé avec le boyau du dernier des Prêtres. » Caractères et anecdotes Diderot peut-être Denis Diderot Langres 1713-Paris 1784 La voix de la conscience et de l'honneur est bien faible quand les boyaux crient. Le Neveu de Rameau ● boyau (expressions) nom masculin (latin botellus, petite saucisse) Boyau de chat, synonyme de catgut. Populaire. Tordre les boyaux, provoquer des douleurs abdominales aiguës. ● boyau (synonymes) nom masculin (latin botellus, petite saucisse) Boyau de chat
Synonymes :
- catgut
Synonymes :
- intestin (surtout au pluriel)
boyau
n. m.
d1./d Intestin des animaux.
— Plur. Fam. Intestin de l'homme.
|| Corde de boyau ou boyau: corde faite avec des intestins de chat ou de mouton, servant à garnir les violons, guitares, etc. (autref. les raquettes de tennis).
d2./d Par anal. Conduit souple en cuir, en toile caoutchoutée, etc.
d3./d FORTIF Fossé en zigzag mettant en communication deux tranchées.
— Souterrain, corridor long et étroit.
d4./d CYCLISME Enveloppe de caoutchouc, plus légère que le pneu.
⇒BOYAU, subst. masc.
I.— Intestin ou viscère des animaux et, péjorativement de l'homme.
A.— [Appliqué aux animaux]
1. Intestin de certains animaux. Boyau de chat, boyau de mouton, boyau de porc. Boyau gras. Troisième intestin du porc.
2. Spéc., dans certains domaines techn.
a) MAN. Ce cheval a du boyau, il n'a point de boyau. ,,Il a beaucoup de flanc, ou il en a peu.`` (Ac. 1845)Ce cheval est étroit de boyau. ,,Il n'a point de corps`` (Ac. 1845).
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. du XIXe et du XXe siècle.
b) TECHNOL. Membrane de l'intestin qui, après traitement, sert à diverses industries, telles qu'en charcuterie la préparation des boyaux soufflés, la fabrication des baudruches, etc... :
• 1. Léon, de la main droite, soulevait un long bout de boyau vide, dans l'extrêmité duquel un entonnoir très évasé était adapté; et, de la main gauche, il enroulait le boudin autour d'un bassin, d'un plat rond de métal, à mesure que le charcutier emplissait l'entonnoir à grandes cuillerées. La bouille coulait, toute noire et toute fumante, gonflant peu à peu le boyau, qui retombait ventru, avec des courbes molles.
ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, p. 692.
— Corde à boyau. Corde faite à partir de certains boyaux, en particulier du boyau de chat et utilisée surtout en chirurgie, en musique et dans la confection des raquettes de tennis. La vielle est un instrument monté de six cordes à boyau (M. CORETTE, Méthode pour apprendre à jouer de la vielle, p. 1) :
• 2. Vierling (électrochord, 1920), Bizos, Boreau et beaucoup d'autres ont transformé, à l'aide d'électro-aimants, les vibrations mécaniques des cordes, en vibrations électriques dans des pianos, des violons, des violoncelles ou des guitares, ce qui nécessite en certains cas le remplacement des cordes de boyau par des cordes d'acier.
Arts et litt. dans la société contemp., t. 1, 1935, p. 3802.
— MUS., fam. Racler le boyau. Jouer mal d'un instrument. Racleur de boyaux (A. FRANCE, Les Désirs de Jean Servien, 1882, p. 140).
B.— [Appliqué à une pers.]
1. Gén. au plur., très fam. Intestins et plus généralement entrailles, viscères :
• 3. Le ventre n'est-il point repu dans le repli de ses boyaux, que vous lui donniez à digérer de la soupe et des pommes de terre, ou le pain le plus tendre et la chair la plus fine?
CLAUDEL, La Ville, 2e version, 1901, II, p. 460.
— Descente de boyaux. Hernie. Panser les descentes de boyaux (POURRAT, Gaspard des Montagnes, À la belle bergère, 1925, p. 280).
2. Loc. et expr. diverses
a) Très fam.
♦ Rendre tripes et boyaux. Vomir les autres, les parisiens, pour s' être un jour risqués à y goûter, avaient failli rendre tripes et boyaux. (ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 609).
♦ Il a toujours six aunes de boyaux vides. Il a toujours faim (attesté dans la plupart des dict. gén.). Mes boyaux crient (FLAUBERT, La Tentation de st Antoine, 1849, p. 324); la faim lui tordait toujours les boyaux (ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 752).
♦ Aimer quelqu'un comme ses petits boyaux. L'aimer comme soi-même. Est-ce ton oncle Pillerault qui nous aime comme ses petits boyaux (BALZAC, César Birotteau, 1837, p. 18). Ces vestales de mes petits boyaux (BLOY, La Femme pauvre, 1897, p. 55). Les petits boyaux de Flaubert (sa nièce) (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1880, p. 74).
♦ Se tordre les boyaux; avoir le boyau de la rigolade. Avoir le fou-rire.
Rem. Attesté dans Lar. encyclop., DUB. et dans quelques dict. d'argot.
b) Emplois exclam. Boyaux du pape! (MÉRIMÉE, Chronique du règne de Charles IX, 1829, p. 160); ventre et boyaux! (HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, p. 333).
3. P. méton., arg. Boyau rouge. Bon buveur. On appelle « boyaux rouges », en Bourgogne, cette espèce d'ivrogne dont le corps ouvert a du tartre noir dans les entrailles, comme un vieux tonneau (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1862, p. 1104).
Rem. A. DELVAU, Dict. de la lang. verte, 1866, p. 47 note que cette expr. empruntée à la Bourgogne est passée dans l'arg. du peuple.
II.— P. anal. Objet ou espace long et étroit comme un boyau.
A.— Dans la lang. cour.
1. Objet ayant la forme d'un boyau. Boyaux d'étoffe (DU CAMP, Le Nil, 1854, p. 201).
2. Passage (rue, chemin), endroit (corridor, pièce) long et peu large. L'étroit boyau des rues (CLAUDEL, Connaissance de l'Est, 1907, p. 30). À cette heure, la tombée du soir emplissait de doute l'étroit boyau, le prolongeait interminablement (COURTELINE, Messieurs-les-Ronds-de-cuir, 1893, III, p. 103).
B.— Dans la lang. techn.
1. BOT. Boyau pollinique. [Dans la germination du pollen] Tube filamenteux qui se forme au niveau de la chambre pollinique lors du contact du grain de pollen avec l'ovule qu'il traverse pour se fixer au sac embryonnaire. Synon. tube pollinique.
2. CH. DE FER. ,,Tube flexible destiné à relier, entre deux véhicules, les conduites de distribution d'air, de vapeur, les commandes de freinage, etc.`` (Lar. 20e). Boyau d'accouplement (Ch. BRICKA, Cours de ch. de fer, t. 2, 1894, p. 88; R. CHAMPLY, Nouv. encyclop. pratique, t. 7, 1927, p. 206).
3. ART MILIT. Fossé étroit, profond et sinueux qui facilite, en temps de guerre, l'accès aux tranchées parallèles ou à d'autres ouvrages. Boyau de tranchée; boyau de communication (P. BOURGET, Le Sens de la mort, 1915, p. 162) :
• 4. On descend dans le boyau. Le soleil y donne. Le boyau est blond, sec et sonore. J'admire sa belle profondeur géométrique, ses parois lisses polies par la pelle, et j'éprouve de la joie à entendre le bruit franc et net que font nos semelles sur le fond de terre dure ou sur les caillebotis, petits bâtis de bois posés bout à bout et formant plancher.
BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 179.
Rem. V. aussi abri, t. 1, ex. 11 et 13.
4. MINES. Galerie étroite entre deux galeries plus larges (cf. VERNE, Les 500 millions de la Bégum, 1879, p. 219).
5. TECHNOLOGIE
a) Long tuyau de cuir, de toile ou de caoutchouc permettant à une pompe hydraulique d'apporter l'eau à distance. Boyau d'arrosage.
b) Sorte de pneu fait d'une mince chambre à air entourée d'une enveloppe de caoutchouc et utilisé sur les bicyclettes de compétition. Roues à boyau (Pédale, 10 mai 1927, p. 5, col. 2) :
• 5. ... on ne voit personne sur la chaussée, sauf deux sinueux et nonchalants cyclistes juchés sur ces tout-endural à petits boyaux... qui sont l'honneur des petits gars de banlieue.
H. BAZIN, Lève-toi et marche, 1952, p. 9.
PRONONC. ET ORTH. — 1. Forme phon. :[bwajo]. LAND. 1834 transcrit encore : boê-iô; LITTRÉ transcrit bo-iô en signalant : ,,Quelques-uns disent boi-iô``. À ce sujet cf. BUBEN 1935, § 78 : ,,La prononciation -- était longtemps en usage et se maintient encore en langage populaire; (...) Quelques dictionnaires enregistrent encore cette prononciation vieillie et populaire dans des mots archaïques et dialectaux`` Cf. aloyau. 2. Forme graph. — Au plur. des boyaux.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. a) Ca 1100 forme fém. issue du plur. neutre botella, buele « entrailles » (Roland, éd. Bédier, 2246); ca 1160 boiel masc. (Enéas, 491 dans GDF.); ca 1340 boyau (Perce-forêt, t. 6, f° 66, col. 2 dans LITTRÉ); b) 1623 technol. dans l'expr. fam. et fig. racler le boyau « jouer mal d'un instrument à corde » (SOREL, Francion, 83, éd. Colombey, Paris, Garnier, 1877 dans IGLF Litt. : se réveiller pour vous entendre racler deux ou trois méchants boyaux de chat?); c) 1651 loc. triviale vomir et tripes et boyaux (SCARRON, Virgile Travesti, éd. V. Fournel, Paris, 1858 1. VI, p. 230a); 2. 1676 p. anal. milit. (A. FÉLIBIEN, Des Principes de l'archit., ..., p. 99 : Boyaux sont des tranchées qui vont en serpentant et sans angles, comme les font les Turcs); d'où 1690 p. ext. « espace long et étroit » (FUR.).
Du lat. botellus — dimin. de botulus [d'où a. fr. buille « boyaux » XIIe s. dans T.-L.] — d'abord attesté en lat. class. au sens de « petite saucisse », seulement plus tard, en l'état actuel de la docum., au sens de « boyau » en parlant de l'homme (802, Lex Frision. dans Mittellat. W. s.v., 1547, 24) et en parlant des animaux (ca 1277 MOSES PANORM., De Infirm., 34 tit., ibid., 29); déjà appliqué au domaine techn. aux XIIe-XIIIe s. (PSEUDO-GERHARDUS, Sal., II, 2, ibid., 31).
STAT. — Fréq. abs. littér. :474. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 578, b) 603; XXe s. : a) 1 024, b) 582.
DÉR. Boyauder, verbe trans., néol., très fam. Étriper. Je t'essorillerai, je te boyauderai (R. ROLLAND, Colas Breugnon, 1919, p. 123). Canon boyaudé. ,,Se dit d'un canon de calibre normal portant de multiples et fines rayures au pas très allongé, grâce auxquelles la grenaille se trouve dispersée`` (BURN. 1970). — 1re attest. 1919 supra; dér. de boyau, dés. -er avec consonne d'appui.
BBG. — COUTURE (B.). Les Réseaux d'eau : éléments de vocab. Meta. 1970, t. 15, n° 3, p. 173. — DARM. Vie 1932, p. 164. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 201. — SIGURS 1963/64, p. 268.
boyau [bwajo] n. m.
ÉTYM. V. 1340; boiel, 1100; lat. botella « entrailles », de botellus « petite saucisse ».
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1 Intestin d'un animal. ⇒ Tripe. || Les boyaux des bêtes abattues sont utilisés en charcuterie (⇒ Boudin, saucisse…). — Remplir un boyau de graisse, de viande… (⇒ Boudinière). — Au plur. Fam. Intestin de l'homme. ⇒ Entrailles, viscères. (1790, in D. D. L.). || Rendre tripes et boyaux. ⇒ Vomir. || Perdre ses boyaux. ⇒ Ébouler (s'), éventrer. || Alcool si fort qu'il semble tordre les boyaux. ⇒ Tord-boyaux.
1 Sa fièvre est augmentée avec une colique dans les boyaux (…)
Mme de Sévigné, Lettres, 334.
1.1 Léon, de la main droite, soulevait un long bout de boyau vide, dans l'extrémité duquel un entonnoir très évasé était adapté; et, de la main gauche, il enroulait le boudin autour d'un bassin, d'un plat rond de métal, à mesure que le charcutier emplissait l'entonnoir à grandes cuillerées.
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 141.
♦ Chir. || Boyau de chat servant à faire des sutures. ⇒ Catgut.
♦ Corde à boyau, ou boyau : corde faite avec les intestins de certains animaux, et servant à garnir les violons, les harpes, à monter des raquettes. — Fam. et vx. || Racler le boyau : jouer mal du violon. — Un boyau de raquette de tennis. — Travail des boyaux. ⇒ Boyauderie, boyaudier.
REM. On trouve chez Céline le dérivé boyasse [bwajas] « entrailles humaines ».
1.2 Il nous avait tout gloutonné… tout l'or !… Ah ! le gros bâfreux sale ventru !… Et il jubilait tout ravi !… à travers les quintes !… Il se tenait plus de rigolade lui le phénomène !… Toute sa boyasse qui tintait !…
Céline, Guignol's band, p. 233.
2 Par anal. Conduit long et étroit servant d'écoulement… ⇒ Tuyau. || Un boyau en toile, en caoutchouc. || Le boyau d'une pompe.
♦ (1904, in Petiot). || Boyau de bicyclette : pneumatique très mince, utilisé sans chambre à air. || Boyaux d'un vélo de course. || Les boyaux coûtent cher et sont très fragiles.
3 Chemin, passage étroit. || Un boyau de mine : galerie étroite faisant communiquer des sections plus importantes. || Boyau de tranchée en zigzag. ⇒ Tranchée. || Une rue en boyau.
1.3 (…) cette porte est l'entrée d'un boyau, aussi obscur que long, des sinuosités duquel ta frayeur en entrant t'empêcha, sans doute, de t'appercevoir; d'abord ce boyau descend, parce qu'il faut qu'il passe sous un fossé de trente pieds de profondeur, ensuite il remonte après la largeur de ce fossé, et ne règne plus qu'à six pieds sous le sol; c'est ainsi qu'il arrive aux souterrains de notre pavillon, éloigné de l'autre d'environ un quart de lieue (…)
Sade, Justine…, t. I, p. 161 (1791).
1.4 La boutique, où l'oncle Gradelle avait amassé son trésor, sou à sou, était une sorte de boyau noir, une de ces charcuteries douteuses des vieux quartiers (…)
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 80.
2 Derrière l'église, la grand'rue se rétrécit, forme un boyau.
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 172.
3 Elles (les bêtes) cheminent lentement, sûrement, les unes derrière les autres, tels des soldats dans les boyaux d'un champ de bataille.
G. Duhamel, Scènes de la vie future, VIII.
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DÉR. Boyauderie, boyaudier, boyauter (se).
COMP. Tord-boyaux. — V. Ébouler, tournebouler.
Encyclopédie Universelle. 2012.