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branle

branle [ brɑ̃l ] n. m.
XIIe; de branler
Vx ou en loc.
1Ample mouvement d'oscillation. balancement. Mettre en branle une cloche. Sonner en branle : donner aux cloches leur balancement maximum (cf. À toute volée).
2Fig. Première impulsion. Donner le branle à une affaire. « On voit quelles forces l'Internationale peut mettre en branle » (Martin du Gard).
Loc. Se mettre en branle : se mettre en mouvement, en action (personnes).
3(1492) Ancienne danse en chaîne ouverte ou fermée.

branle nom masculin (de branler) Littéraire. Ample oscillation d'une cloche, d'un corps ou de la tête. Danse populaire française, souvent accompagnée de chants, de rythme binaire ou ternaire, très en vogue en France à partir du règne de Henri III. Vieux. Hamac de matelot. ● branle (expressions) nom masculin (de branler) Donner le branle à quelque chose, lui donner la première impulsion. Être, mettre en branle, être, mettre en mouvement, en action. ● branle (synonymes) nom masculin (de branler) Littéraire. Ample oscillation d'une cloche, d'un corps ou de la tête.
Synonymes :
- agitation
- balancement
- branlement
- mouvement
- tremblement
Donner le branle à quelque chose
Synonymes :
- élan

branle
n. m.
d1./d Mouvement oscillant d'un corps. Le branle d'une cloche.
d2./d Fig. Impulsion donnée. Donner le branle, mettre en branle: faire entrer en mouvement, donner une impulsion. Se mettre en branle, en mouvement.

⇒BRANLE, subst. masc.
A.— Mouvement d'oscillation. Branle de la tête, d'une cloche :
1. Le jeune homme comprit, et comme il croyait à des idées noires de femme souffrante, il essaya encore de la dissuader. Mais elle s'entêtait d'un branle de la tête, en personne dont la conviction est faite.
ZOLA, La Bête humaine, 1890, p. 33.
Sonner en branle. Sonner une cloche à la volée. À tout branle :
2. ... j'entendis sonner notre cloche lancée à tout branle et à tout battant.
F. FABRE, Xavière, 1890, p. 175.
Fig. Donner, imprimer le branle. Donner une impulsion initiale, déclencher un mouvement :
3. Cyprien (...) imprime un nouveau branle à la conversation qui se mourait...
HUYSMANS, En ménage, 1881, p. 166.
(Être, mettre, se mettre) en branle. Être, mettre (se) en action :
4. Par sa nouveauté, une image poétique met en branle toute l'activité linguistique. L'image poétique nous met à l'origine de l'être parlant.
BACHELARD, La Poétique de l'espace, 1957, p. 7.
Rem. Dans la lang. class. être en branle signifie « être dans l'incertitude ».
B.— P. méton.
1. MAR. Ancien nom du hamac (littéralement objet caractérisé par son mouvement d'oscillation) :
5. On plia les branles; on pointa l'artillerie; on prépara la mousqueterie...
HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p. 63.
2. Ancienne danse du XVIe et du XVIIe siècle au mouvement vif que les danseurs exécutaient en se donnant la main. Branle simple, gai; branle de sortie :
6. Je danse un branle, vois jouer à l'action indiquée par le violon (...) Tout cela est gai, animé, mais bête.
STENDHAL, Journal, t. 2, 1805-08, p. 195.
P. ext. Commencer, mener, ouvrir le branle. Donner l'exemple :
7. ... Napoléon et Hugo mènent le branle pour l'impulsivité de l'instinct débridé contre le jugement.
L. DAUDET, L'Homme et le poison, 1925, p. 78.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. Ca 1165-70 prendre son branle « se mettre en mouvement » (B. DE STE-MAURE, Troie, 24363 dans T.-L.); spéc. 1250-60 « mouvement oscillatoire » (Atre périlleux, 1394, ibid.); ca 1463 sonner a bransle (VILLON, Testament, 1905 dans IGLF Litt.); 2. 1540-46 être en branle de « être sur le point de » (Amadis, IV, 25 dans HUG.) — 1640 (OUDIN Curiositez); 1622 donner le branle à (le P. GARASSE, Rech. des Rech. de Me Est. Pasquier, p. 158 dans LIVET Molière); 1640 mettre un homme en bransle (OUDIN, loc. cit.); 1835 se mettre en bransle (Ac.); 3. XIIIe s. « danse » (CHR. DE TROYES, Chevalier charrette, éd. W. Foerster, 1658); 4. 1678 mar. (GUILLET, Les Arts de l'homme d'épée, Paris, 3e part.).
Déverbal de branler « agiter ». Le sens de « danse » est tiré du syntagme branler une danse (av. 1525, CRETIN, page 63 dans LA CURNE : Ainsi marcha, comme si une dance Voulsist bransler), puis branler « danser » (1572, YVER, p. 573 dans LITTRÉ : Ayant quelque temps branlé à la lourdesque); il est attesté en prov. dès 1492 (GAY).
STAT. — Fréq. abs. littér. :414. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 249, b) 555; XXe s. : a) 961, b) 672.
BBG. — JABERG (K.). Zu den französischen Benennungen der Schaukel. Vox rom. 1945/46, t. 8, pp. 4-6. — ROG. 1965, p. 130.

branle [bʀɑ̃l] n. m.
ÉTYM. V. 1165, prendre son branle « se mettre en mouvement »; de branler.
1 Vx ou littér. a Ample mouvement d'oscillation. Balancement. || Le branle d'une cloche.Vx. || Sonner en branle : donner aux cloches leur balancement maximum. Volée (à la volée); bourdonner. → ci-dessous, Mettre en branle.
Le branle de la tête. Branlement, hochement.
1 Et les yeux à terre, le crâne dur, ils dirent non, toujours non, d'un branle farouche.
Zola, Germinal, t. II, p. 32.
2 Le moindre sujet d'alarme se traduisit chez elle par un branle machinal de son petit front d'ivoire (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 120.
Poét. || « Le branle universel de la danse macabre » (cit. 3, Baudelaire).
b Mouvement.
2.1 Mais toujours passions folles, sang qui bout, viscérales lubies qui donnent au monde son branle.
Régis Debray, l'Indésirable, p. 194.
c Loc. mod. Mettre en branle. || Mettre en branle une cloche. → ci-dessus, Sonner en branle. — Fig. || Mettre en branle : mettre en mouvement, donner la première impulsion à. → Netteté, cit. 6.
3 (…) vers la fin du jour, après un grand effort, je crois avoir remis en branle l'informe masse.
Gide, Journal (1907).
4 (…) je suis responsable de cette déplaisante petite agitation, de cette mise en branle de forces oisives (…)
Colette, la Naissance du jour, p. 89.
5 On voit quelles forces l'Internationale peut mettre en branle quand elle le veut.
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 39.
Être en branle, se mettre en branle : se mettre en mouvement, en action.
6 La marche a quelque chose qui anime et avive mes idées : je ne puis presque penser quand je reste en place; il faut que mon corps soit en branle pour y mettre mon esprit.
Rousseau, les Confessions, V.
2 Fig. et vx. Première impulsion (donnée à qqch. que l'on met en activité, en mouvement, en train). || Suivre le branle général (Académie). || Donner le branle à une affaire.
3 (XIIIe). a Anciennt (hist. de la mus.). Danse à figures où un ou deux danseurs conduisaient les autres; air sur lequel on la dansait. || Danser un branle. || Jouer un branle.
7 Le branle, qui fut tellement célèbre que chaque province avait le sien, est l'ancêtre vénérable et joyeux de nos quadrilles et de certaines figures du cotillon.
F. de Miomandre, Danse, p. 28.
Loc. fig. (vx). Mener, ouvrir, commencer le branle : donner le premier l'exemple d'une chose.
b Mod. Danse en chaîne à pas réglé. || La gavotte bretonne est un branle.
4 (1678). Vx. Hamac de matelot. || Mettre bas les branles. Branle-bas.
REM. Dans de nombreux emplois, le mot est d'usage restreint, à cause de la fréquence du sens érotique de branler et de ses dérivés.
COMP. (De 4.) Branle-bas.

Encyclopédie Universelle. 2012.