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breuvage

breuvage [ brɶvaʒ ] n. m.
XVIe; bruvaige 1450; bovrage XIIe; des inf. beivre, boivre, var. anc. de boire
1Boisson d'une composition spéciale ou ayant une vertu particulière. « un breuvage que la petite Fadette lui avait appris à composer » (Sand).
2Anglic. (conservé au Canada, sous l'infl. de l'angl. beverage) Boisson non alcoolisée. Et comme breuvage ? Thé ou café ?

breuvage nom masculin (ancien français beivre, boire, du latin bibere) Boisson d'une composition spéciale ou, familièrement, boisson quelconque. Au Québec (emploi critiqué), boisson non alcoolisée accompagnant un repas, en particulier au restaurant.

breuvage
n. m.
d1./d Vx ou litt. Boisson.
(Québec) Dans un restaurant, boisson non alcoolisée.
d2./d Mod. Boisson spécialement composée, médicamenteuse ou non. Un breuvage sédatif.
|| (Réunion) Tisane aux vertus magiques.

⇒BREUVAGE, subst. masc.
A.— Liquide à boire.
1. Littér. ou emphatique. Boisson. Breuvage agréable, amer, insipide; breuvage des dieux :
1. Les Hindous comme les Grecs et les Romains se figuraient les dieux avides non seulement d'honneurs et de respect, mais même de breuvage et d'aliment. L'homme se croyait forcé d'assouvir leur faim et leur soif, s'il voulait éviter leur colère.
FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, p. 26.
2. Spéc. Boisson composée, préparée en vue d'un certain effet, ayant des propriétés particulières, réelles ou supposées (curatives, magiques, bénéfiques ou néfastes). Breuvage mortel, salutaire :
2. ... avouez que cet homme vous a donné quelque philtre, quelque boisson narcotique, quelque breuvage empoisonné et maudit...
A. DUMAS Père, Mlle de Belle-Isle, 1839, III, 4, p. 64.
SYNT. Breuvage antiseptique, calmant, empoisonné, excitant, tonique; breuvage d'immortalité; breuvage de vie.
B.— P. métaph. Cet amer breuvage, la solitude (PSICHARI, Le Voyage du centurion, 1914, p. 75) :
3. La voix sage :
...
La politique est l'art de faire avec la fange
...
Les fautes, les erreurs, les crimes, les venins
...
Un breuvage que puisse avaler l'honnête homme.
HUGO, L'Année terrible, 1872, p. 356.
Rem. Sur le rad. de breuvage, L. Daudet a forgé le néol. breuver employé au sens fig. « se délecter de ». Il [le Roi] écoute la sentence, comme s'il breuvait un langage exquis (Les Lys sanglants, 1938, p. 256).
PRONONC. :[]. PASSY 1914 admet également [ø] fermé pour la 1re syll. À ce sujet cf. MART. Comment prononce 1913, p. 95 : ,,Michaëlis et Passy enregistrent aussi et admettent (...) eu fermé dans breuvage et dans pleurer : c'est une prononciation qu'on ne doit pas entendre souvent.``
ÉTYMOL. ET HIST. — Fin XIIe s. beverage (CHASTELAIN DE COUCI, Chansons, éd. A. Lerond, III, 19).
Dér. de l'inf. substantivé a. fr. bevre, beivre, boivre (1160-74, Rou dans KELLER), v. boire, avec métathèse de r; suff. -age.
STAT. — Fréq. abs. littér. :273. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 533, b) 444; XXe s. : a) 346, b) 259.
BBG. — DUCH. 1967, § 59. — LEW. 1960, p. 102. — SIGURS 1963/64, p. 96, 476. — STAAFF (E.). Qq. rem. sur le passage d'eu atone à u en fr. In : [Méel. Wahlund (C.)]. Mâcon, 1896, pp. 252-253.

breuvage [bʀœvaʒ] n. m.
ÉTYM. XVIe; beverage, bovrage, XIIe; bruvaige, 1450; des inf. beivre, boivre, var. anc. de boire.
1 Vx ou littér. Boisson. || Boire un breuvage agréable, amer.
1 Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
La Fontaine, Fables, I, 10.
2 Avec notre goût émoussé, violenté, accoutumé aux liqueurs fortes nous sommes d'abord tentés de déclarer ce breuvage insipide (…)
Taine, Philosophie de l'art, t. II, p. 161.
2.1 Arrière la rancune abominable ! arrière
L'oubli qu'on cherche en des breuvages exécrés !
Verlaine, la Bonne Chanson, IV, Pl., p. 104.
2 Mod. Boisson d'une composition spéciale ou ayant une vertu particulière (→ Boisson, cit. 1). || Un breuvage empoisonné. || Breuvage préparé pour un malade. || Ordonner, administrer un breuvage.
3 (…) il lui fit boire (à la vache) un breuvage que la petite Fadette lui avait appris à composer.
G. Sand, la Petite Fadette, XXVI, p. 172.
Littér., poét. || Le, un breuvage des Dieux. Nectar. || Breuvage mystérieux, qui engendre l'amour. Philtre.
4 O baiser ! Mystérieux breuvage (…)
A. de Musset, la Confession d'un enfant du siècle, III, 11 (→ Baiser, cit. 13).
5 Je rappellerai seulement que l'idée de symboliser l'amour involontaire, irrésistible et éternel, par ce breuvage dont l'action — et c'est en quoi il diffère des philtres vulgaires — se prolonge pendant toute la vie et persiste même après la mort (…)
G. Paris, Préface à Trisan et Iseult (éd. J. Bédier).
3 Anglic. (Conservé au Canada, sous l'infl. de l'angl. beverage). Boisson non alcoolisée. || Et comme breuvage ? Thé ou café ?

Encyclopédie Universelle. 2012.