brouette [ bruɛt ] n. f.
1 ♦ Anciennt (jusqu'au XVIIe) Véhicule à deux roues; sorte de chaise à porteurs montée sur deux roues. ⇒ vinaigrette.
2 ♦ (XIVe) Petit véhicule à une seule roue placée à l'avant, muni de deux brancards et qui sert à transporter des fardeaux à bras d'homme. Pousser une brouette. Brouette de jardinier, de terrassier. Brouette en bois, en métal.
● brouette nom féminin (ancien français beroue, du bas latin birota, véhicule à deux roues) Appareil de manutention à bras, constitué d'une caisse montée sur une ou deux roues et muni de deux brancards.
brouette
n. f. Petit tombereau à une roue et deux brancards.
⇒BROUETTE, subst. fém.
A.— Vx. Véhicule à deux roues et à deux brancards qui servait au transport des personnes :
• 1. L'usage des voitures de place est d'une utilité si généralement reconnue, qu'on est tout étonné d'apprendre qu'il ne date que du commencement du dernier siècle, et qu'avant cette époque on ne se servait que de brouettes ou de chaises à porteurs.
JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, t. 1, 1811, p. 73.
B.— Courant
1. Véhicule à une roue et à deux brancards servant au transport des matériaux. Pousser, tirer, traîner une brouette :
• 2. À la bibliothèque de Saint-Dié (Vosges), il y a un missel (...) du quinzième siècle. Une de ses miniatures représente une brouette, une vraie brouette, avec sa roue, ses deux supports, son double levier... Ainsi donc, cet instrument de travail, dont tous les traités de mécanique placent l'invention en 1640, et font honneur à Pascal est connu et employé dans les Vosges depuis 500 ans.
BARRÈS, Mes cahiers, t. 4, 1905-06, p. 149.
♦ Vieilli, fam. [La brouette représentant les travaux forcés p. ex. pour les terrassements] Être condamné à la brouette.
P. métaph. :
• 3. Mais je savais aussi qu'il fallait nous défendre, et qu'on ne pouvait pas envoyer des nobles à notre place; qu'il fallait nous en mêler nous-mêmes, ou traîner la brouette dans tous les siècles.
ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, t. 1, 1870, p. 491.
♦ Vieilli, fam. Cuir de brouette. Bois. Une paire de bottes en cuir de brouette (POURRAT, Gaspard des Montagnes, À la belle bergère, 1925, p. 92).
— P. méton., fam. Brouettée. Deux brouettes de charbon (HAMP, Marée fraîche, 1908, p. 94).
2. Fam. Véhicule qui avance péniblement. Ce train n'est qu'une brouette.
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1202, mai, Capi (Somme) brouete « petite charrette à une ou deux roues » (Enquête faite à Capi touchant le péage de Bapaume dans M. TAILLIAR, Recueil d'actes des XIIe et XIIIe s. en lang. rom. wallonne du nord de la France, Douai, 1849, p. 20); 1329 prob. munie de brancards (Invent. de Mad. Ysab. de Mirande, A. Vienne dans GDF. Compl.); 1379 servant à véhiculer des marchandises (A.N. JJ 115, f° 142 r°, ibid.); 2. 1690 « sorte de chaise à porteur » (FUR.); 3. 1690 (FUR. : [on appelle ironiquement broüettes] les carrosses mal propres & mal attelez); 1718 (Ac. : On dit par raillerie d'Un mechant petit carrosse, que C'est une broüette).
Dimin. en -ette d'un a. fr. beroue, issu du b. lat. birota « véhicule à deux roues » (Code Théodosien, 8, 5, 9 dans TLL s.v., 1005, 18) lui-même issu par ell. de birota carruca, rheda.
STAT. — Fréq. abs. littér. :258. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 204, b) 365; XXe s. : a) 558, b) 391.
BBG. — DUCH. 1967, § 64. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 34. — GOUG. Mots t. 1 1962, p. 204. — RIGAUD (A.). Calculs approximatifs. Déf. Lang. fr. 1968, n° 42, p. 14. — ROBERT (I.). De l'infarctus au fromage, ou savons-nous lire? Déf. Lang. fr. 1967, n° 39, p. 16.
brouette [bʀuɛt] n. f.
ÉTYM. 1202; dimin. d'un anc. franç. beroue, du bas lat. birota « (véhicule) à deux roues », de bis, et rota.
❖
1 Anciennt (jusqu'au XVIIe). Véhicule à deux roues; (1690) sorte de chaise à porteur montée sur deux roues. ⇒ Vinaigrette. || L'invention de la brouette à porteur est attribuée à Pascal.
1 Passepartout, les mains dans les poches, se rendit donc vers le port Victoria, regardant les palanquins, les brouettes à voile, encore en faveur dans le Céleste Empire, et toute cette foule de Chinois, de Japonais et d'Européens, qui se pressait dans les rues.
J. Verne, le Tour du monde en 80 jours, p. 180.
2 (1329). Mod. Petit véhicule à une roue muni de deux brancards et qui sert à transporter des fardeaux à bras d'homme. || Pousser une brouette. || Brouette traditionnelle, en bois. || Brouette en métal, en matière plastique, à roue caoutchoutée. || La roue, le coffre d'une brouette. || Brouette de jardinier, de terrassier. || Brouette à fond grillé, à barres. || Brouette à bascule. || Brouette à deux roues. ⇒ Diable. || Brouette à bagages.
2 (…) des jeux qui n'étaient maintenant plus de leur âge : comme de faire petites brouettes d'osier, ou petits moulins (…)
G. Sand, la Petite Fadette, VII, p. 47.
3 Et voilà qu'on me jugeait capable de pousser la brouette. À vrai dire, je m'y étais déjà exercé en cachette dans la cour, derrière chez moi. J'avais bien craché dans mes mains comme on doit faire pour qu'elles ne glissent pas sur les poignées toutes lisses à force d'usage. Mais les brancards d'une brouette sont faits pour les grandes personnes. J'avais les bras trop courts, la caisse était plus lourde que je ne pensais, cette maudite roue cerclée de fer avait sûrement planté des racines dans le sol, une force invisible pesait à droite ou à gauche dès que je soulevais de terre les pieds de bois, bref, le mieux que je pus faire en m'y donnant tout entier fut de pousser l'engin sur quelques mètres.
P.-J. Hélias, le Cheval d'orgueil, p. 264.
♦ Fam. et vieilli. Véhicule poussif. || Sa voiture est une vraie brouette. || Ne prends pas ce train : c'est une brouette.
♦ ☑ Loc. fam. Cuir de brouette : bois.
♦ Par métonymie. ⇒ Brouettée. || Une brouette de paille.
♦ Par anal. Jeu d'enfant dans lequel une personne marche sur les mains pendant qu'une autre lui tient les jambes à la façon des brancards d'une brouette.
4 (…) le grand écart, le poirier, la roue, la cabriole, le cochon pendu, la brouette.
Marie Cardinal, les Mots pour le dire, p. 189.
❖
DÉR. Brouettée, brouetter.
COMP. Motobrouette.
Encyclopédie Universelle. 2012.