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brouhaha

brouhaha [ bruaa ] n. m.
• 1552; o. i., p.-ê. altér. onomat. de l'hébr. barukh habba « béni soit celui qui vient »
Vx Rumeur d'approbation, applaudissements.
(XVIIIe) Mod. Bruit confus qui s'élève d'une foule. rumeur. Le brouhaha des conversations, d'une gare. « un brouhaha de séance parlementaire » (Martin du Gard).

brouhaha nom masculin (altération onomatopéique de l'hébreu bārākh habbā, paroles d'un psaume) Bruit de voix confus : Le brouhaha des fins de réunion.brouhaha (difficultés) nom masculin (altération onomatopéique de l'hébreu bārākh habbā, paroles d'un psaume) Orthographe Plur. : des brouhahas. ● brouhaha (synonymes) nom masculin (altération onomatopéique de l'hébreu bārākh habbā, paroles d'un psaume) Bruit de voix confus
Synonymes :
- bourdonnement
- tapage
- tohu-bohu
- tumulte

brouhaha
n. m. Bruit confus qui s'élève dans une assemblée nombreuse. Un grand brouhaha.

⇒BROUHAHA, subst. masc.
A.— Bruit confus indiquant l'approbation ou la désapprobation d'un public. Brouhaha de foule. Au milieu des applaudissements et des brouhahas (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 272).
P. métaph. :
Quand je publie un livre, cela fait aux petits l'effet d'une pierre qui tombe dans leur étang. De là, un tapage nocturne. (...) Mais de temps en temps, au plus fort du brouhaha des grenouilles, une grande voix s'élève pour moi, voix de poëte, voix d'artiste, voix de philosophe, ...
HUGO, Correspondance, 1869, p. 201.
B.— P. ext.
1. Bruit confus mais assez fort, en particulier de voix, souvent accompagné d'agitation, voire de tumulte. Brouhaha joyeux. Grand brouhaha de vagues et de vents (HUGO, Correspondance, 1857, p. 265). Tout à coup un silence réel succéda au brouhaha des conversations (THEURIET, Le Mariage de Gérard, 1875, p. 77).
2. Animation, agitation. On contemple de loin (...) le brouhaha de la rivière (P. ARÈNE, Vers la calanque, 1896, p. 12).
P. métaph. Le brouhaha de lumières [d'une avenue] (A. ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, p. 135).
Au fig. Le brouhaha des idées parisiennes s'efface (TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de F.-T. Graindorge, 1867, p. 322).
PRONONC. ET ORTH. :[]. PASSY 1914 transcrit : [] avec [h] aspiré (onomat.). LITTRÉ mentionne également la forme brouha. Au plur. des brouhahas.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1548 loc. interjective attribuée au diable, destinée à inspirer la terreur (Farce du Savetier, Ancien Théâtre fr., p. p. M. Viollet le Duc 1854, t. 2, p. 137 : Audin : Je prie à Dieu que le grant dyable Te puisse emporter. Le curé, habillé en dyable : Brou, brou, brou, ha, ha, Brou, ha, ha. Audin : Jésus, Notre-Dame! Le Grant dyable emporte ma femme); 2. 1552 subst. (Ch. ESTIENNE, Dictionarium latinogallicum, s.v. tragoedias agere : faire d'ung neant une grande chose, faire ung grand brouhaha pour un rien); 1659 « bruit confus marquant l'approbation des spectateurs dans un théâtre » (MOLIÈRE, Les Précieuses ridicules, éd. du Seuil, 1962, p. 107, scène IX); qualifié de ,,fam.`` par l'Ac. 1718-1932; av. 1755 « bruit confus » (SAINT-SIMON, Mémoires, 64, 65 dans LITTRÉ : Ce brouhaha de passer dans la pièce d'audience était toujours assez long).
Orig. discutée. L'hyp. la plus probable semble être celle d'une altération onomatopéique de l'hébr. (FEW t. 20, p. 24; EWFS2; BL.-W.5; Lok., n° 256; REW68, n° 968) « béni soit celui qui vient » (formule complète : « béni soit celui qui vient au nom du Seigneur », Psaume 118, 26, par laquelle les Lévites accueillaient le peuple se dirigeant vers le Temple) : ces paroles, fréquemment empl. dans les prières juives, auraient été déformées par ceux qui ignorent l'hébreu. Pour la formule attribuée au diable et le sens péj., cf. sabbat « jour de repos des juifs » et « assemblée nocturne de sorciers et de sorcières ». L'hyp. d'une orig. purement onomatopéique est soutenue par MÉN. 1750, DG, DAUZAT 1968, SAIN. Sources t. 3, pp. 150-151; le texte de Rabelais cité par ce dernier (Le Quart Livre, 1552, XIII, 61-67, éd. R. Marichal, 1947, p. 84 : tous sortirent on chemin au davant de luy [...] sonnans de leurs cymbales et hurlans en diable : « Hho, hho, hho, hho, brrrourrrourrrs, rrrourrrs, rrrourrrs. Hou, hou, hou. Hho, hho, hho. Frere Estienne, faisons nous pas bien les Diables? ») pourrait n'être qu'une autre adaptation burlesque du psaume 118 (dans les deux cas il s'agit d'une formule d'accueil) par imitation de la Farce du Savetier.
STAT. — Fréq. abs. littér. :290. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 89, b) 555; XXe s. : a) 600, b) 497.
BBG. — DUCH. 1967, § 15, 74. — SAIN. Sources t. 3 1972 [1930], pp. 150-151.

brouhaha [bʀuaa] n. m.
ÉTYM. 1552; brou, brou, brou, ha, ha, brou, ha, ha, interj., 1548; orig. incert., p.-ê. altér. onomatopéique de la formule d'accueil en hébreu bārūkh habbā.
1 Vx. Rumeur d'approbation, applaudissements.
1 (…) si le comédien ne s'y arrête (au beau vers), et ne vous avertit par là qu'il faut faire le brouhaha ?
Molière, les Précieuses ridicules, 9.
2 Les applaudissements commencèrent dès la protase; à chaque vers c'était un brouhaha, et à la fin de chaque acte un battement de mains à faire croire que la salle s'abîmait.
A. R. Lesage, Gil Blas, X, 5.
2 (Av. 1755). Mod. Bruit confus qui s'élève dans une foule. Rumeur, tapage. || Le brouhaha d'un hall de gare. || Des brouhahas de voix.
3 (…) la porte de la salle céda; un brouhaha de séance parlementaire; des étudiants, en grappes, riant, s'interpellant, se pressaient les uns contre les autres (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 275.
4 Des éclats de rire aigus, un petit brouhaha d'accueil dans le hall (…)
Colette, Chéri, p. 70.
5 C'était un mouvement, une excitation, une cohue, un brouhaha dont on ne saurait donner une idée, les indigènes de classe inférieure étant fort démonstratifs, et les étrangers ne leur cédant guère sur ce point.
J. Verne, Michel Strogoff, p. 74.
Fig. Ensemble confus et agité. || « Le brouhaha des idées parisiennes » (Taine, in T. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.