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byzantin

byzantin, ine [ bizɑ̃tɛ̃, in ] adj.
• 1732; bas lat. Byzantinus, de Byzantium, gr. Buzantion « Byzance »
1De Byzance, propre à Byzance et à son empire. L'Empire byzantin : l'Empire romain d'Orient (fin IV e-1453). Théodora, impératrice byzantine. L'histoire, la civilisation byzantine. Le grec byzantin : forme ancienne du grec, encore employée dans la liturgie grecque orthodoxe. — L'art byzantin, de l'Empire byzantin, et (vx) l'art roman. Icône byzantine. Église byzantine, à coupole(s). — N. Les Byzantins.
2(1838) Fig. Qui évoque, par son excès de subtilité, par son caractère formel et oiseux, les disputes théologiques de Byzance. Discussion, querelle byzantine (cf. Discuter sur le sexe des anges, couper les cheveux en quatre). « Les amateurs de querelles byzantines et autres fendeurs de fils en quatre » (Duhamel).

byzantin, byzantine adjectif et nom (bas latin byzantinus) De Byzance ou de l'Empire byzantin. ● byzantin, byzantine (expressions) adjectif et nom (bas latin byzantinus) Discussions, querelles byzantines, discussions oiseuses à force d'être subtiles. Grec byzantin, forme ancienne du grec qui fut la langue administrative de l'Empire byzantin et qui est encore utilisé pour la liturgie de l'Église grecque orthodoxe. Rite byzantin, rite pratiqué par 95 % des fidèles orthodoxes et certains chrétiens orientaux unis à Rome. ● byzantin, byzantine (synonymes) adjectif et nom (bas latin byzantinus) Discussions, querelles byzantines
Synonymes :
- oiseux
- raffiné
- subtil

byzantin, ine
adj. (et n.).
d1./d De Byzance. Empire byzantin. Style byzantin.
d2./d adj. Fig. Qui fait preuve de byzantinisme. Esprit byzantin.
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byzantin
(Empire) nom donné à l'Empire romain d'Orient après qu'il se fut séparé en 395 de l'Empire romain d'Occident (apr. la mort de Théodose). Cet état subsista jusqu'à la prise de Constantinople par les Turcs (1453). Il fut en butte dès le IVe s. à de graves crises relig. et sociales, et dut lutter contre les invasions barbares qui provoquèrent la chute de Rome (476). Justinien Ier (527-565) ne parvint pas à reconstituer l'Empire rom. Son règne fut un des plus grands, par l'éclat des institutions (Code justinien), des arts et des écoles, propagatrices de l'hellénisme chrétien. Mais la constitution d'un puissant état franc protégeant Rome fit abandonner à Byzance ses visées unitaires (VIIIe s.). L'Empire, affaibli par les querelles intestines, dut lutter contre les envahisseurs arabes (dès le VIIe s.) et slaves. La stabilisation polit. due à la dynastie macédonienne (867-1057) permit un renouveau culturel et une reconquête territoriale, achevée sous Basile II (976-1025). Malgré les efforts des Comnènes (1081-1185), l'intégrité de l'Empire, qui avait rejeté l'autorité papale (schisme d'Orient, 1054), ne put être conservée devant les invasions turques, slaves et normandes. La conquête latine née de la 4e croisade (prise de Constantinople en 1204) divisa l'état: Empire latin d'Orient, empires de Trébizonde et de Nicée, despotat d'épire, ces trois derniers restant aux Byzantins. Les Latins, chassés de Constantinople en 1261 par les Byzantins, se maintinrent dans le Péloponnèse et dans les îles. L'Empire ne retrouva pas son unité territoriale et subit les attaques des Turcs. Ceux-ci prirent Constantinople en 1453, le Péloponnèse en 1460 et Trébizonde en 1461. L'Occident n'avait point secouru Byzance. - L'art byzantin a fondu des apports gréco-romains, orientaux (perse, syrien, anatolien) et barbares. On distingue trois " âges d'or ": la période justinienne (VIe-VIIIe s.); celle des empereurs macédoniens (IXe-XIe s.) et des Comnènes (fin XIe-XIIe s.), marquée par une diffusion dans les pays méditerranéens, slaves et caucasiens; la "Renaissance" du temps des Paléologues, période d'expansion dans les pays balkaniques.

⇒BYZANTIN, INE, adj.
A.— Qui habite Byzance ou l'empire byzantin ou qui en est originaire. La noblesse byzantine.
Emploi subst. Le concours escompté des byzantins (GROUSSET, L'Épopée des croisades, 1939, p. 201).
B.— Relatif à Byzance ou à l'empire byzantin. La puissance byzantine (GROUSSET, L'Épopée des croisades, 1939, p. 290); l'histoire byzantine (MICHELET, Sur les chemins de l'Europe, 1874, p. 452).
En partic. Qui appartient à l'art de Byzance ou le rappelle. Arcades byzantines (G. SAND, Lélia, 1839, p. 483); ornementation byzantine (HUGO, Le Rhin, 1842, p. 109); madones byzantines (R. ROLLAND, Jean-Christophe, La Nouvelle journée, 1912, p. 1485) :
1. ... les derniers petits nuages d'or venaient tangenter la ligne des eaux et semblaient, dans l'éloignement, aussi minces que des hachures. Ou bien quelquefois c'étaient simplement de longues bandes qui traversaient l'air, or sur or : les nuages d'un or clair et comme incandescent, sur un fond byzantin d'or mat et terni.
LOTI, Mon frère Yves, 1883, p. 72.
Au fig., domaine de la pensée, du discours. Qui ne présente ni objet ni intérêt réels, qui se perd en subtilités oiseuses. Discussions, querelles byzantines :
2. On a de bons fusils, de bons canons pour reprendre l'Alsace-Lorraine; on va les essayer sur ceux qui réclament la justice, la loi, et autres inventions byzantines. Justement, ils n'ont rien que des parapluies à opposer à tout cet appareil de guerre.
CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, p. 536.
Rem. On rencontre dans la docum. le néol. d'aut. byzantiner, verbe intrans. Faire preuve de byzantinisme. N'esthétisons pas, ne byzantinons pas (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1870, p. 595).
PRONONC. :[], fém. [-in].
ÉTYMOL. ET HIST. — A. — 1. 1338 subst. « monnaie de Byzance » (Turin, Arch. de la cour, Trattati diversi, mazzo 3° dans GDF.); 2. 1732 adj. (Trév. : Byzantin. Qui est de Byzance); 3. 1803 subst. « collection des historiens byzantins » (CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 1, p. 475). B.— 1846 adj. « qui est d'une subtilité excessive » (MICHELET, Le Peuple, p. 222); 1875, mars, subst. « id. » (E. et J. DE GONCOURT, Journal, p. 982).
Empr. au b. lat. byzantinus « qui est de Byzance » (TERTULLIEN, Scap., 3 dans TLL s.v., 2270, 1), dér. de Byzantium, nom de Byzance en lat. class., transcription du gr. .
STAT. — Fréq. abs. littér. :404. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 458, b) 341; XXe s. : a) 544, b) 816.
BBG. — LAJAUNIE (M.-A.). Préjugés et lang. Vie Lang. 1968, p. 669. — ROG. 1965, p. 116.

byzantin, ine [bizɑ̃tɛ̃, in] adj.
ÉTYM. 1732; n. m., 1338, « monnaie de Byzance »; bas lat. Byzantinus, de Byzantium, grec Buzantion « Byzance ».
1 De Byzance, propre à Byzance et à son empire. || Empire byzantin : empire romain d'Orient (fin IVe-1435). || L'histoire, la civilisation byzantine. || Littérature byzantine. || Droit byzantin. || Le grec byzantin. || L'Orient byzantin. || Le Monde byzantin, œuvre de L. Bréhier.
N. (rare au fém.). || Les Byzantins. || « L'économie dirigée que pratiquaient les Byzantins » (H. Pirenne, Grands courants de l'hist. universelle, t. II, p. 99). || L'art, le style byzantin, art chrétien d'Orient, développé notamment dans les Balkans et en Italie. || Église byzantine. || Mosaïques, fresques byzantines. || Chapiteau byzantin.
1 À l'apogée de l'art impérial, la puissance romaine s'étendait jusqu'aux confins du monde méditerranéen; au VIe siècle, seule la puissance byzantine conserve forme d'empire dans l'anarchie universelle. Ce Nouvel Empire a substitué un peuple d'apparitions immobiles à un peuple de statues.
Malraux, la Métamorphose des dieux, p. 113.
Vx (au XIXe). Dont le style se rapproche du byzantin.REM. L'adj. s'oppose à gothique et est approximativement appliqué à l'art roman (→ Roman).
2 Les deux parties latérales (de la cathédrale de Strasbourg) sont des chefs-d'œuvre de sculpture et d'architecture; l'une est mauresque, l'autre est byzantine, et chacune est bien préférable à l'immense façade (…)
Nerval, Lorely, Du Rhein au Mein, I, Pl., t. II, p. 747.
N. B. Mauresque qualifie ici l'arc en tiers-point du style gothique.
2 (1838). Fig. Qui évoque, par son excès de subtilité, par son caractère formel et oiseux, les disputes théologiques de Byzance.Discussion, querelle byzantine (→ Discuter sur le sexe des anges). || La France byzantine, de J. Benda.
3 Croyez bien qu'il ne s'agit pas là d'un luxe futile n'intéressant que les grammairiens patentés, les amateurs de querelles byzantines et autres fendeurs de fils en quatre.
G. Duhamel, Discours aux nuages, I.
DÉR. Byzantiner, byzantinisant, byzantinisme, byzantiniste.
COMP. Byzantinologie, byzantinologue.

Encyclopédie Universelle. 2012.