caboche [ kabɔʃ ] n. f.
• XIIIe; var. picarde de caboce, fam., av. 1170, de boce (→ bosse) et préf. péj. ca-
1 ♦ Fam. Tête.
♢ Fig. N'avoir rien dans la caboche. Il a une rude, une sacrée caboche ! il est têtu. ⇒ cabochard.
2 ♦ (1680) Clou à grosse tête pour ferrer les souliers.
● caboche nom féminin (mot picard, d'un élément ca-, et ancien français boce, bosse) Familier. Tête, esprit : Mets-toi bien ça dans la caboche. Portion de tige adhérant au pétiole de la feuille de tabac. Clou à grosse tête utilisé en particulier pour renforcer la semelle des chaussures de fatigue. ● caboche (expressions) nom féminin (mot picard, d'un élément ca-, et ancien français boce, bosse) Familier. Avoir une sacrée caboche, être très têtu.
caboche
n. f. Fam. Tête. Qu'est-ce qui se passe dans ta caboche?
⇒CABOCHE, subst. fém.
A.— Fam. Tête. Grosse caboche (Ac. 1798-1932, ROB.).
— P. méton.
1. Intelligence, jugement, mémoire. (Avoir une) bonne caboche; manquer de caboche :
• 1. Oh! Je me souviens très bien, la caboche est encore solide...
ZOLA, L'Assommoir, 1877, p. 698.
♦ Avoir la caboche dure. Avoir une intelligence bornée, être entêté. Oh! Fernand, en voilà un qui avait la caboche dure! (ZOLA, Vérité, 1902, p. 51).
2. Personne intelligente. Être une (fameuse) caboche :
• 2. ... c'est une caboche, cette Paula, malgré ses airs de pensionnaire.
G. DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Vue de la Terre promise, 1934, p. 188.
B.— P. anal. Clou à large tête servant à ferrer les chaussures de marche. Larder les semelles de « caboches » grosses comme des crampons (J. DE LA VARENDE, Le Curé d'Ars et sa passion, 1957, p. 21).
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1. 1165-70 caboce fam. « tête » (B. DE STE MAURE, Troie, 27163 dans T.-L.); XIIIe s. [date du ms.] caboche (Première Continuation de Perceval, éd. Roach, 4330, var. du ms. P); 2. 1680 « petit clou à grosse tête » (Ordonn. dans LITTRÉ). Composé de ca- et de l'a. fr. boce (bosse1); l'intermédiaire de l'a. fr. cabocier (cabosser; EWFS2) ne semble pas nécessaire; caboche est une forme normanno-picarde. Ca- est un pseudo-préf. entrant dans la compos. de nombreux mots fr. et dial., d'orig. discutée. Hyp. vraisemblable de W. von Wartburg dans Mél. Schuchardt 1922, pp. 116-125, qui distingue : 1) des mots en ca- résultant du croisement de deux mots sémantiquement voisins (procédé de composition tautologique fréquent dans la lang. pop.; v. aussi Schuchardt dans Z. rom. Philol. t. 27, pp. 613-14) du type cahute, de cabane et hutte; cf. aussi carnichot, cafouiller, caliborgne, cafourniau et formes dial. citées par W. von Wartburg, loc. cit.; 2) des mots formés à l'aide d'un élément péj. et augm. ca-, dégagé à partir des mots cités ci-dessus; explication valant pour caboche, cabosse, pic. capeigner « se prendre aux cheveux », dial. du Centre cahuer « huer », etc.; v. aussi formes pic. citées par C. Brunel dans Mél. Roques (M.), 1946, pp. 119-130, et W. von Wartburg, Probl. et méthodes de la ling., 1963, pp. 92-94. Aux hyp. de J.J. Salverda de Grave (ds Mél. Kern, 1903, pp. 123-126), suivi par NYROP t. 3, n° 526, et de E. Gamillscheg (ds Z. rom. Philol., t. 40, pp. 166-169) s'opposent des raisons essentiellement géogr. (v. Wartburg dans Mél. Schuchardt, loc. cit.). Fréq. abs. littér. :79.
BBG. — RICHTER (E.). Etymologisches boche. Z. fr. Spr. Lit. 1919, t. 45, pp. 122-123, 131-132. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 124; t. 2 1972 [1925], p. 80, 113, 247, 314; t. 3 1972 [1930], p. 159; pp. 169-170.
caboche [kabɔʃ] n. f.
ÉTYM. XIIIe; caboce « bosse, tête », v. 1160; orig. incert.; forme normanno-picarde, de boce « bosse », et préf. péj. ca-, confondue avec des dér. de caput « tête »; ou p.-ê., selon Guiraud, de ca-, et boche, du franco-provençal boctio « boule » (→ Cabochon).
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1 Fam. Tête. || Grosse caboche.
1 (…) j'appelle cela ma petite classe. Vous verrez, quoique vieux, qu'ils ne se gênent pas devant moi. Ils prétendent que je suis un des leurs. Et pas le moindre respect pour ma caboche blanchie.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 276.
♦ Esprit, mémoire. ⇒ Tête. || Une bonne caboche : un homme de sens. || Avoir la caboche dure : être inintelligent; être entêté. ⇒ Cabochard. || Il a une rude, une sacrée caboche. ⇒ Cabèche, caberlot, ciboulot.
2 Voyez-vous, vous avez la caboche un peu dure.
Molière, l'Étourdi, IV, 1.
3 (…) dans leurs sacrées caboches où n'entrent jamais deux idées à la fois, le mot de fuite n'évoque pas grand-chose de bon (…)
Bernanos, Un crime, in Œ. roman., Pl., p. 809.
2 (1680). Clou à grosse tête pour ferrer les souliers.
3 Portion de tige adhérant au pétiole. || « (L'écabochage) consiste à trancher les bases des pétioles ou caboches, portions trop épaisses et trop lignifiées » (A. Chevalier et H. F. Emmanuel, le Tabac, p. 72).
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DÉR. Cabochard, cabochon.
Encyclopédie Universelle. 2012.