cahute [ kayt ] n. f.
• quahute XIVe; chaüteXIIIe; de hutte;cf. néerl. kajuit
♦ Mauvaise hutte; petit réduit. ⇒ cabane, cagna, hutte. « Il se fit une cahute avec de la terre glaise et des troncs d'arbres » (Flaubert). — On écrirait mieux cahutte.
● cahute nom féminin (peut-être croisement de hutte et de cabane) Misérable habitation, petite hutte ; cabane. ● cahute (difficultés) nom féminin (peut-être croisement de hutte et de cabane) Orthographe Avec un seul t, à la différence de hutte.
cahute
n. f. Petite hutte; bicoque, cabane.
⇒CAHUTE, subst. fém.
Abri, habitation misérable. Une méchante cahute. Misérable cahute de branchages et de chaumes (VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, t. 2, 1868, p. 253) :
• 1. Leurs villages [des Hurdes] sont faits d'allées aux maisons trapues, on croirait des niches, avec des toits de pierres plates calfatés par la mousse; ces cahutes n'ont souvent ni portes ni fenêtres, des trous seulement pour entrer et s'éclairer.
T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, p. 251.
— P. métaph. :
• 2. J'ai erré de naufrage en naufrage; je sens une malédiction sur ma vie, poids trop pesant pour cette cahute de roseaux.
CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 4, 1848, p. 170.
Prononc. et Orth. :[kayt]. Ac. 1718-1762 et 1835-1932 : cahute; cf. aussi BESCH. 1845, Lar. 19e, Lar. encyclop., LITTRÉ, DG, GREV. 1964, ROB., QUILLET 1965, DUB. Ac. 1798 : cahuette; cf. aussi LAND. 1834. Ac. 1694 : cahuette. Pour cette forme cf. aussi Ac. Compl. 1842 (qui la considère comme vieillie) ainsi que BESCH. 1845, Lar. 19e. Elle est encore mentionnée ds GREV. 1964. Étymol. et Hist. XIIIe s. chahute dans un ms. où les graphies -c-, -ch- et -k- sont utilisées indistinctement pour des mêmes phonèmes (ERNOUL CAUPAIN, Entre Godefroi et Robin, 9 ds K. BARTSCH, Altfranzösische Romanzen und Pastourellen, Leipzig, 1870, t. 2, p. 57 : de joins et de feuchiere estoit coverte sa chahute a la clokete et a la muse aloit chantant une cancon); XIVe s. quahute (Lit. remiss. ann. 1391 ex. Reg. 141 ch. 159 ds DU CANGE, s.v. cahua); XVIe s. cahute (CALVIN, Instit., 332 ds LITTRÉ). Soit croisement de hutte et de mots tels que cabane, caverne, soit dér. de hutte avec préf. péj. ca- (v. caboche; FEW t. 16, p. 277a et b, EWFS2, s.v. ca- et s.v. cahute). Fréq. abs. littér. :102. Bbg. POHL (J.). La Maison ds les fr. marginaux. Vie Lang. 1969, p. 146. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 95; t. 3 1972 [1930], pp. 400-401.
cahute [kayt] n. f.
ÉTYM. XVIe, Calvin; quahute, XIVe; chaüte, XIIIe; de hutte, et préf. péj. ca-; cf. néerl. kajuit, soit croisement de hutte avec des mots comme cabane, caverne.
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1 Hutte, cabane grossière. ⇒ Cabane, hutte. || Construire une cahute; s'abriter dans une cahute. || Une méchante cahute. || Une cahute couverte de chaume.
1 (…) il (Julien) répara le bateau avec des épaves de navires, et il se fit une cahute avec de la terre glaise et des troncs d'arbres.
Flaubert, Trois contes, « la Légende de saint Julien l'Hospitalier », III.
1.1 (…) la maigreur de ces gens, leur apparente détresse, ne nous apparaissent pas différentes de celles des habitants des villages que nous traversons. Rien de plus misérable que les cahutes où ils vivent, entassés pêle-mêle (telle hutte en contient onze et telle autre treize).
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 805.
2 Petit réduit; abri rudimentaire et misérable. ⇒ Baraque.
2 Bréhier avait cloué, au mur de la cahute, une grande carte du front.
G. Duhamel, la Pesée des âmes, XIII, p. 306.
3 En amont, un bidonville a essaimé ses cahutes à flanc de montagne (…) Des toits de zinc, retenus par de grosses pierres contre les rafales de vent, tombent des cascades qui vont grossir le marigot de l'artère principale.
Régis Debray, l'Indésirable, p. 302.
3 Fam. et vieilli. Maison. || Une grande cahute. ⇒ Bicoque.
4 J'ai reçu avant-hier dans une lettre de ma mère la grande nouvelle (…) Quel dîner il a dû y avoir dans la cahute paternelle à Croisset.
Flaubert, Lettre à Louis Bouilhet, 10 sept. 1850, in Correspondance, t. I, Pl., p. 685.
Encyclopédie Universelle. 2012.