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caboter

caboter [ kabɔte ] v. intr. <conjug. : 1>
• 1678; p.-ê. de l'esp. cabo « cap »
Faire le cabotage. Caboter de port en port.

caboter verbe intransitif (peut-être de cap) Naviguer à faible distance des côtes.

caboter
v. intr.
d1./d Faire du cabotage.
d2./d (Acadie) Flâner, aller de part et d'autre. Caboter le long de la route avant d'arriver à l'école.

⇒CABOTER, verbe intrans.
Faire le cabotage. Pour aller de Macédoine en Crète, Paul aurait dû passer en cabotant, ou à Ephèse (...) ou à Corinthe (RENAN, Hist. des orig. du Christianisme, Saint-Paul, 1869, p. XLII).
P. métaph. :
Mes minutes, mes heures, mon reste de temps (...) s'en iraient à passer des petites chevilles à l'aveugle d'à côté qui les calibrait, lui, depuis des années les chevilles, les mêmes. Moi j'ai fait ça tout de suite très mal. On ne me blâma point, seulement après trois jours de ce labeur initial, je fus transféré, raté déjà, au trimbalage du petit chariot rempli de rondelles, celui qui cabotait d'une machine à l'autre.
CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 282.
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1678 (GUILLET, Les Arts de l'homme d'épée, 3e part., p. 75). Orig. obsc. On voit généralement dans ce mot un dér. du m. fr. cabo « cap », qui serait empr. à l'esp. cabo « id. »; mais comme ce mot est rarement et tardivement attesté (1614-38 d'apr. FEW t. 2, p. 344) alors que caboter est prob. bien antérieur (cf. caboteur), il peut paraître préférable de rattacher caboter directement à cap avec, à l'intérieur du mot, passage de p à b dont on trouve maints exemples notamment en prov. (cf. FEW t. 2, p. 335a, 339-340a, etc.). La chronol. des faits semble s'opposer également à une dérivation à partir de Cabot, nom de deux navigateurs ital. des XVe et XVIe s. (DEI, s.v. cabotare; BOULAN, p. 64). Une dérivation à partir de cabot « têtard, crapaud » (L. Spitzer dans Z. rom. Philol., t. 46, pp. 593-594 et t. 48, p. 98) ou « tête » (P. Barbier dans R. Philol. fr., t. 20, pp. 249-250) est sémantiquement invraisemblable; cabot « tête » ne semble d'ailleurs pas attesté (v. FEW, loc. cit.). Fréq. abs. littér. :2.
BBG. — BARBIER (P.), fils. Sur un groupe de mots de la famille de caput. R. de Philol. fr. 1906, t. 20, pp. 249-250. — BOULAN 1934, p. 64. — GAMILLSCHEG (E.). Zur Methodik der etymologischen Forschung. Z. fr. Spr. Lit. 1927, t. 50, pp. 256-258. — NYROP t. 3 1936, p. 60. — RUPP. 1915, p. 108. — SCHMIDT 1914, p. 128. — SPITZER (L.). Ein neues Französisches etymologisches Wörterbuch. Z. rom. Philol. 1926, t. 46, pp. 593-594; Zur Methodik der etymologischen Forschung. Z. rom. Philol. 1928, t. 48, p. 98.

caboter [kabɔte] v. intr.
ÉTYM. 1678; de l'esp. cabo « cap » ou directement de cap (le passage de p à b est fréquent, notamment en provençal).
Faire le cabotage. || Caboter de port en port.Figuré :
0 L'étrangeté, avec les êtres vraiment jeunes, c'est qu'ils soient toujours si proches d'eux-mêmes, cabotant au plus près de leurs souvenirs, mêlés à eux, de sorte qu'on a le sentiment, les aimant, de faire irruption dans une vie bondée.
François Nourissier, la Crève, p. 140.
DÉR. Cabotage, caboteur, cabotier.

Encyclopédie Universelle. 2012.