Akademik

cabot

1. cabot [ kabo ] n. m.
• 1821 arg.; « chabot » XIVe; « têtard » XIIIe; p.-ê. du lat. caput « tête »; cf. chabot
1Fam. et péj. Chien. clebs. À la niche, sale cabot !
2Chabot (poisson).
cabot 2. cabot [ kabo ] n. m.
• 1886; cabo 1881; altér. de capo, abrév. de caporal, par attract. de 1. cabot
Fam. Caporal. Il est passé cabot, cabot-chef. cabot 3. cabot [ kabo ] n. m. et adj.
• 1847; abrév. de cabotin
Cabotin. Un vieux cabot. Adj. (inv. en genre) Elle est un peu cabot (ou cabotine).

cabot nom masculin (de cabotin) Synonyme familier de cabotin. ● cabot (synonymes) nom masculin (de cabotin)
Synonymes :
- cabotin
cabot nom masculin (de caporal) Argot. Caporal. ● cabot nom masculin (peut-être du latin caput, tête) Nom donné à deux poissons à grosse tête, un mulet et une blennie. Familier. Chien.

cabot
n. m.
d1./d Fam. Chien.
d2./d (oc. Indien) Nom cour. de divers poissons à grosse tête, notam. le chabot.
|| (Maurice) Fig., Fam. à la pêche, prise de peu d'intérêt par la taille et le poids. Ce matin, je n'ai pris que des cabots.
————————
cabot
(Jean; en ital. Giovanni Caboto) (v. 1450 - v. 1498) navigateur vénitien au service de l'Angleterre. Il découvrit Terre-Neuve, les côtes du Labrador et celles de la Nouvelle-Angleterre (1497) avec son fils Sébastien, en ital. Sebastiano (v. 1476 - 1557), qui, passé en 1518 au service de l'Espagne, reconnut le Río de La Plata (1526).

I.
⇒CABOT1, subst. masc.
Pop., souvent péj. Chien. Synon. pop. clebs :
La pêche m'intéresse pas, je te dis! C'est la chasse, je vas te dire, c'est le lapin qui m'intéresse.
Le grand Volat tendit l'oreille. Un mot passa entre ses lèvres :
— Collet?
— Dame non, fit l'homme. C'est trop facile de te faire poirer : tu poses une tente, un garde passe avec son chien, le cabot se prend par une patte, et voilà tes collets trahis.
GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 197.
Rem. Attesté dans les dict. gén. à partir de LITTRÉ (absent dans Ac.).
Prononc. et Orth. :[kabo]. Noter la graph. cabo dans L.-F. RABAN et MARCO SAINT-HILAIRE, Mémoires d'un forçat, 1828-29, p. 311. Étymol. et Hist. 1821 arg. « chien » (ANSIAUME, Arg. en usage au bagne de Brest, f° 7 r°, § 109); 1836 cabe (F. VIDOCQ, Les Voleurs, t. 2, p. 278); 1896 cabja (G. DELESALLE, Dict. arg.-fr. et fr.-arg., p. 334); 1901 cabji (BRUANT, p. 104). Mot d'orig. obsc. (FEW t. 22, p. 7a); peut-être à rattacher au lat. caput « tête » par l'intermédiaire d'une forme mérid., v. chabot. L'hyp. d'une altération de clabaud (ESN.) « chien qui aboie fortement » sémantiquement recevable, fait difficulté du point de vue phonétique. Fréq. abs. littér. :21.
BBG. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 287. — ROBERT (I.). La Tentation de l'arg. Déf. Lang. fr. 1969, n° 49, p. 10. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 48, 215. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 304, 378. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1930], p. 88, 444.
II.
⇒CABOT2, subst. masc.
Arg. des casernes. Caporal :
1. Y en a qui savent bourrer la caisse, a dit Fouillard, à la cantonnade... Il les aura, ses galons de cabot.
DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, p. 58.
Cabot-chef. Caporal-chef.
Rem. 1. Dans l'ex. suiv., jeu de mot avec cabot1 :
2. Être caporal c'est un métier de chien. Le cabot est le clebs de ses hommes et souvent j'en ai marre.
CENDRARS, La Main coupée, 1946, p. 200.
Rem. 2. Attesté dans les dict. gén. à partir de Nouv. Lar. ill.
Prononc. et Orth. :[kabo]. Étymol. et Hist. 1881 cabo (RIGAUD, Dict. de l'arg. mod., p. 65); 1886 cabot (Merlin dans LARCH. Suppl. 1889, p. 40); 1901 cabji (BRUANT, p. 88). Prob. altération de caporal par attraction de cabot1 et pour éviter l'homon. avec capot. Fréq. abs. littér. :9.
BBG. — DUCH. 1967, § 33.3. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 148.
III.
⇒CABOT3, CABOTE, subst.
Fam., souvent péj. Comédien inexpérimenté, ou de talent ou de renom médiocres. Synon. de cabotin. Cabot de province, jouer en cabot. Le vieux cabot parlant des anciennes tournées (ARAGON, Le Roman inachevé, 1956, p. 237) :
Je ne comprenais pas le rôle. Je le jouais trop théâtre. Je le jouais en cabot, comme un cabot que je suis.
RENARD, Journal, 1903, p. 820.
Au fém., rare. Quelques jeunes cabotes, soucieuses sans doute de s'instruire (TOULET, Les Tendres ménages, 1904, p. 187).
Prononc. :[kabo], fém. [-]. Étymol. et Hist. 1847 (Dict. de l'arg., ou la Lang. des voleurs dévoilée, p. 137, s.v. comédien). Abrév. de cabotin, peut-être aussi p. infl. de cabot1. Fréq. abs. littér. :52.
BBG. — DUCH. 1967, § 22.2.
IV.
⇒CABOT4, subst. masc.
,,Poisson du genre mugil, à grosse tête, large et courte`` (cf. BAUDR. Pêches 1827). L'ombre du blanc cabot / happe la sauterelle (Francis Jammes dans M. PARENT, Paris, Les Belles Lettres, 1957, p. 101).
Rem. 1. Autre graphie chabot. 2. Attesté dans la plupart des dict. gén. dep. Ac. Compl. 1842.
Prononc. :[kabo]. Étymol. et Hist. V. chabot. Fréq. abs. littér. :1.
BBG. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 248.

1. cabot [kabo] n. m.
ÉTYM. 1821, argot, « (chien) à grosse tête »; orig. incert., du rad. de caput (→ Chabot); ou, moins probablt, altér. de clabaud « chien qui aboie fortement ».
Fam. Chien. Clébard, clebs. || Un petit cabot. || Tais-toi, sale cabot !
1 Une dame mûre à prétentions (…) tenait un petit chien sur ses genoux. Costals échangea avec le cabot, au passage, un coup d'œil extrêmement coquin. — Vous avez fait de l'œil à cette vieille peau ! dit Solange, d'une voix peu aimable. — Pas du tout, j'ai fait de l'œil au chien. Oh ! ce qu'il avait l'air affranchi !
Montherlant, le Démon du bien, p. 234.
2 Des chiens aboyèrent sauvagement et foncèrent sur la grille qu'ils ébranlèrent de tout leur poids, deux grands loups bruns (…) Une voix cria : « Mais qu'est-ce que c'est donc, à c't'heure ! Ah ! ben alors ! Vos gueules, les cabots ! »
Armand Lanoux, le Commandant Watrin, p. 69.
REM. La documentation enregistre l'abréviation cab [kab] (vx).
3 Le premier qui arriva à la grille du jardin s'arrêta et attendit les autres (…) — C'est icicaille, dit l'un d'eux. — Y a-t-il un cab dans le jardin ? demanda un autre. — Je ne sais pas. En tout cas j'ai levé (apporté) une boule que nous lui ferons morfiler (manger).
Hugo, les Misérables, Pl., p. 1038.
HOM. 2. Cabot, 3. cabot, 4. cabot.
————————
2. cabot [kabo] n. m.
ÉTYM. 1886; cabo, 1881; altér. probable de capo, abrév. de caporal, par attraction de 1. cabot.
Fam. Caporal (cit. 1). || Il est passé cabot, cabot-chef.
1 Il était furieux, le cabot, et il jurait sans se soucier du lieutenant. Il conduisit la roulante dans une cour couverte. La viande de l'intendance était arrivée, pour une fois. « On fait des biftèques et des frites ? demanda le caporal. Ça vaudrait mieux que du singe ! »
Armand Lanoux, le Commandant Watrin, p. 29.
REM. La motivation pseudo-étymologique apparaît dans la cit. suivante :
2 Être caporal c'est un métier de chien. Le cabot est le clebs de ses hommes et souvent j'en ai marre.
— Mais c'est aussi un honneur, mon petit, et tu peux passer sergent.
— Ça, jamais ! mon général.
B. Cendrars, la Main coupée, in Œ. compl., t. X, p. 180.
HOM. 1. Cabot, 3. cabot, 4. cabot.
————————
3. cabot [kabo] n. m. et adj. m.
ÉTYM. 1847; abrév. de cabotin, p.-ê. avec infl. de 1. cabot.
1 Cabotin (2.). || Un vieux cabot.
1 — Oui dit-il. Je ne comprenais pas le rôle. Je le jouais trop théâtre. Je le jouais en cabot, comme un cabot que je suis.
J. Renard, Journal, 2 mai 1903.
2 (…) comme ces acteurs, ces cabots de cinéma morts et oubliés depuis belle lurette et toujours prêts à faire revivre sans fin sur l'écran scintillant la même stupide scène de séduction ou d'héroïsme (…)
Claude Simon, le Palace, p. 16.
2 Par ext. Cabotin (3.).
3 J'avais tout de suite compris la comédie qu'ils se jouaient à eux-mêmes, les deux pauvres cabots (…) et quand ils menaçaient de se quitter, je savais très bien qu'ils n'étaient pas sincères.
O. Mirbeau, le Journal d'une femme de chambre, p. 375.
Adj. masc. || Il est un peu cabot. || Elle est vraiment trop cabot.
4 Il est encore plus cabot que moi : il adore que son nom soit cité dans les journaux.
Roger Borniche, Flic story, p. 234.
REM. Le fém. cabote [kabɔt], très rare, est attesté.
HOM. 1. Cabot, 2. cabot, 4. cabot.

Encyclopédie Universelle. 2012.