cachot [ kaʃo ] n. m.
• 1550 « cachette, retraite »; de 1. cacher
1 ♦ (1627) Cellule obscure, souvent souterraine, dans une prison. ⇒ cellule, cul-de-basse-fosse, ergastule, geôle, in pace. Cachot sombre, obscur, souterrain. Mettre, jeter, enfermer un prisonnier dans un cachot, au cachot. — Par ext. Toute prison. Loc. La paille humide des cachots : la prison.
2 ♦ Punition (dans une prison, et autrefois une communauté) qui consiste à être enfermé seul dans une cellule. Trois jours de cachot. ⇒arg. mitard.
● cachot nom masculin (de cacher) Cellule généralement située dans les sous-sols des prisons, où sont enfermés les détenus ayant enfreint le règlement intérieur ; la punition elle-même. Pièce exiguë où l'on enferme des personnes punies en les isolant. ● cachot (synonymes) nom masculin (de cacher) Cellule généralement située dans les sous-sols des prisons, où sont...
Synonymes :
- bloc (populaire)
- mitard (argotique)
- taule (populaire)
- trou (populaire)
Pièce exiguë où l'on enferme des personnes punies en les...
Synonymes :
- geôle
cachot
n. m. Cellule de prison, étroite et sombre. Mettre au cachot.
⇒CACHOT, subst. masc.
A.— HIST., littér. Cellule de prison étroite, basse et obscure où l'on enfermait les criminels ou les condamnés à mort. Cachot étroit et sombre, humide, noir; jeter dans un cachot. Mod. Cellule où l'on enferme un prisonnier par punition. Faire trois jours de cachot :
• 1. Les étages de ces prisons, en s'enfonçant dans le sol, allaient se rétrécissant et s'assombrissant, (...). Ces entonnoirs de cachots aboutissaient d'ordinaire à un cul de basse-fosse à fond de cuve où Dante a mis Satan, où la société mettait le condamné à mort, ...
HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, p. 368.
• 2. ... les pauvres prisonniers, ceux-là même qui étaient enchaînés dans des cachots hauts de trois pieds, larges de trois pieds et de huit pieds de longueur et où ils ne pouvaient se tenir debout ou assis, ...
STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, p. 362.
• 3. Cette salle ressemblait fort à un cachot : elle était voûtée; un soupirail à barreaux, donnant sur une cour déserte, l'éclairait de haut et mal.
R. MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 234.
SYNT. Les cachots de l'Inquisition, de la Terreur; la fange des cachots. Descendre dans un cachot, enfermer dans un cachot, mettre au cachot, dans le cachot; sortir de son cachot. Être enfermé, être plongé dans un cachot. La prison du Tasse à Ferrare qui est un véritable cachot humide, bas, malsain (J.-J. AMPÈRE, Correspondance, 1824, p. 289). Quatre cachots de pierre d'une abbaye (...) C'étaient des In-pace (HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 612).
— Loc. La paille humide du cachot. La prison :
• 4. Dix minutes plus tard, ils échouaient sur la paille humide du cachot. Et blêmes d'angoisse, ils se contemplaient sans rien dire, s'entre-distinguaient vaguement dans la lueur louche et lugubre que leur versait sur les épaules un étroit soupirail de cave dentelé de toiles d'araignées.
COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 2e part., 9, p. 203.
— P. métaph. :
• 5. La voix intérieure ne s'était pas trompée, contrairement à ce qui arrive d'habitude aux voix intérieures lesquelles, très mal informées et très présomptueuses, bafouillent dans le cachot mal-commode de la conscience, un tas de prophéties aussi confuses que désobligeantes, et bien propres à égarer la conduite.
MIOMANDRE, Écrit sur de l'eau, 1908, p. 74.
B.— HIST. PÉDAG. Petit réduit dans un collège où on enfermait les élèves punis :
• 6. D'un coup d'œil, il [le principal] remarqua la chaire vide, les amas de bancs et de pupitres contre la porte de la prison, la pâleur des élèves baissant leurs yeux vers la terre. Des gémissements sourds sortaient du cachot; ...
CHAMPFLEURY, Les Souffrances du professeur Delteil, 1855, p. 232.
PRONONC. :[]. dans PASSY 1914, possibilité de prononcer la finale avec [] ouvert; à ce sujet cf. abricot.
ÉTYMOL. ET HIST. — 1550 « lieu secret » peut-être déjà « cellule de prison » (DESMAZE, Pénalités anciennes, 242 dans QUEM. : Visiter les chambres et cachots); 1627 spéc. « cellule de prison basse et obscure » (Trésor des 3 lang. esp., ital. et fr., J. Crespin, Genève).
Dér. du rad. de cacher; suff. -ot.
STAT. — Fréq. abs. littér. :900. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 2 626, b) 1 047; XXe s. : a) 869, b) 502.
BBG. — HASSELROT 1957, p. 171. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 147.
cachot [kaʃo] n. m.
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1 (1627). Cellule basse et obscure, dans une prison. ⇒ Basse-fosse, cabanon, cellule, geôle, oubliette. || Cachot sombre, obscur, souterrain. || Mettre, jeter, plonger, enfermer un prisonnier dans un cachot, au cachot. || Être muré dans un cachot. || Ancien cachot d'un couvent. ⇒ In pace.
1 J'ai une aversion mortelle pour la prison; je suis malade; un air renfermé m'aurait tué; on m'aurait peut-être fourré dans un cachot.
Voltaire, Lettre à d'Argental, avr. 1734.
2 (…) et l'on n'entendit plus dans le cachot d'autre bruit que le soupir de la goutte d'eau qui faisait palpiter la mare dans les ténèbres.
Hugo, Notre-Dame de Paris, VIII, 4, p. 127.
♦ Fig. ⇒ Prison.
3 (…) l'unique cachot est celui qui mure la conscience.
Hugo, Shakespeare, II, 3, p. 71.
♦ Par ext. Toute prison. || Être aux cachots. ☑ Loc. La paille humide des cachots : la prison.
4 Non, je ne regrette pas d'avoir fait, à quarante et six ans, l'expérience de ce qu'on est convenu d'appeler la paille humide des cachots.
G. Duhamel, Récits des temps de guerre, II, p. 255.
2 Punition (dans une prison, et, autrefois, une communauté) qui consiste à être enfermé seul dans une cellule. || Faire trois jours de cachot (argot mitard).
5 (…) le plus petit air de répugnance aux propositions des Moines, de quelque nature que puissent être ces propositions, deux cents coups; une entreprise d'évasion; une révolte, neuf jours de cachot, toute nue, et trois cents coups de fouet chaque jour (…)
Sade, Justine…, t. I, p. 165.
Encyclopédie Universelle. 2012.