Akademik

cagna

cagna [ kaɲa ] n. f.
• 1914; annamite kai-nhà « la maison »
Arg. milit. Abri militaire. Par ext. Vieilli Cabane, cahute.

cagna nom féminin (annamite cai-nha) Populaire et vieux. Abri, maison, chambre.

cagna
n. f. Vieilli, pop. et arg. Dans le vocabulaire des guerres coloniales de la fin du XIXe s., abri de campagne.
Par ext. Cabane.
|| (Viêt-nam) Maison sans confort.

⇒CAGNA, subst. fém.
Arg. des casernes. Abri de tranchée généralement souterrain :
1. ... percé jusque dans ses manies les plus secrètes par la promiscuité constante du poste et de la cagna, il [le sous-officier] n'est obéi que selon ce qu'il a mérité d'estime...
AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, p. 274.
P. ext., pop. Abri, cabane :
2. ... une famille de récolteurs, timide, vient se figer sur le seuil de sa porte. (...). Ils pénétrèrent dans la cagna cuisante au fond de laquelle tempêtait notre homme au « corocoro ».
CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 172.
Prononc. :[]. Étymol. et Hist. 1. 1896 cái-nha « sorte de maison rudimentaire du Tonkin » (CERA, Tonkinoiseries ds G. ESNAULT, Notes complétant et rectifiant « Le Poilu tel qu'il se parle », 1956); 1915 cagna « id. » (Le Journal, 17 juill. ds SAIN. Tranchées : Les cagnas de Tuyen-Quan); 2. 1914 « abri dans les tranchées » (81e t. Artois et XXXXe inf., Lorraine d'apr. ESN. Poilu, p. 123). Empr. à l'annamite cai-nha (composé de cai numéral des choses inanimées et nha « habitation, maison, demeure », cf. DAO VAN TAP, Dict. fr.-vietnamien élémentaire, impr. Vinho-Bao, Saïgon, 1951), comme l'indiquent les témoignages cités par ESN. Poilu, loc. cit. et A. DAUZAT, L'Arg. de la guerre, 1918, p. 124; l'hyp. d'un empr. au prov. canha, v. cagnard1 (FEW t. 2, p. 185a et p. 188a, note 10) est à considérer comme caduque. Fréq. abs. littér. :41. Bbg. POHL (J.). La Maison ds les fr. marginaux. Vie Lang. 1969, p. 147.

cagna [kaɲa] n. f.
ÉTYM. 1914; annamite cai-nha (1896) « la maison ».
1 Argot milit. Abri militaire, généralement souterrain; abri de tranchée.
1 La cagna qui m'était réservée avait l'avantage appréciable de comporter une vitre, au ras du sol, et un minuscule poêle.
G. Duhamel, la Pesée des âmes, VIII, p. 204.
2 (…) il pleut, je griffonne ce mot de dedans une froide cagna souterraine, j'ai l'onglée, les marmites (obus) ébranlent tout, et je suis obligé de repousser du pied des rats entreprenants qu'encourage mon immobilité (…)
J.-R. Bloch, Deux hommes se rencontrent, p. 374.
2 Maison rudimentaire, cabane, cahute. Guitoune.
3 Puisque je raconte, que je vous dépeins… que je vous promène, dans sa cagna… son plafond était à se souvenir… Tout des paysages à l'envers !… Toutes ses toiles fixées au plafond…
Céline, Féerie pour une autre fois, 1950, p. 208.

Encyclopédie Universelle. 2012.