calciner [ kalsine ] v. tr. <conjug. : 1>
1 ♦ Transformer (des pierres calcaires) en chaux par l'action d'un feu intense.
2 ♦ Plus cour. Soumettre (un corps) à l'action d'une haute température. Calciner un métal, du bois, de la houille.
3 ♦ Dessécher, brûler sous l'action d'une température trop forte. « Les sables, les déserts, qu'un ciel d'airain calcine » (Hugo). P. p. adj. Des débris calcinés. ⇒ 2. brûlé, carbonisé.
● calciner verbe transitif (latin médiéval calcinare, du latin classique calx, calcis, chaux) Transformer du calcaire en chaux par chauffage intense. Dessécher une viande, la brûler en la soumettant à une température trop élevée : Calciner un gigot. Chauffer une substance réfractaire, un minerai au-dessous de son point de fusion. ● calciner (synonymes) verbe transitif (latin médiéval calcinare, du latin classique calx, calcis, chaux) Dessécher une viande, la brÛler en la soumettant à une...
Synonymes :
- embraser
- griller
- rôtir
calciner
v. tr.
d1./d Transformer (du calcaire) en chaux par l'action du feu.
d2./d Soumettre à une haute température (une matière quelconque).
d3./d Brûler.
|| Pp. adj. Rôti calciné. Poutres calcinées par un incendie.
— Fig. Des champs calcinés par le soleil.
⇒CALCINER, verbe trans.
Soumettre à l'action du feu les pierres calcaires pour les transformer en chaux.
— P. ext.
1. Soumettre à une très forte température pour obtenir une combustion totale. Calciner du bois :
• 1. Il prépara un charbon d'origine animale, en calcinant dans un creuset fermé des os d'animaux de boucherie.
J. ROUBERTY, Manuel de sucrerie, 1922, p. 54.
Emploi abs. :
• 2. « On pourrait encore suivre le procédé suivant : dissoudre une partie de magnésie dans de l'acide sulfurique, évaporer la liqueur à siccité, calciner légèrement, et reprendre par l'eau, qui dissout le sulfate de magnésie et laisse le sulfate de chaux... »
J.-B. KAPELER, J.-B. CAVENTOU, Manuel des pharmaciens et des droguistes, t. 1, 1821, p. 154.
Emploi pronom. Brûler jusqu'à totale combustion :
• 3. [dans le four Porion]. Pendant que la masse est en feu et se calcine, il faut la remuer énergiquement avec un ringard; ...
L. SER, Traité de phys. industr., t. 2, 1890, p. 370.
♦ P. métaph. ou au fig. Détruire :
• 4. Il faut une conscience fidèle et qui réfléchisse, dans sa transparence, les fautes passées; il faut une douleur puissante, qui fende et calcine la dureté du cœur; ...
OZANAM, Essai sur la philos. de Dante, 1838, p. 148.
2. Dessécher, brûler :
• 5. Nous nous sommes mis à table à neuf heures un quart et grâce à la prudence de ma cuisinière qui n'a embroché qu'en entendant les coups de canon, le dîner n'a pas été calciné.
MÉRIMÉE, Lettres à la comtesse de Boigne, 1870, p. 74.
♦ P. métaph. :
• 6. ... puis, lui, pauvre diable, mais bon prince, avala quatre assiettées du potage écarlate, lequel, entre parenthèses, calcine joliment les boyaux, et lampa deux bouteilles de blanc et quatre ou cinq de rouge; ...
L. CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 311.
Emploi pronom. :
• 7. ... Il [le père Tellier] a fait tant de bamboches quand il était jeune!... Il s'est calciné avec l'eau-de-vie! Mais c'est fâcheux, tout de même, de voir une connaissance s'en aller.
FLAUBERT, Madame Bovary, t. 1, 1857, p. 120.
• 8. ... ils se voyaient comme ils étaient : la grande foire, la foule, beaucoup trop calme, avec cent faces grises; la rue se calcinait de soleil, se tordait sous le ciel éventré, brûlait les talons et les fesses, ils se laissaient brûler; ...
SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, p. 83.
Loc. Se calciner le sang. Se tourmenter :
• 9. — Il vous aime tant... Il se calcine le sang, pécaïré!
A. DAUDET, Numa Roumestan, 1881, p. 253.
Prononc. et Orth. :[kalsine], (je) calcine [kalsin]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. XIVe s. (B. DE GORD., Pratiq., I, 22 ds GDF. Compl.); XVIe s. se calciner (B. PALISSY, Disc. admir., p. 354 ds IGLF Litt.). Empr. au lat. médiév. calcinare de même sens (XIIe-XIIIe s. ds Mittellat. W. s.v., 63, 69), lui-même dér. de calx, calcis, v. chaux. Fréq. abs. littér. :23. Bbg. GOHIN 1903, p. 361.
calciner [kalsine] v. tr.
ÉTYM. XIVe; du lat. médiéval calcinare, de calx, calcis « chaux ».
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1 Techn. Transformer (une pierre calcaire) en chaux par l'action d'un feu intense.
2 Plus cour. Soumettre (un corps) à l'action d'une haute température. || Calciner un métal pour le transformer en oxyde. || Calciner du plomb, de l'or, de l'argent. || Arche à calciner. — Calciner du bois, de la houille.
3 Cour. Transformer en charbon, en cendres. ⇒ Brûler, griller. || Une forêt que l'incendie a calcinée. — Par ext. || Calciner un rôti, le cuire à l'excès.
♦ Littér. Soumettre à une intense chaleur.
1 Les sables, les déserts qu'un ciel d'airain calcine.
Hugo, les Châtiments, V, 11.
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se calciner v. pron.
♦ || Elle a laissé le rôti se calciner sur le feu (→ ci-dessus, 3.).
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calciné, ée p. p. adj.
♦ || Métal calciné, réduit en oxyde. — Par ext. ⇒ Brûlé. || Rôti calciné. — Cendres calcinées. || Débris calcinés.
♦ Littér. Soumis à une intense chaleur qui détruit la végétation, etc.
2 Tous ces rocs calcinés par un soleil rongeur,
Brûlent et font hâter les pas du voyageur.
3 Un endroit désolé, consumé de soleil, calciné même en plein hiver, pareil, pour la couleur et le désordre, à un vaste foyer dont il ne resterait plus que des cendres.
E. Fromentin, Une année dans le Sahel, p. 37.
3.1 D'immenses espaces brûlés (…) Il semble que sur ce sol calciné aucune vie ne pourra jamais reparaître et le vert très tendre du gazon qui surgit entre les chaumes noirs, déjà trois jours après l'incendie, semble presque une fausse note.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 803.
♦ Par métaphore :
4 Mon sang est calciné, la fièvre me consume.
Rousseau, Lettre à Peyrou, 6 avr. 1765.
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CONTR. Éteindre, refroidir.
DÉR. Calcin.
Encyclopédie Universelle. 2012.