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calebasse

calebasse [ kalbas ] n. f.
• 1572; esp. calabaza
Fruit du calebassier, et par ext. de certaines plantes de la famille des cucurbitacées. Appos. Courge calebasse, fruit du faux calebassier. ⇒ gourde.
Récipient formé par ce fruit vidé et séché; par méton. son contenu. Une calebasse de mil.

calebasse nom féminin (espagnol calabaza, peut-être d'origine préromane) Fruit aux parois dures porté par le calebassier et par diverses cucurbitacées (lagenaria, gourde, etc.). [Les calebasses servent de récipient, d'ornement, de caisse de résonance pour les instruments de musique africains.] Grosse courge séchée et vidée servant de récipient. Bouteille dont les contours arrondis rappellent ceux de la calebasse. Populaire. Tête. Poire qui se développe avant les autres, acquiert un gros volume, mais tombe avant maturité en raison d'une attaque de larve de cécidomye.

calebasse
n. f.
d1./d Fruit de différentes espèces de cucurbitacées ou de bignoniacées, qui, vidé et séché, peut servir de récipient; ce récipient; son contenu. La caisse de résonance du balafon est formée de petites calebasses.
d2./d Calebasse douce: variété de calebasse courante aux Antilles.
d3./d (Afr. subsah.) Récipient de bois en forme de demi-calebasse.

⇒CALEBASSE, subst. fém.
A.— BOT. Fruit du calebassier dont l'écorce, séchée, sert de récipient, d'objet de décoration. On remplissait d'eau d'érable une coupe consacrée : c'était une calebasse ou un vase de pierre qui reposait ordinairement dans le coin de la cheminée (CHATEAUBRIAND, Voyage en Amérique, en France, et en Italie, 1827, p. 48) :
1. Telle humble calebasse aux dessins barbares, que je considérais comme une précieuse curiosité, mais j'ai vécu parmi les noirs Yoloffs qui excellent à les graver ainsi, à l'ombre de leurs toits de roseaux, devant leurs horizons de sables.
LOTI, Un Pèlerin d'Angkor, 1912, p. 220.
MUS. [Cette écorce en tant qu'elle sert de caisse de résonance dans les instruments de musique rudimentaires] Hochets en calebasses. Des guitares faites avec des moitiés de calebasses (MÉRIMÉE, Mosaïque, 1833, p. 61) :
2. Un maigre feu de broussailles, au milieu d'un grand cercle; une ronde qu'activent deux tambours et trois calebasses sonores, emplies de graines dures, et montées sur un manche court qui permet de les agiter rythmiquement.
GIDE, Voyage au Congo, 1927, p. 778.
B.— Argot
1. Pop. Tête. La pauvre (...) lui lâche ce chaudron sur la calebasse (POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Château des sept portes, 1922, p. 143).
2. Milit. Abri dans une tranchée. L'était entré dans une calebasse où des Boches s'étaient planqués (BARBUSSE, Le Feu, 1916, p. 289).
Prononc. et Orth. :[kalbas] ou [-]. [a] ant. à la finale ds DUB., Pt ROB. et Lar. Lang. fr.; [] post. ds Pt Lar. 1968; [a] ou [] ds PASSY 1914 et WARN. 1968. Ds Ac. 1694-1932. FÉR. Crit. t. 1 1787 mentionne la graph. calebace qu'on relève ds Richelet. Étymol. et Hist. 1. 1527 calebace « grosse courge, séchée et vidée, servant de récipient » (F. DE ROXAS, Celestine, Harvard, f. M 4v d'apr. Brault ds Rom. Philol., t. 15, p. 131); 1542 calabasse (DU PINET, Pline, table du t. 2 ds DELB. Notes : Calabasses des pelerins S. Jacques); 1555 calebace (OVIEDO, L'Hist. nat. et gen. des Indes, Isles et Terre Ferme de la Grand Mer Oceane, trad. de Cast. en Fr. par J. Poleur, fol. 107b ds KÖNIG, p. 47); 1572 calebasse (LIEBAUT, Maison rustique, t. 2, p. 10 ds DELB. Notes); 2. 1611 caulebasse « cucurbita lagenaria » (COTGR.); 1680 calebace, calebasse (RICH.). Empr. à l'esp. calabaza « id. » (attesté dep. 946 sous la forme kalapazo d'apr. COR.; calabaza dep. 978, ibid.; cf. 1502, F. de Rojas, la Celestina, original esp. de la trad. fr. d'où est tirée la 1re attest., supra), d'orig. discutée, peut-être préromane : il représenterait une dér. à partir de la racine kal- « abri » (cale « abri », calanque, chalet), var. de kar(r)- (carapace, cheire; v. COR., s.v. calabaza et Hubschmid, fasc. 1, pp. 33-36). Un empr. à l'ar. qar'a « gourde » (FEW t. 19, pp. 85-86 et BL.-W.5) oblige à faire intervenir un croisement (p. ex. avec le cat. cabas « panier », d'abord cavazo en 949 d'apr. COR., s.v. capacho) pour expliquer la finale. De même un croisement de l'ar. qar'a avec un lat. vulg. cucurbacea, curbacea, altération par changement de suff. de cucurbita « courge » (Schuchardt ds Z. rom. Philol., t. 28, p. 149; repris par EWFS2 et KÖNIG, p. 47) est sans fondement (v. COR., s.v. calabaza). Fréq. abs. littér. :65.
DÉR. Calebassier, subst. masc., bot. Arbre d'Amérique appartenant à la famille des Bignoniacées. Ô le jardin de Tartarin (...) Pas un arbre du pays, pas une fleur de France; rien que des plantes exotiques, des gommiers, des calebassiers, des cotonniers, des cocotiers (A. DAUDET, Tartarin de Tarascon, 1872, p. 1). [kalbasje] ou [-]. Ds Ac. 1762-1932. Pour [a] ant. ou [] post. à la 2e syll. cf. calebasse. 1res attest. 1637 calbassier « baobab » (P. ALEXIS DE SAINT-LÔ, Relation du Voyage du Cap-Verd, p. 129 ds ARV., p. 134); 1640 calebassier « arbrisseau des Antilles » (P.-J. BOUTON, Relation de l'establissement des François dep. l'an 1635 en l'isle de la Martinique, p. 66, ibid.); de calebasse, suff. -ier. A d'abord été transposé au baobab en Afrique occidentale (supra 1637). Fréq. abs. littér. : 8.
BBG. — ARV. 1963, pp. 134-135 (s.v. calebassier). — BRAULT (G. R.). Early hispanisms in French. Rom. Philol. 1961/62, t. 15, p. 131. — DUCH. 1967, § 14.3, 26.1. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 415. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 150. — KÖNIG 1939, p. 47. — LAMMENS 1890, p. 68. — NYROP t. 1 1967, p. 90. — RUPP. 1915, p. 110. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 175, 176, 374, 535. — SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 116; t. 3 1972 [1930]. p. 25, 126, 350, 357, 458. — SCHMIDT 1914, p. 145.

calebasse [kalbas] n. f.
ÉTYM. 1572; calabasse, 1542; calebace, 1527; esp. calabaza, d'orig. incert., p.-ê. dér. préroman de la rac. kal- « abri » (→ 5. Cale, calanque, chalet), var. de kar-; l'hypothèse de l'emprunt à l'arabe qar'a « gourde », assez souvent évoquée, n'est pas entièrement satisfaisante.
1 Fruit du calebassier ou de cucurbitacées (Lagenaria ou Courge calebasse, etc.). || La calebasse, vidée et séchée, peut servir de récipient; elle est utilisée comme caisse de résonance d'instruments de musique (→ ci-dessous, 2.).
1 Les vases dans lesquels on nous servit du vin étaient tout à fait semblables aux calebasses de Saint-Jacques (…)
Cardinal de Retz, V, 417.
tableau Noms de fruits.
Appos. || Courge calebasse : fruit du faux calebassier.
Récipient fait de ce fruit vidé, séché et laissé entier (la calebasse affecte alors la forme d'une bouteille), ou coupé en deux selon sa longueur (elle évoque dans ce cas une cuillère à pot, une louche), ou encore perpendiculairement à sa longueur (forme de coupe grossièrement hémisphérique). || La calebasse d'un pèlerin. Gourde.
2 Il n'y avait dans ce lieu qu'une calebasse pour puiser de l'eau.
Chateaubriand, Atala, 261.
3 On boit dans de grandes calebasses le suc de l'érable (…)
Chateaubriand, Voyage en Amérique…, 41.
4 Le lait s'est aigri
Dans les calebasses
La bouillie a durci
Dans les vases.
Dans les cases
La peur passe, la peur repasse.
Nuit noire, nuit noire !
Birago Diop, Leurres et Lueurs, « Abandon », in Littératures de langue franç. hors de France, p. 44.
tableau Noms de récipients.
Contenu d'une calebasse. || Une (pleine) calebasse de sorgho, de mil.
2 Mus. Instrument à percussion utilisant comme caisse de résonance l'écorce du fruit ( Arc [musical], kora).
5 Dès que le Ruby (un navire) se met en marche, trois nègres commencent un assourdissant tam-tam, sur une calebasse et un énorme tambour de bois long comme une couleuvrine, grossièrement sculpté et peinturluré.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 705.
Maracas fait d'une calebasse dans laquelle on a introduit des cailloux, des graines…
6 Un maigre feu de broussailles, au milieu d'un grand cercle; une ronde qu'activent deux tambours et trois calebasses sonores, emplies de graines dures, et montées sur un manche court qui permet de les agiter rythmiquement.
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 778.
3 a (1829). Pop., vx. Tête. || Recevoir un coup de bambou sur la calebasse.
b Sein pendant (→ Blague à tabac).
DÉR. Calebassier.

Encyclopédie Universelle. 2012.