calice [ kalis ] n. m.
• fin XIIe; lat. calix, icis, du gr. kalux
I ♦
1 ♦ Vase sacré où se fait la consécration du vin, lors du sacrifice de la messe. Couvrir le calice avec la patène, la pale.
2 ♦ Fig. Calice d'amertume, de douleur : épreuve cruelle. Boire le calice jusqu'à la lie.
II ♦ ( XVIe; lat. calyx, même orig.)
1 ♦ Bot. Enveloppe externe du périanthe formée par les sépales, qui a pour la fleur un rôle protecteur. Calice à sépales soudés ou calice gamosépale. Calice très coloré des fleurs sans pétales.
2 ♦ Anat. Calices du rein : canaux membraneux, collecteurs d'urine, à extrémité élargie en coupe. Petits calices, qui partent des papilles rénales; grands calices. Les calices du rein se réunissent pour former le bassinet.
● calice nom masculin (latin calix, du grec kaluks) Vase à boire des Romains, de formes et de matières diverses. Vase sacré en métal précieux ou en matière noble pour la célébration de la messe et dans lequel est consacré le vin eucharistique. Cavité excrétrice du rein, localisée dans le sinus rénal, qui draine l'urine sécrétée par les papilles. Verticille externe ou unique de la fleur, formé de pièces le plus souvent vertes (sépales) et assurant la protection des autres verticilles dans le bouton floral. ● calice (citations) nom masculin (latin calix, du grec kaluks) Bible Mon Père, s'il est possible, que cette coupe passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme tu veux. Évangile selon saint Matthieu, XXVI, 39 Éloignez de moi ce calice ● calice (synonymes) nom masculin (latin calix, du grec kaluks) Vase à boire des Romains, de formes et de matières...
Synonymes :
- coupe
- hanap
calice
n. m.
rI./r
d1./d LITURG CATHOL Coupe qui contient le vin consacré par le prêtre pendant la messe.
d2./d Fig. épreuve pénible. Boire le calice jusqu'à la lie: endurer une souffrance jusqu'au bout.
rII./r
d1./d BOT Partie la plus externe du périanthe d'une fleur, constituée par les sépales.
d2./d ANAT Calices rénaux: tubes collecteurs de l'urine dont la réunion forme le bassinet.
⇒CALICE, subst. masc.
I.— A.— HIST. Vase à boire, de matières et de formes diverses, en usage chez les Anciens :
• 1. Thèriclès, l'un des potiers grecs les plus célèbres (...) a donné son nom (...) comme nom de genre (...) [à] un calice qu'il avait fait.
A. BRONGNIART, Traité des arts céram., 1844, p. 569.
B.— Usuel
1. LITURG. Vase sacré présentant la forme d'une coupe évasée portée sur un pied élevé et employé dans la célébration eucharistique pour la consécration du vin. Calice d'or; le voile du calice; élever le calice :
• 2. Dans le même temps, le maire se jeta sur le calice en argent et l'enleva de l'autel. Ce que voyant, le pontife de la sagesse s'élance, bouscule le maire, lui met le pied sur le ventre et lui arrache des mains l'objet sacré tout tordu.
BARRÈS, La Colline inspirée, 1913, p. 236.
— Loc. proverbiale. Être doré comme un calice. Avoir ,,des habits chargés de galon ou de broderie d'or`` (Ac. 1835, 1878).
— P. méton. ,,Communion sous l'espèce du vin.`` (Lar. encyclop.). ,,Les hussites demandaient que le calice fût accordé aux laïcs`` (Lar. encyclop.).
— P. métaph. L'homme, ce vase d'élection, ce calice rempli de la grâce céleste (G. SAND, Un Hiver à Majorque, 1842, p. 86). Cette fille est un long calice de chair étrangement mouvant sur des hanches renflées comme un ciboire (J. LORRAIN, Monsieur de Phocas, 1901, p. 49).
2. P. anal. Verre à pied, étroit et haut. Elle (...) but une gorgée dans le calice mince qui tiédissait dans sa paume (COLETTE, Chéri, 1920, p. 84). Partie renflée d'un verre à pied. Caresser le calice d'un verre plein (ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, p. 435).
C.— Au fig.
1. RELIGION
a) [P. réf. à l'usage (p. ex. Isaïe 51, 17) de se servir d'une coupe pour boire à la ronde] Portion d'héritage assignée à une personne; ,,sort réservé par Dieu à chaque homme`` (Nouv. Lar. ill.) :
• 3. Elle est tombée, Babylone la Grande!
Parce que Dieu tout à coup s'est repensé d'elle et
Il va lui donner à boire! un grand calice plein de vin et le feu n'en est pas évaporé! Sortez du milieu d'elle, mon peuple!
b) [P. réf. à la prière de Jésus ds MATTH., XXVI, 42 : ,,Mon Père, si ce calice ne peut passer sans que je le boive, que ta volonté soit faite``] Épreuve cruelle, douleur poignante. Le Messager divin [le Christ] avait bu jusqu'à la lie le calice de l'agonie (LAMARTINE, Voyage en Orient, t. 1, 1835, p. 424). Le Calice de la Rédemption (BLOY, Journal, 1900, p. 21).
2. P. ext. Un calice d'amertume; boire le calice de l'humilité. Absol. Boire le calice jusqu'à la lie. ,,Épuiser tout ce qu'il y a d'amertume dans une chose pénible`` (DG). Ils vidèrent leurs calices de science, de gaz carbonique, de parfums, de poésie et d'incrédulité (BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, p. 65). Elle [la vierge chrétienne], boit au festin la grâce à pleins calices (A. FRANCE, Poésies, Les Noces corinthiennes, Paris, Calmann-Lévy, 1876, p. 272) :
• 4. Les Pères de l'Église, les Athanase, les Ambroise, les Jean Chrysostome, les Augustin n'ont pas écarté d'eux le calice de l'épiscopat, qui pour presque tous fut en effet le plus amer des calices.
MAURIAC, Journal du temps de l'occupation, 1940-44, p. 349.
II.— P. anal.
A.— BOT. Enveloppe extérieure, comparée à un vase en forme de calice, constituée par les sépales, généralement de couleur verte, qui recouvre la partie inférieure de la corolle d'une fleur et en protège les organes sexuels. Calice embaumé, épanoui; calice gamosépale (calice dont les sépales sont soudés) :
• 5. Son calice [du lin moyen] se compose de cinq folioles ovales et sa corolle de cinq pétales, de cinq étamines, et d'un ovaire surmonté de cinq styles où choit la semence.
PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, p. 245.
SYNT. Calice commun. ,,Celui qui appartient à plusieurs fleurs`` (BOUILLET 1859). [Aspect] Calice monophylle. ,,Celui qui est d'une seule pièce`` (NYSTEN 1814). Calice quinquéfide. Calice fendu en cinq lobes ,,distincts à peu près dans la moitié de leur hauteur`` (BAILLON t. 1 1876). Calice turbiné ou conique. Calice dont la base est renflée en forme de cône renversé (cf. NODIER, La Fée aux miettes, 1831, p. 184). [Durée] Calice caduc. ,,Celui qui tombe à l'instant où la fleur s'ouvre`` (J.-J. BAUDRILLART, Nouveau manuel forestier, trad. de Burgsdorf, 1808, p. 56). Calice persistant. ,,Celui qui persiste jusqu'à la maturité du fruit`` (J.-J. BAUDRILLART, Nouveau manuel forestier trad. de Burgsdorf, 1808, p. 56). Calice tombant. ,,Celui qui tombe avant la maturité du fruit`` (J.-J. BAUDRILLART, Nouveau manuel forestier trad. de Burgsdorf, 1808, p. 56).
— P. ext., abusivement. Corolle. La cloche parfumée du calice (P. BOURGET, Essais de psychol. contemp., 1883, p. 237). [En parlant d'un objet] Lustre aux calices fins en verre de Venise (RODENBACH, Le Règne du silence, 1891, p. 21). Feux couplés des yeux, calices jumeaux, renversés, des narines (COLETTE, La Naissance du jour, 1928, p. 13) :
• 6. Au temps où il suivait la brigade Garland, près de la Tugela, il avait rencontré de ces fleurs carnivores qui se nourrissent des insectes tombés dans leur calice.
J. et J. THARAUD, Dingley, l'illustre écrivain, 1906, p. 155.
— En calice. En forme de calice ou de corolle. Chapiteaux en calice de lotus (T. GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, p. 240). Bouches en calice (J. DE LA VARENDE, Nez-de-Cuir, gentilhomme d'amour, 1936, p. 33). Creuser, évaser (qqc.) en calice, s'ouvrir en calice (+ nom de plante) (cf. MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, p. 204).
B.— [P. anal. de forme, de fonction]
1. ARCHIT. ,,Ensemble des fleurs sculptées dans les chapiteaux corinthiens. On ajoute habituellement l'adjectif : le calice corinthien`` (NOËL 1968). Les Égyptiens, qui avaient imité sur le calice de leurs colonnes la végétation du lotus ou du palmier (Ch. BLANC, Gramm. des arts du dessin, 1876, p. 182).
2. ZOOL. ,,Capsule qui contient l'ovule dans l'ovaire de la poule`` (LITTRÉ); tube corné ou chitineux s'épanouissant, chez les cœlentérés, autour de chaque polype, dans les colonies d'hydroïdes; enveloppe des coralliaires (classe de cœlentérés) formée par la réunion de plusieurs tubes protecteurs des polypes (d'apr. Nouv. Lar. ill.-Lar. encyclop.).
Rem. 1. Pour le sens en anat., cf. entonnoir. 2. On relève ds les dict. le terme calicin « qui est de la nature du calice » (attesté dep. MOZIN 1826 mais prob. ant.), lui-même à l'origine du dér. calicinal, ale, aux, adj. (cf. BOISTE 1803; suff. -al) « qui se rapporte au calice, qui lui appartient, qui en tient lieu ». a) Bot. Feuilles calicinales (Voyage de La Pérouse, t. 4, 1797, p. 267) — on rencontre parfois, avec le même sens, l'adj. calical, ale, aux — b) Zool. Ce polypier offre des centres calicinaux distincts (Milne-Edwards ds Lar. 19e).
Prononc. et Orth. :[kalis]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1180 (M. DE FRANCE, Lais, Yonec, 192 ds GDF. Compl. : le vin del chalice a beu); 1660 sens mystique (BOSSUET, 1er sermon, Passion ds LITTRÉ, s.v. lie : Il [Jésus-Christ] a bu jusqu'à la lie le calice de la passion); 1680 fig. lang. commune (SÉVIGNÉ, Lettres, éd. Monmerqué, Paris, 1862, t. 6, p. 337 : il faut avaler ce calice); 2. 1575 (PARÉ, t. 3, p. 635 ds LITTRÉ : Feuilles, fleurs, calices, espis). 1 empr. au lat. calix « coupe, vase », spéc. « vase à boire » (Plaute ds TLL s.v., 162, 47), empl. en lat. chrét. pour désigner la passion du Christ (Evangelium Matthaei ds BLAISE), le sang du Christ (Tertullien ds TLL s.v., 163, 70) et le calice eucharistique (St Augustin ds BLAISE); 2 empr. au lat. calyx « enveloppe de la fleur » (Pline ds TLL s.v., 200, 7) lui-même empr. au gr. , de même sens, attesté dep. Hérodote ds LIDDELL-SCOTT. Fréq. abs. littér. :685. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 415, b) 952; XXe s. : a) 1 123, b) 519. Bbg. DUCH. 1967, § 50.2. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 349. — ROG. 1965, p. 101. — VALTER (R.). Einige Bemerkungen zum romanischen Wortschatz gelehrtlateinischer Herkunft. Beitr. rom. Philol. 1972, t. 11, p. 149.
1. calice [kalis] n. m.
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1 Liturgie cathol. et cour. Vase sacré où se fait la consécration du vin, lors du sacrifice de la messe. || Le prêtre élève le calice pour la consécration. || Linge sur lequel le prêtre pose le calice. ⇒ Corporal. || Carton couvrant le calice. ⇒ Pale. || Couvrir le calice avec la patène. || Calice d'or, d'argent, de vermeil.
1 Nos calices avaient cherché leurs noms parmi les plantes, et le lys leur avait prêté sa forme (…)
Chateaubriand, le Génie du christianisme, IV, I, 2.
2 (1660). Terme de mystique. Épreuve cruelle. || Le calice d'amertume. || Partager le calice du Christ. ⇒ Coupe.
2 Jésus répondit (aux fils de Zébédée) : « Pouvez-vous boire le calice que, moi, je dois boire ? » — « Nous le pouvons », lui dirent-ils. Il leur dit : « Vous boirez en effet mon calice (…) »
Bible (Crampon), Évangile selon saint Matthieu, XX, 22.
3 Mon père, s'il est possible, que ce calice s'éloigne de moi !
Bible (Crampon), Évangile selon saint Matthieu, XXVI, 39.
♦ ☑ Loc. cour. (1680). Boire le calice jusqu'à la lie : souffrir, endurer jusqu'au bout qqch. de pénible, de douloureux, de cruel. ⇒ Boire (cit. 36 à 39). || Le calice de l'affliction, de la douleur, du malheur, du sacrifice; de l'humiliation.
4 Il faut avaler ce calice, et penser à revenir pour vous embrasser (…)
Mme de Sévigné, 795, 3 avr. 1680.
5 Quel homme, sentant un peu son cœur battre, voudrait avaler le pouvoir dans ce calice de honte et de dégoût (…)
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, III, 15.
6 Évariste but comme un calice amer le silence de la jeune femme.
France, Les dieux ont soif, p. 235.
3 Didact. (hellénisme tardif). Vase à boire, chez les Anciens. ⇒ Coupe.
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HOM. 2. Calice.
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2. calice [kalis] n. m.
ÉTYM. 1575; lat. calyx, -ycis, grec kālux; -i- par contamination de 1. calice. → Calyco-.
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1 Bot. et cour. Enveloppe extérieure de la fleur qui, le plus souvent, recouvre la base de la corolle et est formée de petites feuilles. ⇒ Foliole, sépale. || Calice d'une seule pièce (monosépale), à sépales soudés (gamosépale), à sépales libres (dialysépale, polysépale). || Calice supplémentaire de certaines fleurs. ⇒ Calicule. || Calice bilabié. || Calice urcéolé. ⇒ Urcéole. || Les divisions du calice alternent avec celles de la corolle. || Calice régulier, irrégulier. — REM. On emploie parfois, dans la langue courante, calice pour corolle.
1 Elle (une tulipe) a un beau vase ou un beau calice (…)
La Bruyère, les Caractères, XIII, 2.
2 Les tièdes voluptés des nuits mélancoliques
Sortaient autour de nous du calice des fleurs.
A. de Musset, Poésies nouvelles, « Lucie ».
3 Le dos brun jaillit du corsage, engaine comme d'un calice la base de cette folle fleur.
Francis Jammes, Almaïde d'Étremont, III.
3.1 (…) c'étaient les iris, dans la lumière propice et tamisée, desserrant la membrane sèche roulée à la base de leur calice, les iris qui par milliers éclosaient.
Colette, Flore et Pomone, in Gigi, p. 139.
2 Anat. || Calices du rein : canaux membraneux, collecteurs d'urine, à extrémité élargie en coupe. || Petits calices, qui partent des papilles rénales; grands calices (de deux à cinq par rein), formés par la confluence des petits et dont la réunion constitue le bassinet.
4 L'urine, à sa sortie des papilles du rein, est recueillie par de petites poches musculo-membraneuses appelées calices. Les calices, toujours très courts, se réunissent les uns aux autres pour former un réservoir commun : le bassinet.
L. Testut, Traité d'anatomie, t. V, I, II, 1, p. 51.
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DÉR. et COMP. Caliciforme, calicin.
HOM. 1. Calice.
Encyclopédie Universelle. 2012.