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camisole

camisole [ kamizɔl ] n. f.
• 1578; camizolle 1547; provenç. camisola, dimin. de camisa « chemise »
1Vieilli Vêtement court, à manches, porté sur la chemise. brassière, caraco, casaquin, gilet.
2Camisole de force : chemise à manches fermées garnie de liens paralysant les mouvements, utilisée pour maîtriser les malades mentaux. Passer la camisole à qqn. Fig. Camisole chimique : tranquillisants utilisés en psychiatrie. « les fous ne crient plus depuis qu'on les met sous camisole chimique » (P. Bruckner).

camisole nom féminin (provençal camisola, de camisa, chemise) Autrefois, veste légère en lingerie, portée la nuit et dans l'intimité par les femmes. Aux XVIe et XVIIe s., casaque à manches portée entre la chemise et le pourpoint. (À son sacre, le roi portait une camisole de cérémonie en satin rouge brodé d'or.) Au Canada, maillot de corps. En Suisse, chemisette, sous-vêtement masculin. ● camisole (expressions) nom féminin (provençal camisola, de camisa, chemise) Camisole chimique, ensemble des thérapeutiques psychotropes modernes qui annihilent les manifestations bruyantes de malaise psychique. Camisole de force, camisole de toile robuste, comportant des sangles, que l'on fait endosser de force à un malade mental agité et violent.

camisole
n. f.
d1./d Vx Blouse courte, à manches, portée sur des vêtements.
|| (Afr. subsah.) Vêtement de femme court et à petites manches; robe vague, froncée sous la poitrine et ornée de volants.
d2./d (Afr. subsah.; Belgique, vx; Suisse) Maillot de corps. (V. chemisette sens 3, singlet.)
|| (Québec) Spécial. Sous-vêtement masculin sans manches.
Sous-vêtement semblable, qui peut comporter des manches courtes, porté par les bébés.
Sous-vêtement féminin à bretelles, sans boutonnage.
(Louisiane) Chemise, chemise de nuit.
d3./d Camisole de force: combinaison employée autref. couramment pour immobiliser les malades mentaux agités.

⇒CAMISOLE, subst. fém.
A.— Vêtement court ou long et à manches, qui se portait sur la chemise. Camisole de flanelle, de toile; mettre sa camisole, être en camisole. Pourtant à la fin tout le monde se calma. Le père s'essuya la figure; il mit sa camisole, son bonnet des dimanches (ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, t. 1, 1870, p. 385).
En partic., vx. Court vêtement de nuit porté par les femmes sur la chemise de jour. Cette horrible femme vêtue d'une camisole de nuit, (...), et portant par-dessus sa camisole un châle tartan à carreaux verts (PONSON DU TERRAIL, Rocambole, t. 1, L'Héritage mystérieux, 1859, p. 210).
B.— Camisole de force. Vêtement à manches fermées utilisé pour ligoter les malades mentaux agités :
1. Elles se retournèrent, on venait de passer la camisole de force à Lulu. Du sac d'épaisse toile grise, seule sortait une tête hurlante, avec d'énormes tempes empourprées.
DRUON, Les Grandes familles, t. 2, 1948, p. 255.
[P. anal. de fonction] La chlorpromazine... ou la réserpine... Ces « camisoles chimiques » ont relégué les autres... donné aux maisons de fous le calme des hôpitaux ordinaires (H. BAZIN, La Fin des asiles, 1959, p. 39).
P. métaph. Ce qui ligote, ce qui contraint. La camisole des préjugés, du respect, de la timidité; la camisole de force de la versification. Contents, (...), d'être partis il y a huit jours, d'avoir fait craquer la camisole de l'habitude (COLETTE, La Jumelle noire, 1938, p. 153) :
2. ... un grand artiste tel que Mozart ne pouvait être un stupide bon chrétien... Car enfin, il faut qu'un artiste soit vivant et penseur... Chacun sait que le catéchisme est une camisolle (sic) de force qui empêche de vivre et de penser.
L. VEUILLOT, Les Odeurs de Paris, 1866, p. 207.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Lar. encyclop. : ,,On disait aussi chemisole``. Étymol. et Hist. 1. 1547 camizolle (Comptes des funérailles de François Ier ds GAY); 1578 camisole (H. EST., Nouv. lang. franç.-ital., I, 347 ds GDF. Compl. : J'en sais qui disent chemisole, non pas camisole); 2. 1832 camisole de force (LAND.). Empr. au prov. camisola (BL.-W.5; FEW t. 2, p. 142a; EWFS2), dim. de camisa (suff. -ola), attesté dep. 1524 (quamisolla ds PANSIER t. 5). Un empr. à l'ital. camic(u)ola dimin. de camicia « chemise » (REW3, n° 1550; DAUZAT 1973; DG; DEI) attesté dep. la fin du XVIe s. (d'apr. DEI), par l'intermédiaire d'une forme dial. du nord de l'Italie (ROHLFS, t. 1, § 287) est moins probable. Fréq. abs. littér. :198.
DÉR. Camisoler, verbe trans. Mettre la camisole de force. Camisoler un fou, un furieux. Attesté ds LITTRÉ Suppl., GUÉRIN 1892, ROB., QUILLET 1965. Seule transcr. ds LITTRÉ Suppl. : ka-mi-zo-lé. 1re attest. 1867 (Lar. 19e); dénominatif de camisole, dés. -er. Rem. On rencontre ds la docum. le subst. masc. camisolage. Fait de mettre la camisole à quelqu'un. Hoerdt ramène... l'attention sur les camisolages en croix et les cellules de force (H. BAZIN, La Tête contre les murs, 1949, p. 345).
BBG. — KOHLM. 1901, p. 35. — SAR. 1920, p. 28. — WIND 1928, p. 156, 202.

camisole [kamizɔl] n. f.
ÉTYM. 1578; camizolle, 1547; provençal camisola (1524), dimin. de camisa « chemise ».
1 Vx (XVIe-XIXe). Vêtement à manches, plus ou moins long, porté sur la chemise (par les hommes).
1 Il (…) fait voir (…) une camisole de velours vert, dont il est vêtu.
Molière, le Bourgeois gentilhomme, I, 2 (Jeu de scène).
2 (1849). Vx ou régional. Vêtement de femme, porté sur la chemise, pour la nuit ( Chemise [de nuit]), ou comme vêtement négligé, de travail, etc. ( Blouse, 1.). || « Cette horrible femme vêtue d'une camisole de nuit (…) et portant par-dessus sa camisole un châle… » (Ponson du Terrail, in T. L. F.). || Mettre, passer une camisole. || Être en camisole. Brassière, caraco, casaquin.
2 (…) un bonnet lui cachant les cheveux, des bas gris, un jupon rouge, et par-dessus sa camisole un tablier à bavette, comme les infirmières d'hôpital.
Flaubert, Trois contes, « Un cœur simple », I.
2.1 (…) des couloirs au bout desquels, serrés entre le mur et l'escalier, se trouvent des réduits où trônent des concierges éternellement en camisole parmi des légumes et de la couture.
Francis Carco, Nostalgie de Paris, 1952, p. 116.
(En franç. d'Afrique). Vêtement féminin à manches courtes couvrant le haut du corps (I. F. A.).
3 (1832). || Camisole de force, et, absolt, camisole : vêtement de contention paralysant les mouvements, et utilisé dans l'ancienne psychiatrie pour maîtriser des malades agités (dits autrefois fous furieux). || Mettre, passer la camisole à qqn. Camisoler.
3 (…) Letondu, qu'on venait de fourrer à Bicêtre avec la camisole de force.
Courteline, Messieurs les ronds-de-cuir, 16e tableau, II, p. 246.
4 « Allez ! la petite chemise ! » dit le gardien chef (…) On venait de passer la camisole de force à Lulu. Du sac d'épaisse toile grise, seule sortait une tête hurlante, avec d'énormes tempes empourprées.
M. Druon, les Grandes Familles, 1948, p. 380-381.
Par métaphore. || Camisole chimique (H. Bazin, la Fin des asiles, p. 39, Grasset, 1959), se dit des neuroleptiques puissants et en général de la chimiothérapie psychiatrique utilisée pour calmer les agités. Tranquillisant (majeur).
Loc. fam. Mériter la camisole, être bon pour la camisole, pour la camisole de force : être complètement fou (fig.).
Par métaphore et littér. Ce qui contraint. Joug. || « La camisole de l'habitude » (Colette).
DÉR. Camisoler.

Encyclopédie Universelle. 2012.