carillonner [ karijɔne ] v. intr. <conjug. : 1>
1 ♦ Sonner en carillon. Les cloches carillonnent. ⇒ sonner. — Trans. Carillonner une fête, l'annoncer par un carillon. — Fête carillonnée : grande fête. — « La haute horloge flamande de l'escalier qui carillonnait l'heure, la demie et les quarts » (Maupassant).
2 ♦ Sonner bruyamment la cloche, la sonnette d'une porte d'entrée. Carillonner à la porte.
3 ♦ Trans. Proclamer bruyamment (une nouvelle). ⇒ claironner.
● carillonner verbe transitif Sonner un air en carillon. Annoncer un événement par des carillons. Familier. Faire savoir quelque chose à grand bruit. ● carillonner (synonymes) verbe transitif Familier. Faire savoir quelque chose à grand bruit.
Synonymes :
- corner
- trompeter (vieux)
● carillonner
verbe intransitif
Sonner le carillon : Les cloches carillonnèrent.
Appuyer vivement et longuement sur la sonnette, afin de se faire ouvrir.
En parlant des chiens, aboyer avec entrain pendant une action de chasse.
● carillonner (synonymes)
verbe intransitif
Sonner le carillon
Synonymes :
- sonner
- tinter
carillonner
v.
rI./r v. intr.
d1./d Sonner en carillon, à la manière d'un carillon. Les cloches, l'horloge carillonnent.
d2./d Faire résonner bruyamment, avec insistance la sonnette d'une porte. Carillonner chez qqn pour le réveiller.
rII./r v. tr.
d1./d Annoncer, indiquer par un carillon. L'horloge a carillonné minuit.
d2./d Annoncer, répandre avec bruit. Carillonner une naissance.
⇒CARILLONNER, verbe.
I.— Emploi intrans.
A.— [Le sujet désigne les cloches] Sonner en carillon :
• 1. Du camp, maintenant éveillé, bourdonnant de vie, on entendait les cloches de toutes les paroisses carillonner à la volée, dans l'air limpide. Ce beau dimanche d'effroyable désastre avait sa gaieté, son ciel éclatant des jours de fête.
ZOLA, La Débâcle, 1892, p. 24.
— Poét. Se carillonner. Se répondre :
• 2. Petits et gros, clochers en fête,
De l'hôpital à l'évêché,
Dans ce bon ciel endimanché,
Se carillonnent, et s'entêtent,
À tue-tête! à tue-tête!
LAFORGUE, Les Complaintes, Complainte des cloches, 1885, p. 154.
— P. méton. Se faire entendre, se manifester par des carillons. Les vêpres carillonnent sur la ville (LAFORGUE, Poésies complètes, 1887, p. 163).
— P. anal. Sonner, tinter. [Le chien] fait halte, suspendu sur trois pieds. Le grelot qui carillonnait s'est tu. Et c'est l'arrêt ... (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 207).
♦ P. méton. :
• 3. Matin charmant! Une joie inouïe carillonne à travers la ville; c'est l'heure où les troupeaux la parcourent; chaque chèvre qui passe égrène en trottinant la note unique de sa clochette.
GIDE, Journal, 1910, p. 292.
B.— [Le suj. désigne une pers.]
1. Carillonner sur une cloche. Sonner un carillon (cf. A. DUMAS Père, La Barrière de Clichy, 1851, I, 1, p. 18).
— P. anal. Carillonner sur son verre (cf. POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Pavillon des amourettes, 1930, p. 42).
♦ Pop., par omission de la prép. Je tape, je carillonne les carreaux (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 634).
2. Actionner longuement la sonnette à la porte de quelqu'un. M. Charles sonna. Personne ne répondit. Il dut carillonner à plusieurs reprises (ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 473).
— Fam. Appeler au téléphone (cf. A. SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 165).
II.— Emploi trans.
A.— [L'obj., gén. interne, désigne une chose]
1. Emploi factitif. Faire sonner en carillon. Carillonner les cloches. Les cloches carillonnées en cadence (A. FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, 1908, p. 398).
— [En parlant d'un carillon ou d'une horloge munie d'un carillon] Carillonner un air, l'heure. Le (la) faire sonner par un carillon :
• 4. ... la haute horloge flamande (...) carillonnait l'heure (...) chantait dans la nuit la marche du Temps, en la modulant sur des timbres divers.
MAUPASSANT, Fort comme la mort, 1889, p. 371.
— P. anal. Deux clowns se disloquant en maillot une cloche dans chaque main, carillonnant un air de Martha parmi leurs gambades (A. DAUDET, Numa Roumestan, 1881, p. 260).
2. Carillonner une fête. L'annoncer par des carillons. Le bedeau « carillonne la noce » (P.-L. MENON, R. LECOTTÉ, Au village de France, t. 2, 1954, p. 29).
— Fig. ,,Proclamer avec éclat`` (Ac. 1932). Cette nouvelle ne doit pas être carillonnée partout (Ac. 1932).
B.— [L'obj. désigne une pers.] Carillonner qqn. L'appeler en actionnant la sonnette. Il aurait dû ... tout au moins tirer sa sonnette et carillonner les gens de l'hôtel (MÉRIMÉE, Dernières nouvelles, 1870, p. 56).
Rem. On rencontre ds la docum. carillonnement, subst. masc. Action de carillonner; bruit produit par un carillon. Un carillonnement formidable de sonnette (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1890, p. 1230; attesté ds la majorité des dict. du XIXe et du XXe siècle).
Prononc. et Orth. :[], (je) carillonne []. Ds Ac. 1694-1762 s.v. carrillonner; ds Ac. 1798-1932 sous la forme mod. avec 1 r. Étymol. et Hist. 1. XVe s. « sonner en carillon » (Journ. d'un bourgeois de Paris, p. 413 ds GDF. Compl.); 1648 p. anal. « faire retentir un instrument à percussion » (SCARRON, Virgile travesti, t. 1, p. 79a ds RICHARDSON, Lexique de Scarron); 2. 1653 fig. « annoncer à grand bruit » (MAINARD, Lett., p. 685 ds GDF. Compl.); 1835 au propre fête carillonnée (Ac.). Dénominatif de carillon; dés. -er. Fréq. abs. littér. :42.
DÉR. Carillonneur, subst. masc. Personne chargée de carillonner. Quasimodo était donc carillonneur de Notre-Dame. Avec le temps, il s'était formé je ne sais quel lien intime qui unissait le sonneur à l'église (HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, p. 177). Rem. On rencontre ds la docum. carillonneuse, adj. fém. L'ardeur carillonneuse de Quasimodo (HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832 p. 300). — [], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1740 et 1762 avec 2 r. Ds Ac. 1798-1932 avec 1 r. — 1re attest. 1601 (JEAN LE PETIT, Hist. de Hollande, t. 1, liv. 8, p. 329 ds DELBOULLE Notes); de carillonner, suff. eur2. — Fréq. abs. littér. : 13.
carillonner [kaʀijɔne] v.
ÉTYM. XVe; de carillon.
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A V. intr.
1 Sonner en carillon. || Les cloches carillonnent. ⇒ Sonner.
♦ Trans. || Carillonner une fête, l'annoncer en faisant sonner le carillon, les cloches. — Horloge qui carillonne les heures.
1 Dans l'hôtel tout était muet, tout semblait mort, sauf la haute horloge flamande de l'escalier qui, régulièrement, carillonnait l'heure, la demie et les quarts, chantait dans la nuit la marche du temps, en la modulant sur ses timbres divers.
Maupassant, Fort comme la mort, p. 317.
2 (1648; sujet n. de personne). Sonner bruyamment une cloche, une sonnette (d'une porte d'entrée). || Carillonner à la porte.
2 À tout hasard, avant de carillonner, elle essaya d'entrer avec sa clef.
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 11.
♦ Fam. Appeler au téléphone (en faisant retentir de nombreuses fois la sonnerie d'appel).
B V. tr. (1653). Proclamer bruyamment (une nouvelle). → Faire grand bruit de…, annoncer à sons de trompe. || Carillonner la victoire de qqn.
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carillonné, ée p. p. adj.
ÉTYM. (1835).
♦ ☑ Loc. Une fête carillonnée : une fête solennelle, comportant une sonnerie de cloches.
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DÉR. Carillonnant, carillonnement, carillonneur.
Encyclopédie Universelle. 2012.