cauteleux, euse [ kotlø, øz ] adj. ♦ Qui agit d'une manière hypocrite et habile. ⇒ hypocrite, sournois. « le Bas-Normand, rusé, cauteleux, sournois et chicanier » (Maupassant). — Air cauteleux, manières cauteleuses. ⇒ 1. patelin; mielleux. ⊗ CONTR. 2. Franc, naïf.
● cauteleux, cauteleuse adjectif (de cautèle) Littéraire. Qui manifeste de la défiance et de la ruse ; hypocrite. ● cauteleux, cauteleuse (synonymes) adjectif (de cautèle) Littéraire. Qui manifeste de la défiance et de la ruse ; hypocrite.
Synonymes :
- défiant
- fin
- matois
- méfiant
- roué
- rusé
- sournois
Contraires :
- candide
- droit
- franc
- loyal
- naïf
- sincère
cauteleux, euse
adj. Litt. Rusé et hypocrite. Des manières cauteleuses. Syn. doucereux, mielleux, sournois.
⇒CAUTELEUX, EUSE, adj.
A.— [En parlant de pers., ou de l'attitude d'une pers.] Qui manifeste une prudence mêlée de ruse. Il inventait correctement les paroles d'une hypocrisie cauteleuse et prudente (STENDHAL, Le Rouge et le Noir, 1830, p. 45). Un cauteleux regard (PONSON DU TERRAIL, Rocambole, t. 3, Le Club des valets de cœur, 1859, p. 369) :
• 1. Il n'est pas franc, c'est un monsieur cauteleux, toujours entre le zist et le zest. Il veut toujours ménager la chèvre et le chou.
PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, p. 265.
— Emploi subst. Le cauteleux exclut l'énergique, mais il est plus sûr (CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, t. 3, 1848, p. 42).
B.— P. ext. [En partic. en parlant d'œuvres d'art] Qui n'est pas franc, qui cache son jeu. Cet art [l'architecture] cauteleux et bâtard, qui craint l'intervention de la raison et de l'examen, comme les chauves-souris craignent le soleil (VIOLLET-LE-DUC, Entretiens sur l'archit., t. 2, 1872, p. 116).
• 2. M. Bastien-Lepage, (...), ne ferait pas mal de regarder l'œuvre de M. Fantin-Latour. Il comprendrait peut-être, lui et les jeunes autres officiels modernistes, la différence qui existe entre des tableaux cauteleux et truqués et des œuvres droites et saines.
HUYSMANS, L'art mod., 1883, p. 75.
Rem. On rencontre ds la docum. l'adv. cauteleusement. D'une manière cauteleuse. Il [le chat] vient, obliquement et cauteleusement, Tourner, la queue en l'air, autour de votre chaise, Et frôler vos mollets avec un ronron d'aise (A. POMMIER, Colifichets, 1860, p. 92).
Prononc. et Orth. :[kotlø], fém. [-ø:z]. Durée mi-longue sur l'initiale ds PASSY 1914; indication d'une durée également ds FÉR. Crit. t. 1 1787, LAND. 1834, NOD. 1844, FÉL. 1851 et LITTRÉ. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Fin XIIIe s. cautileus (G. DE NANGIS, Vie de St Louis, XX, 401 ds GDF.); XIVe s. cauteleux (FROISSART, Chron., IX, 285 ds GDF. Compl.). Dér. de cautèle; suff. -eux. Fréq. abs. littér. :62. Bbg. LEW. 1960, p. 247.
cauteleux, euse [kotlø, øz] adj.
ÉTYM. Fin XIIIe, cautileus; de cautèle.
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1 Il est fin, cauteleux, doucereux, mystérieux (…)
La Bruyère, les Caractères, VIII, 61.
2 La femme est un animal fin et cauteleux.
2 Mod. Littér. ou style soutenu. (Personnes). Qui agit d'une manière hypocrite et habile. ⇒ Hypocrite, sournois. — (Choses). Qui marque la cautèle. || Air cauteleux. || Manières cauteleuses. ⇒ 1. Patelin, mielleux.
3 (…) il inventait correctement les paroles d'une hypocrisie cauteleuse et prudente.
Stendhal, le Rouge et le Noir, VIII, p. 72.
4 (…) le Bas-Normand, rusé, cauteleux, sournois et chicanier (…)
Maupassant, Clair de lune, p. 133.
5 Ausonius se dit qu'(Anneliese) baigne dans le bonheur, et rien ne le porte à croire qu'elle lui reproche tant de calculs, tant de mesquineries chiffrées, tant d'astuces cauteleuses.
Alain Bosquet, les Bonnes Intentions, p. 273.
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CONTR. Candide, 1. droit, franc, naïf.
DÉR. Cauteleusement.
Encyclopédie Universelle. 2012.