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cerf

cerf [ sɛr ] n. m.
• 1080; lat. cervus
Grand mammifère ruminant (cervidés) vivant en troupeaux dans les forêts, spécialt le mâle adulte qui porte des bois. 2. élan. Cerf d'Amérique du Nord ( cariacou, orignal, wapiti) , d'Asie ( 2. axis) . Femelle du cerf. biche. Jeune cerf. faon; 3. brocard, daguet, 2. hère. Les bois du cerf, apanage du mâle adulte. ⇒ andouiller, 1. cor, corne, dague, merrain, ramure. La poitrine du cerf. 2. hampe. Cuissot de cerf. Le cerf paît. viander. Le cerf brame. La chasse au cerf (cf. Chasse à courre). Le cerf se rembuche. Traces du cerf. ⊗ HOM. Serf, serre.

cerf nom masculin (latin cervus) Mammifère ruminant à cornes rameuses et caduques (bois), autrefois très commun dans les forêts européennes. (La femelle est la biche, le jeune le faon, le groupe familial la harde.) ● cerf (citations) nom masculin (latin cervus) Homère IXe s. avant J.-C. Sac à vin ! œil de chien et cœur de cerf ! L'Iliade, I, 225 (traduction P. Mazon) cerf (difficultés) nom masculin (latin cervus) Prononciation [&ph103;ɛʀ], le f final ne se prononce pas, ni dans le mot simple ni dans le composé cerf-volant.Ne pas confondre avec serf (= paysan attaché à une terre, au Moyen Âge) qui, lui, peut faire entendre ou non le f final. ● cerf (expressions) nom masculin (latin cervus) Cerf royal, synonyme de dix-cors. ● cerf (homonymes) nom masculin (latin cervus) serf adjectif serf nom masculin serre nom féminin serre nom masculin serre forme conjuguée du verbe serrer serrent forme conjuguée du verbe serrer serres forme conjuguée du verbe serrer sers forme conjuguée du verbe servir sert forme conjuguée du verbe servircerf (synonymes) nom masculin (latin cervus) Cerf royal
Synonymes :
- dix-cors

cerf
n. m. Mammifère ruminant de la famille des cervidés, vivant en forêt; spécial. le mâle adulte, portant des bois qui se renouvellent chaque année avant le rut. (Il en existe une quarantaine d'espèces, des zones boréales d'Europe et d'Asie jusqu'en Afrique et en Amérique.)
Le cerf d'Europe (Cervus elaphus) mesure jusqu'à 2 m de long pour 1,30 m au garrot.
|| Cerf de Virginie: nom scientif. du chevreuil (sens 2).
|| Cerf de Berbérie ou cerf de Barbarie: cerf d'Afrique du Nord (Cervus elaphus barbarus).

CERF, subst. masc.
A.— ZOOLOGIE
1. Mammifère, type des cervidés, à la tête garnie de bois ramifiés, à la taille élancée et à l'allure majestueuse, aux pattes fines, agile à la course et qui est un gibier très recherché, notamment pour la chasse à courre. Bois de cerf, cerf aux abois, grand cerf :
1. Lorsque le Cerf fut vraiment devant elle, elle reconnut ses lignes admirables, son port altier, sa majesté inoubliée. Les années ne l'avaient nullement amoindrie. C'était toujours cette large encolure, cette tête haut-levée que sommait une ramure parfaite, ample, ouverte, chevillée d'espois réguliers jusqu'à la double empaumure. Le regard de la Bête avait gardé le même luisant, frais et mouillé, la même clarté dormante où passaient de soudaines étincelles. (...) Et, surtout, la couleur du pelage avait changé, d'un gris pâle où les dernières nuances fauves froidissaient et s'éteignaient. C'était la couleur même des vieux chênes qui l'encadraient; ...
GENEVOIX, La Forêt perdue, Paris, Plon, 1967, p. 203.
SYNT. 1. Relatifs aux variétés de cerfs : cerf blanc, commun, de Corse, des Ardennes, noir, tacheté. 2. Relatifs à leur âge, c'est-à-dire à leurs bois : cerf à (le cerf fait) sa 1re tête « cerf dans sa 3e année », cerf à (le cerf fait) sa 2e tête « cerf dans sa 4e année »; cerf à (le cerf fait) sa 3e tête « cerf dans sa 5e année », cerf dix-cors jeunement « cerf dans sa 6e année », cerf dix cors « cerf dans sa 7e année »; jeune cerf « cerf dans ses 3e, 4e et 5e années », grand cerf « cerf dans sa 8e année ou de 6 à 8 ans », grand vieux cerf « cerf de 9 à 12 ans », vieux cerf « cerf de plus de 12 ans » (loc. contestée); le cerf ravale ou se ravale (à partir de 16 ans jusqu'à sa mort naturelle vers 20 ans, les bois s'atrophient et les têtes s'ordonnent de façon irrégulière; cf. DRUON, Les Grandes familles, t. 1, 1948, p. 14). 3. Relatifs aux particularités physiques du cerf ou à celles de sa vie : abattures du cerf, daintiers du cerf « ses testicules » (cf. FARAL, La Vie quotidienne au temps de St Louis, 1942, p. 35), écuyer de cerf « jeune cerf accompagnant un vieux », larmes de cerf, massacre de cerf (cf. A. FRANCE, L'Anneau d'améthyste, 1899, p. 61), rut du cerf, tête de cerf (FLAUBERT, Madame Bovary, t. 2, 1857, p. 41); le cerf brame (cf. ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, p. 1408). 4. Relatifs à la chasse : chasse au cerf, curée du cerf, fumées du cerf « ses fientes », pied du cerf « ses empreintes »; chasser le cerf, courir le cerf (cf. T. GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, p. 35), détourner le cerf, lever un cerf (FARAL, op. cit., p. 36), laisser courre le cerf; le cerf est de hautes erres, le cerf se rembûche; servir le cerf.
2. Synon. vieilli de cervidés (cf. également bois ex. 7) :
2. ... elles [les cornes] diffèrent essentiellement des prolongements osseux qu'on nomme bois dans le genre des cerfs. Ceux-ci croissent par leur extrémité libre; ils sont recouverts par la peau pendant le temps de leur croissance; ils tombent et se reproduisent à une certaine époque de l'année. Les autres croissent par leur base; elles ne sont pas recouvertes de la peau; elles sont permanentes.
CUVIER, Leçons d'anat. comp., t. 2, 1805, p. 614.
SYNT. Relatifs aux différentes espèces de cerfs : cerf axis (DUMONT D'URVILLE, Voyage au Pôle Sud. t. 8, 1845, p. 17); cerf du Canada « wapiti » (CHATEAUBRIAND, Voyage en Amérique, en France et en Italie, 1827, p. 130).
Rem. Cerf désigne le genre jusqu'à la fin du XIXe s., époque à laquelle il est remplacé par cervidés (Lar. 19e Suppl. 1878) et comprend le cerf proprement dit, le renne, l'élan, etc. (cf. BOUILLET 1859, PRIVAT-FOC. 1870).
B.— Emplois symboliques ou fig.
1. HÉRALDIQUE :
3. ... elle épousait des armes déjà vieilles de deux cents ans, les Bargeton écartèlent d'or trois massacres de cerf de gueules, deux et un croisés de trois rencontres de bœuf de sable, un et deux et fascé d'azur et d'argent de six pièces, l'azur chargé de six coquilles d'or, trois, deux et un.
BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, p. 43.
SYNT. Cerf élancé (synon. de cerf courant), cerf passant, cerf ramé (dont le bois est d'un émail distinct), cerf sommé (dont le bois a neuf cors au moins), massacre de cerf (la ramure avec une partie du crâne), rencontre de cerf (la tête détachée du corps et présentée de face).
2. [Avec une valeur symbolique]
a) [Les rapports fam. avec les animaux exprimant le retour à la simplicité première] Symbole de l'innocence primitive (des mœurs) :
4. Chaque animal sauvage étant pour le chevalier un symbole, son rugissement ou son appel devient une phrase symbolique qui s'inscrit en lettres de feu sur notre esprit. (...) Chaque espèce ne vous dit qu'une phrase, (...) Le cerf, sur la pureté, (...) Et c'est d'ailleurs toujours le vieux mâle qui vous parle. Il y a derrière lui de petites faonnes ravissantes, (...) Non, c'est toujours le dix cors (...) qui vous sermonne.
GIRAUDOUX, Ondine, 1939, I, 2, p. 22.
b) RELIGION
[P. réf. à sa ramure se renouvelant périodiquement] Symbole de la renaissance, de la survie de l'âme à la mort physique (cf. Symboles 1969).
[P. réf. aux abois pendant lesquels le cerf se jette à l'eau pour se désaltérer et échapper aux chiens, p. réf. également au Psaume 41, 2 de la Bible « Comme le cerf soupire après les eaux courantes, ainsi mon âme soupire après toi, ô mon Dieu » Trad. A. Crampon] Symbole de l'âme aspirant à Dieu ou à la régénérescence par le baptême :
5. Comme le cerf, dit le psaume, comme le cerf vers le bruit de l'eau qui sourd languissant et gémissant, C'est ainsi que le roi Louis, notre sire, il est là qui désire vers le Soleil Levant!
CLAUDEL, Visages radieux, La Vocation de St Louis, 1947, p. 768.
6. Une seule chose importe, c'est que, braves ou lâches, nous nous trouvions toujours là où Dieu nous veut, nous fiant à Lui pour le reste. Oui, il n'est d'autre remède à la peur que de se jeter à corps perdu dans la volonté de Dieu, ainsi qu'un cerf poursuivi par les chiens, dans l'eau fraîche et noire.
BERNANOS, Dialogues des Carmélites, 1948, 4e tabl., 8, p. 1662.
Rem. Cf. également BARRÈS, La Colline inspirée, 1913, p. 278.
HAGIOGRAPHIE. [P. réf. à la croix lumineuse apparue entre les bois d'un cerf à plusieurs saints au cours d'une chasse, notamment à saint Hubert] Symbole du Christ, de la révélation divine, origine de la conversion :
7. Il y a sur la porte [de la chapelle] un bas-relief très réjouissant et très gentil : c'est la rencontre de saint Hubert avec le cerf mystique qui porte un crucifix entre les cornes. Le saint est à genoux; plane au-dessus un ange qui va lui mettre une couronne sur son bonnet; à côté on voit son cheval qui regarde de sa bonne figure d'animal étonné; ses chiens jappent, et, sur la montagne dont les tranches et les facettes figurent des cristaux, le serpent rampe.
FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, p. 176.
Rem. Cf. également cerfs portant une croix de feu entre leurs cornes (ID., L'Éducation sentimentale, t. 2, 1869, p. 155).
3. Arg. [P. réf. à la rapidité de cet animal] Se déguiser en cerf. Courir (cf. D. POULOT, Le Sublime, 1872, p. 37).
4. Pop. [P. réf. aux ramifications de ses bois et aux cornes ordinaires qui sont l'emblème du] Mari trompé :
8. Quelque temps avant que Louis XV fût arrangé avec Madame de Pompadour, elle courait après lui aux chasses. Le roi eut la complaisance d'envoyer à M. d'Étioles une ramure de cerf. Celui-ci la fit mettre dans sa salle à manger, avec ces mots « Présent fait par le roi à M. d'Étioles ».
CHAMFORT, Caractères et anecdotes, 1794, p. 99.
Rem. Cf. également FLAUBERT, Correspondance, 1854, p. 34.
Prononc. et Orth. :[]. PASSY 1914, BARBEAU-RODHE 1930, DUB., WARN. 1968, Lar. Lang. fr. admettent en outre []. Pour GATTEL 1841, ,,l'f ne se prononce jamais devant les consonnes``. FÉL. 1851 transcrit : sêrf, avec la précision : ,,on prononce ser au pl.`` Aussi LITTRÉ peut-il légitimement considérer la prononc. de ce mot comme étant ,,loin d'être bien fixée``. Au plur., liaison en [z] admissible : les sèr-z et les daims (d'apr. LITTRÉ). Selon FOUCHÉ Prononc. 1959 : cerf [], mais serf []. Ds Ac. 1694-1932. Homon. (il) serre, serre, (il) sert. Étymol. et Hist. Ca 1100 (Chanson de Roland, éd. Bédier, v. 1874). Du lat. class. cervus « id. ». Fréq. abs. littér. : 558. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 215, b) 1 190; XXe s. : a) 523, b) 382. Bbg. DARM. Vie 1932, p. 147. — GOTTSCH. Redens. 1930, pp. 42-43. — GOUG. Lang. pop. 1929, p. 36. — ROMMEL 1954, p. 98. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 404. — SIGURS 1963/64, p. 505.

cerf [sɛʀ] n. m.
ÉTYM. 1080; du lat. cervus.
1 a Mammifère ruminant ongulé (Cervidés) de grande taille, vivant en troupeaux dans les forêts d'Europe, d'Asie et d'Amérique ( Axis, élan, muntjac, orignal, wapiti).
Spécialt. Cerf d'Europe (nom sc. : cervus élaphus Élaphe). || Jeune cerf. Faon, brocard, daguet, hère. || Cerf mâle, femelle.
(Dans des noms d'espèces). || Cerf de Virginie, cerf des Andes. || Cerf noble : l'élaphe.
b Spécialt. Le mâle adulte, qui porte des bois d'autant plus grands qu'il est plus âgé. || Femelle du cerf. Biche. || Les cornes du cerf. Bois (cit. 46); andouiller, branchage, cor, corne, dague, empaumure, époi, merrain, paumure, perche, ramure, tête, trochure. || Le cerf frotte son bois contre les arbres. Frayer.Loc. (vén.). || Cerf dix-cors jeunement, dans sa sixième année; || cerf dix-cors bellement, dans sa septième année. || Grand cerf : cerf dans sa huitième année ou de 6 à 8 ans. || Grand vieux cerf : cerf de neuf à douze ans. || Cerf paumé : vieux cerf dont le merrain aplati forme l'empaumure. || Cerf qui porte chandelier : très vieux cerf dont les bois deviennent semblables aux branches d'un candélabre.Troupe de cerfs. Harde, harpaille. || La poitrine du cerf. Hampe. || Cuissot de cerf. || Larme de cerf ( Larmier). || Cerf qui rumine. Ronge (faire le ronge). || Cri du cerf. Bramer, raire. || Nourriture, pâture du cerf. Saunière; viandis.La chasse au cerf. Courre (chasse à courre), curée, trolle. || Époque de la chasse au cerf. Cervaison. || Courir, forcer un cerf. Courre; forlancer; rembucher. || Le cerf s'embûche, se rembuche. || Traces du cerf. Abatture, foulée, frayoir, fumée, hardées, marche, menée, route. || Rets pour prendre le cerf. Bricole, toile. || Cerf aux abois. || Air que l'on joue au cours d'une chasse au cerf (fanfare, hallali…).
1 Dans le cristal d'une fontaine
Un cerf se mirant autrefois
Louait la beauté de son bois (…)
La Fontaine, Fables, VI, 9.
2 Le cor sonne, le bois s'effare,
La lune argente les bouleaux;
À l'eau les chiens ! Le cerf qui brame
Se perd dans l'ombre du bassin (…)
Hugo, les Châtiments, III, 10.
3 (…) le cerf en rut éventre sa biche qui lui résiste.
A. de Musset, la Confession d'un enfant du siècle, I, 5, p. 49.
4 (…) l'art de dresser les chiens et d'affaiter les faucons, de tendre les pièges, comment reconnaître le cerf à ses fumées, le renard à ses empreintes (…)
Flaubert, Trois contes, « Légende de saint Julien l'Hospitalier », p. 583.
5 Le cerf courait comme un vrai cerf qu'il était, et une cinquantaine de chiens qu'il avait aux trousses n'étaient pas un médiocre éperon à sa vélocité naturelle.
Th. Gautier, Mlle de Maupin, p. 34.
tableau Noms de mammifères.
2 a Blason. Figure représentant un cerf ou une tête de cerf. Cimier, massacre. || Cerf élancé. || Massacre de cerf. || Rencontre de cerf.
tableau Termes de blason.
b Relig., myth. || Le cerf, figure symbolique (de la renaissance, de la pureté primordiale, de la longévité, etc.).
6 Le cerf symbolise aussi bien l'Époux divin, prompt et infatigable à la poursuite des âmes ses épouses, que l'âme elle-même recherchant la source divine où se désaltérer.
Dict. des symboles, art. Cerf.
DÉR. V. Cervaison, cervidés.
COMP. Cerf-volant.
HOM. Serre, serf, formes des v. serrer et servir.

Encyclopédie Universelle. 2012.