Akademik

chancre

chancre [ ʃɑ̃kr ] n. m.
XIIIe; lat. cancer « ulcère » → cancer
1Méd. Vx Petit ulcère ayant tendance à ronger les parties environnantes. cancer. Mod. Érosion ou ulcération de la peau ou d'une muqueuse, au premier stade de certaines maladies infectieuses (en particulier, maladies vénériennes). Chancre induré ou syphilitique. Chancre mou. chancrelle. Loc. fam. Bouffer comme un chancre, avec excès.
2Bot. Plaie du tronc ou des branches d'un arbre provoquée par un champignon ( mycose), ou par l'infection microbienne d'une blessure vive. Le chancre du pommier est dû à un ascomycète.
3Fig. Ce qui ronge, dévore, détruit.

chancre nom masculin (latin cancer, -cri, ulcère) Ulcération isolée de la peau ou des muqueuses constituant le stade initial de plusieurs maladies contagieuses, le plus souvent vénériennes. Littéraire. Fléau qui corrompt quelqu'un ou une société : Le chancre du pessimisme. Maladie des arbres, due à un champignon et se traduisant par une ulcération de l'écorce. (Le chancre des pommiers est dû à un ascomycète du genre nectria.) ● chancre (expressions) nom masculin (latin cancer, -cri, ulcère) Chancre mou, maladie sexuellement transmissible due au bacille Hemophilus ducreyi, endémique dans les pays en développement. Populaire. Manger comme un chancre, manger beaucoup. ● chancre (synonymes) nom masculin (latin cancer, -cri, ulcère) Littéraire. Fléau qui corrompt quelqu'un ou une société
Synonymes :
- lèpre

chancre
n. m.
d1./d Ulcération qui marque le début de certaines infections (maladies vénériennes, maladies infectieuses). Chancre syphilitique, lépreux. Chancre mou: chancrelle.
|| (Acadie) Nom cour. du cancer.
d2./d ARBOR Maladie des arbres, provoquée par un champignon, qui détruit l'écorce et réduit le bois en pourriture. Syn. ulcère.
d3./d Fig. Ce qui dévore, détruit, dévaste. La corruption est un chancre qui ruine toute société.
d4./d (Acadie) Nom cour. du crabe. Poser le pied sur un chancre.

⇒CHANCRE, subst. masc.
A.— PATHOL. ,,Érosion ou ulcération cutanée ou muqueuse qui constitue la porte d'entrée de certaines maladies infectieuses`` (Méd. Biol. t. 1 1970) :
1. Devant la porte un enfant immobile, appuyé contre le mur : son visage est rongé d'un chancre.
GIDE, Journal, 1914, p. 407.
P. métaph. :
2. Lorsque le chancre de la spéculation n'en était qu'à la période d'incubation, faisait de lui un terrible joueur, ...
ZOLA, La Curée, 1872, p. 387.
3. Le poëte Ponge. Pauvre homme déjà ravagé par le chancre littéraire, il a l'air d'une expérience d'inoculation.
RENARD, Journal, 1910, p. 738.
En partic. Chancre mou ou, peu usité, chancre simple. Maladie vénérienne caractérisée par une ulcération profonde remplie de pus, siégeant habituellement sur le fourreau de la verge chez l'homme et aux grandes lèvres ou à la fourchette chez la femme (d'apr. Méd. Biol. t. 1 1970). Synon. chancroïde.
Expr. Manger comme un chancre. ,,Manger excessivement`` (Ac. 1835-78).
B.— P. anal., SYLVIC. Affection cryptogamique ou bactérienne qui ronge l'écorce et le bois de certains arbres.
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 2e moitié XIIe s. cancre « ulcère, cancer » (Grégoire, 211, 3 ds T.-L.); 1re moitié XIIIe s. chancre (Du Chevalier qui recovra l'amor, éd. Montaiglon-Raynaud, t. 6, p. 144, v. 189); 1566 « ulcère vénérien » (H. ESTIENNE, Apol. pour Her., ch. 14 [I, 201-202] ds HUG.); 2. 1690 sylvic. (FUR.); 3. début XVIIIe s. fig. (SAINT-SIMON, 20, 231 ds LITTRÉ). Du lat. cancer, -iri [« crabe », v. cancre] « chancre, cancer » attesté dep. Caton ds TLL s.v., 231, 14 attesté sous la forme cancrus VIe s. Oribase, ibid., 228, 32; emploi fig. en lat. chrét., Tertullien ds BLAISE. Fréq. abs. littér. :60.
DÉR. 1. Chancreux, euse, adj. a) Synon. de chancrelleux. L'induration chancreuse s'efface en général peu à peu après la cicatrisation (NICOLAS ds F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouv. traité de méd., fasc. 4, 1920-24, p. 617). b) Qui est atteint d'un chancre. Incinération des bois de taille chancreux (H. BOULAY, Arboric. et production fruitière, 1961, p. 102). [], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1694-1932. 1res attest. a) 1314 « cancéreux » (H. DE MONDEVILLE, La Chirurgie, éd. Ch. Bos, 2008), 1560 ulceres chancreuses (PARÉ, V, 19 ds LITTRÉ), b) av. 1717 sylvic. cf. supra B (Liger ds Trév. 1732); de chancre, suff. -eux. 2. Chancroïde, subst. masc. Synon. de chancre mou. Emploi adj. Chez l'homme, la plaie qui a servi de voie d'introduction au virus présente un aspect ulcéreux, chancroïde (COURMONT, DUFOURT ds F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouv. traité de méd., fasc. 4, 1920-24, p. 342). Seule transcr. ds LITTRÉ : chan-kro-i-d'. 1re attest. 1868 (Lar. 19e); de chancre, suff. -oïde.
BBG. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 152. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 171. — LEW. 1960, p. 229. — SAIN. Sources t. 3, 1972 [1930], p. 228.

chancre [ʃɑ̃kʀ] n. m.
ÉTYM. 1256, cranche; du lat. cancer « ulcère ». → Cancer.
1 Méd., anciennt. Petit ulcère ayant tendance à ronger les parties environnantes. Ulcère; phagédénisme.Mod. Érosion ou ulcération de la peau ou d'une muqueuse, au premier stade de certaines maladies infectieuses (surtout vénériennes). || Chancre vénérien. Syphilis. || Chancre mou. Chancrelle. || Chancre induré, infectant. || Chancre blennorragique.
1 Vingt à trente jours après la contamination, apparaît le chancre, à l'endroit même où s'est fait le contact infectant, sous l'apparence d'un petit « bobo » très insignifiant. Ce n'est même pas une ulcération, mais plutôt une érosion plane, à peine suintante, arrondie, rouge et indolore.
P. Vallery-Radot, le Grand Mystère de la Cellule…, p. 132.
1.1 Il s'agit d'un homme âgé de 51 ans, M……, pilote à bord d'un aéroplane. Dans ses antécédents personnels nous relevons plusieurs accès de paludisme et un chancre syphilitique il y a cinq ans.
B. Cendrars, Moravagine, in Œ. compl., t. IV, p. 255.
Loc. fam. Manger comme un chancre : manger avec excès, par comparaison avec un chancre, qui tend à gagner, à « dévorer » les chairs saines.Par ext. || C'est un vrai chancre, ce mec ! Morfal.
2 Bot. || Chancre des arbres : plaie vive de l'écorce provoquée par un champignon ascomycète.
3 Par métaphore ou fig. Ce qui ronge, dévore, détruit. Fléau, vice. || La vénalité est un chancre qui dévore ce pays (Académie).
2 Nous avons, il est vrai, nations corrompues,
Aux peuples anciens des beautés inconnues :
Des visages rongés par les chancres du cœur (…)
Baudelaire, « Spleen et Idéal », V.
DÉR. Chancrelle, chancreux.

Encyclopédie Universelle. 2012.