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charre

2. char [ ʃar ] n. m. VAR. charre
charr 1881; dimin. de charriage, arg., de charrier (3o)
Arg. Bluff. Tout ça c'est du char ! Sans char : sans blague. « ça fait pas plaisir à entendre des charres comme ça » (Genet). Fam. Arrête ton char ! cesse de raconter des histoires. REM. Cette expression est comprise comme une métaphore de 1. char.

charre ou char nom masculin (de charrier) Argot Arrête ton charre, cesse de bluffer, de raconter des histoires. Des charres, des histoires. ● charre ou char (expressions) nom masculin (de charrier) Argot Arrête ton charre, cesse de bluffer, de raconter des histoires. Des charres, des histoires. ● charre ou char (homonymes) nom masculin (de charrier) Argot char nom masculin

⇒CHAR2, CHARR(E), (CHARR, CHARRE)subst. masc.
A.— Blague, bluff. Quand je voulais un peu l'humilier :« Sans char! que je lui faisais, Mireille! t'as un vrai nez d'homme!... » (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 21).
Faire un char à qqn. Lui faire une blague. L'équipe des mignards gambergea que leur dabe leur avait fait un char [en parlant d'argent enfoui] (MARCUS, 15 fables célèbres, 1947, p. 6).
B.— Infidélité (en amour). [Le cardinal au Roi :] y faut rouscailler, la Reine vous fait des chars (L. STOLLÉ, Douze récits hist. racontés en arg., 1947, p. 4).
Prononc. et Orth. :[]. Orthographes char (supra), charr (cf. étymol. 1, Esn. et Nouguier), charre (cf. F. CARCO, L'Équipe, 1919, p. 12, et étymol. 2, Stéphane). Étymol. et Hist. 1. 1881 charr « charriage, vol à l'américaine » (vocab. des escrocs d'apr. ESN.); 1900 « vol, tricherie aux cartes » (NOUGUIER, Notes manuscrites interfoliées au dict. de Delesalle, p. 64 ds IGLF); 2. 1901 char « plaisanterie » (BRUANT, p. 422 : sans char); 1953 charre (A. SIMONIN, Touchez pas au grisbi, p. 212); 3. 1922 charr « infidélité en amour » (vocab. des voyous d'apr. ESN. : faire des charr); 1928 faire des charres (M. STÉPHANE, Ceux du Trimard, p. 52). Apocope de charriage au sens arg.; peut-être aussi en relation directe avec charrer « jaser, plaisanter » (v. le verbe charrier).
STAT. — Char1 et 2. Fréq. abs. littér. :1 729. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 2 850, b) 3 032; XXe s. : a) 1 590, b) 2 339.
BBG. — GUIRAUD (P.). Mél. d'étymol. arg. Cah. Lexicol. 1970, t. 16, p. 69.

2. char ou charre [ʃaʀ] n. m.
ÉTYM. 1881, « charriage, vol à l'américaine », Esnault; dimin. de charriage, argot de 1. charrier, II.
Argot. Exagération mensongère; bluff. || Tout ça c'est du char ! || Sans char : sans blague. || Des charres : des histoires. — ☑ Arrête ton char ! : cesse de raconter des histoires, de bluffer.REM. Cette expression est comprise comme une métaphore de 1. char.Par plais. || Arrête ton char, Ben Hur ! (allus. à la course de chars des adaptateurs cinématographiques du roman).Par identification à 1. char, 5. || Arrête ton char, la guerre est finie !
1 Bah, dis-je, tout ça, c'est du char. Je pleure, oui, parce que je suis bien persuadée de quitter Paris pour cinq ans.
A. Sarrazin, l'Astragale, p. 17.
2 D'accord, y avait personne, mais tu dois te rendre compte que ça fait pas plaisir à entendre des charres comme ça.
Jean Genet, Querelle de Brest, p. 302.

Encyclopédie Universelle. 2012.