Akademik

• v. 1300; localité du Dauphiné où saint Bruno fonda un monastère en 1084

1 ♦ Couvent de chartreux, construit dans un lieu isolé. La Grande Chartreuse, dans les Alpes. — « La Chartreuse de Parme », roman de Stendhal.

2 ♦ Vieilli ou région. Maison de campagne isolée. ⇒ campagne.

3 ♦ (1863) Liqueur aux herbes (mélisse, hysope, angélique...) fabriquée par les chartreux. Chartreuse jaune, verte. — Verre de cette liqueur.

n. f.

d1./d Couvent de chartreux.

d2./d Liqueur jaune ou verte fabriquée par les chartreux avec des plantes aromatiques.

⇒CHARTREUSE, subst. fém.

A.— Couvent de chartreux, toujours construit dans un lieu solitaire. La Chartreuse de Parme. Titre d'un roman de Stendhal.

• 1. Nous nous promenions un jour derrière le palais du Luxembourg, et nous nous trouvâmes près de cette même chartreuse que M. de Fontanes a chantée. Nous vîmes une église dont les toits étoient enfoncés, (...). La plupart des autres bâtiments du monastère n'existoient plus.

CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 2, 1803, p. 154.

— P. anal. Maison de campagne isolée et d'architecture austère :

• 2. Il [Gérard] avait bâti dans la plus grande de ces îles, la seconde, une petite chartreuse assez rustique au dehors et d'une parfaite élégance au dedans.

BALZAC, Le Curé de village, 1839, p. 242.

— Région. Longue maison basse en Gironde :

• 3. Le château de Lur est l'une de ces basses et longues maisons girondines que dans le pays l'on nomme communément « chartreuses ».

MAURIAC, La Chair et le sang, 1920, p. 19.

1. Liqueur à base de plantes aromatiques fabriquée originellement par les moines de la Grande-Chartreuse. Chartreuse verte, jaune :

• 4. Il s'envoyait des petits verres de vieille chartreuse. Il préférait la verte à la jaune.

CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 75.

2. [P. réf. à l'abstinence de viande obligatoire pour les chartreux] Sorte de mélange de légumes accompagnant généralement une volaille ou une pièce de gibier. Perdreaux en chartreuse (DG).

Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1798-1932. Étymol. et Hist. 1. Fin XII^e s.-début XIII^e s. chartrouse (G. GUIOT, Bible, 1444 ds GDF. Compl.); 2. 1755 art culin. (Soupers de la cour, t. 1, p. 17 d'apr. F.-E. Rouvier ds Fr. mod., t. 24, pp. 134-135 : Lottes à la chartreuse); 3. 1857 « liqueur fabriquée par les moines chartreux » (MICHELET, Journal, p. 384). Du nom du monastère fondé en 1084 par saint Bruno dans un lieu sauvage appelé Chartreuse près de Grenoble (Théol. cath., s.v. Chartreux), lat. médiév. cartusia, v. cartusien. Fréq. abs. littér. :257. Fréq. rel. littér. :XIX^e s. : a) 418, b) 222; XX^e s. : a) 480, b) 327. Bbg. ARBELLOT (S.). Chartreuse et aligoté. Vie Lang. 1961, pp. 665-666.

chartreuse [ʃaʀtʀøz] n. f.

ÉTYM. V. 1300, chartrouse; nom (La Chartreuse) d'une localité du Dauphiné où saint Bruno fonda un monastère en 1084; du lat. Cartusia.

❖

1 Couvent de chartreux, construit dans un lieu isolé. || La Chartreuse de Pavie. || La Grande Chartreuse, dans les Alpes. — La Chartreuse de Parme, roman de Stendhal.