chaume [ ʃom ] n. m.
1 ♦ Tige des céréales. ⇒ paille. — Spécialt Partie de la tige qui reste sur pied après la moisson. ⇒ éteule. « Les chaumes étaient durs et piquants, ils traversaient leurs espadrilles de corde, ils écorchaient leurs chevilles » (Le Clézio). Couper le chaume, les chaumes. ⇒ chaumer. Enterrer le chaume. ⇒ déchaumer. Brûler le chaume. ⇒ écobuer.
2 ♦ Champ où le chaume est encore sur pied. « Des perdrix rouges qui voletaient dans les chaumes » (Flaubert).
3 ♦ Paille qui couvre le toit des maisons. ⇒ glui. Maison à toit de chaume. ⇒ chaumière. Toit de chaume des propriétés belges. — Toit à couverture de chaume. « Les maisons des paysans coiffées d'un chaume poli par le temps » (Maurois).
4 ♦ Bot. Tige cylindrique des plantes graminées.
● chaume nom masculin (latin calamus, roseau) Tige des graminées en général, des céréales en particulier. Partie de la tige des céréales restant en terre après la moisson. Le champ lui-même après la moisson. Paille longue utilisée pour couvrir les maisons. ● chaume (citations) nom masculin (latin calamus, roseau) Homère IXe s. avant J.-C. Au chaume on reconnaît l'épi. L'Odyssée, XIV, 214-215 (traduction V. Bérard) ● chaume (homonymes) nom masculin (latin calamus, roseau) chôme forme conjuguée du verbe chômer chôment forme conjuguée du verbe chômer chômes forme conjuguée du verbe chômer ● chaume (synonymes) nom masculin (latin calamus, roseau) Partie de la tige des céréales restant en terre après...
Synonymes :
- éteule
chaume
n. m.
d1./d BOT Tige herbacée des graminées (blé, avoine, etc.).
d2./d AGRIC Partie des céréales qui reste dans un champ après la moisson. Syn. éteule.
|| Par ext. (Surtout au Plur.) Champ où le chaume est encore sur pied. Se promener dans les chaumes.
d3./d Paille qui sert de couverture à certaines habitations rurales; cette couverture elle-même. Un toit de chaume.
⇒CHAUME, subst. masc.
A.— BOT. Tige des graminées, cylindrique, creuse, garnie de nœuds et rarement ramifiée. Les fils virent ployer le chaume sous les grains (JAMMES, Les Géorgiques chrétiennes, Chants 1 à 4, 1911, p. 10).
B.— Spéc., AGRIC., cour. Partie de la tige des céréales qui reste sur pied après la moisson. Chaume d'avoine, de blé, de seigle (cf. paille). Une de ces collines basses couvertes de chaume coupé ras, qui après la moisson ressemblent à des têtes tondues (HUGO, Les Misérables, t. 1, 1862, p. 88). Ces dards de porc-épic que sont les chaumes des graminées (GIDE, Le Retour du Tchad, 1928, p. 979) :
• 1. Le blé tombe; elle va, courbant les reins. Son bras
D'un geste calme fauche à pleins faisceaux les tiges.
Elle avance; derrière elle le chaume est ras :
Les pauvres seuls pourront glaner sur ses vestiges.
Ch. GUÉRIN, Le Cœur solitaire, Recueil 5, 1904, p. 115.
Rem. Ds la docum., le mot est empl. aussi souvent au sing. qu'au pluriel.
— P. métaph. Des yeux bleus dans un rond visage cuit, sous des cheveux blonds en chaume raide (COLETTE, Le Blé en herbe, 1923, p. 19) :
• 2. Le cheveu devenu rare et sec, l'artiste, couvert de chaumes, est mûr pour le silence, ou les salons, qui reviennent au même.
CAMUS, L'Envers et l'endroit, 1937, p. 13.
— P. méton. Champ de chaume. À l'angle du chaume d'avoine et de la prairie de Fonteneilles (R. BAZIN, Le Blé qui lève, 1907, p. 267) :
• 3. Vous savez ce que c'est qu'un chaume. Dans les anciennes grandes manœuvres, n'est-ce pas, un chaume c'était une espèce de grande brosse à l'envers sur laquelle on marchait, une brosse immense, à perte de vue. Couchée sur le dos,...
PÉGUY, Victor-Marie, Comte Hugo, 1910, p. 685.
C.— Spéc. Paille couvrant le toit de maisons rurales (cf. chaumière). Toit de chaume. Dix maisons (...) celles-ci coiffées de chaume et celles-là d'ardoises (MAUPASSANT, Bel-Ami, 1885, p. 222) :
• 4. ... le lutin attentif (...) resserre les chaumes du toit à mesure qu'un vent obstiné les divise, ...
NODIER, Trilby, 1822, p. 132.
• 5. ... des cases à toit pointu, d'un chaume tout différent que celui des toits précédents (dont on enlève une poignée pour faire torche), d'un chaume plus menu, plus souple, formant tignasse non égalisée et tombant en franges au bord du toit (aspect très indochinois) — couvrant le toit en éteignoir.
GIDE, Le Retour du Tchad, 1928, p. 989.
— P. méton., littér.
1. Toit de chaume. Les maisons des paysans, coiffées d'un chaume poli par le temps (MAUROIS, Les Silences du colonel Bramble, 1918, p. 16) :
• 6. Chez les Septmance, elles sont quatre filles, trois garçons, des cousins, le tout abrité sous un chaume ancien et fleuri, au bord d'une route.
COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, p. 104.
2. Chaumière. Un doux être (...) habitant (...) Un vieux chaume croulant qui s'étoile le soir (HUGO, Les Contemplations, t. 3, 1856, p. 128) :
• 7. On finit par les découvrir [la mère et l'enfant] chez le père d'Irma, dans un affreux petit chaume, à la lisière de la forêt de Rambouillet...
A. DAUDET, Les Femmes d'artistes, 1874, p. 217.
3. Symbole des pauvres, des simples. Être né, vivre sous le chaume. L'homme qui repose sous le chaume et l'homme entouré du faste de l'opulence (LA MARTELIÈRE, Robert, chef de brigands, 1793, II, 2, p. 17). Serfs et maîtres, palais, chaumes, peuples et rois (LECONTE DE LISLE, Poèmes tragiques, Hiéronymus, 1886, p. 88).
D.— Littér. Synon. de paille. Cette espèce de surexcitation s'éteignit bientôt comme un feu de chaume (SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 77). Tous s'étendirent silencieusement sur leurs lits de chaume (LOTI, Le Mariage de Loti, 1882, p. 244) :
• 8. Dans le sous-sol d'une boulangerie un grillon chante, et on voudrait l'en faire sortir, comme de son trou avec un chaume, en fouillant de la canne dans le soupirail.
GIRAUDOUX, Simon le Pathétique, 1926, p. 242.
Rem. LITTRÉ et GUÉRIN 1892 enregistrent le subst. masc. chaumet, agric. Outil servant à arracher les chaumes.
Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. chôme (-nt, -s) du verbe chômer. Lar. 19e mentionne l'anc. forme chaulme. Étymol. et Hist. 1. 1195 agric. (AMBROISE, Guerre sainte, 6291 ds T.-L.); 2. 1275 « paille qui couvre le toit des maisons » (J. DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 6078); d'où fig. 1651-52 (CORNEILLE, L'Imitation, I, 24 ds LITTRÉ : Et les princes verront les chaumes préférés Au faste ambitieux de leurs palais dorés). Du lat. class. calamus « roseau » puis « tige d'une plante » dep. Virgile ds TLL s.v., 124, 47 : lupini calamos; fréquemment en parlant de céréales (Pline, ibid., 124, 61) lui-même empr. au gr. 
de même sens. Fréq. abs. littér. :516. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 667, b) 690; XXe s. : a) 1 130, b) 574. Bbg. GIR. t. 2. Nouv. Rem. 1834, pp. 18-19.
]. Ds Ac. 1694-1932. Homon. chôme (-nt, -s) du verbe chômer. Lar. 19e mentionne l'anc. forme chaulme. Étymol. et Hist. 1. 1195 agric. (AMBROISE, Guerre sainte, 6291 ds T.-L.); 2. 1275 « paille qui couvre le toit des maisons » (J. DE MEUN, Rose, éd. F. Lecoy, 6078); d'où fig. 1651-52 (CORNEILLE, L'Imitation, I, 24 ds LITTRÉ : Et les princes verront les chaumes préférés Au faste ambitieux de leurs palais dorés). Du lat. class. calamus « roseau » puis « tige d'une plante » dep. Virgile ds TLL s.v., 124, 47 : lupini calamos; fréquemment en parlant de céréales (Pline, ibid., 124, 61) lui-même empr. au gr. de même sens. Fréq. abs. littér. :516. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 667, b) 690; XXe s. : a) 1 130, b) 574. Bbg. GIR. t. 2. Nouv. Rem. 1834, pp. 18-19.
chaume [ʃom] n. m.
ÉTYM. 1195; du lat. calamus « tige de roseau, de céréales ». → Calame.
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1 (1195). Tige des céréales. ⇒ Paille. — Spécialt. Partie de la tige qui reste sur pied après la moisson. ⇒ Éteule. || Couper le chaume. ⇒ Chaumer, étraper. || Enterrer le chaume. ⇒ Chaumer, déchaumer. || Brûler le chaume. ⇒ Écobuer.
0.1 Ou la grêle s'abat et fauche la moisson;
Ou la gelée arrive, et suspend un glaçon
À chaque grain de blé qui tremble au bout du chaume.
A. Jarry, Ontogénie, Pl., t. I, p. 126.
0.2 Il y avait des prés et des chaumes. Dans les prés, des vaches abandonnées par les paysans belges et dans les champs, le blé récemment coupé, encore là, en javelles.
Drieu La Rochelle, la Comédie de Charleroi, p. 23-24.
2 (Surtout au plur.). Champ où le chaume est encore sur pied.
1 (…) il ne rencontra que le blaireau qui fuyait dans les chaumes, et la chouette qui sifflait sur son arbre.
G. Sand, la Petite Fadette, XXI, p. 152.
2 Puis, au bord du champ, il vit, à trois pas d'intervalle, des perdrix rouges qui voletaient dans les chaumes.
Flaubert, Trois contes, « La légende de saint Julien l'Hospitalier », II.
3 (1275). Collectif. || (Le chaume, du chaume). Paille qui couvre le toit des maisons. ⇒ Glui. || Un toit de chaume. || Anciennes maisons paysannes à toits de chaume. ⇒ Chaumière (1.). || Il vient de faire mettre un toit de chaume à sa villa. ⇒ Chaumière (2.).
3 Les légendes toujours mêlent quelque fantôme
À l'obscure vapeur qui sort des toits de chaume (…)
Hugo, la Légende des siècles, XV, « Éviradnus », III.
4 Toujours ce chaume et ce granit brut qui jettent encore dans les villages bretons une note de l'époque primitive.
Loti, Mon frère Yves, XLVI, p. 115.
♦ (Le chaume; un chaume). Toit à couverture de chaume.
5 Le pauvre en sa cabane où le chaume le couvre (…)
Malherbe, Consolation à M. Du Périer.
6 Le chaume dresse au vent sa plume de fumée (…)
Hugo, les Châtiments, IV, 10.
7 Les maisons des paysans, coiffées d'un chaume poli par le temps, se confondaient avec les champs voisins (…)
A. Maurois, les Silences du colonel Bramble, I, p. 16.
♦ Littér., vx. || Un chaume : une maison à toit de chaume. ⇒ Chaumière.
8 (…) Les princes verront les chaumes préférés
Au faîte ambitieux de leurs palais dorés.
Corneille, l'Imitation de J.-C., I.
♦ Fig. (poét., vx). || Être né sous le chaume : être d'humble condition. || Le chaume et le marbre : la chaumière et le palais.
4 Bot. Tige cylindrique, fistuleuse des plantes graminées (Culmifères).
♦ Littér. Paille.
9 Dans le sous-sol d'une boulangerie un grillon chante, et on voudrait l'en faire sortir, comme de son trou avec un chaume, en fouillant de la canne dans le soupirail.
Giraudoux, Simon le pathétique, 1926, p. 242, in T. L. F.
5 (V. 1150; du bas lat. calma « haut plateau dénudé »). Régional (Vosges). Sommet dénudé d'une hauteur; pâturage des hauts sommets (surtout au pluriel).
10 Le faîte des collines est dénudé, ou du moins semble couvert d'herbes rases, à la manière des « chaumes » vosgiens (…)
Gide, Voyage au Congo, in Souvenirs, Pl., p. 698.
REM. Dans ce sens, le mot est parfois féminin.
11 Défense aux gens de passer, comme, aux moutons, de paître sur la chaume. Je l'ai louée pour la saison à une alouette qui vient d'y faire son nid.
J. Renard, Journal, 10 mai 1905.
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DÉR. Chaumer, chaumet, chaumier. — Chaumière. Chaumine.
HOM. Chôme. — Formes des v. chaumer, chômer.
Encyclopédie Universelle. 2012.